La marche du Destin

Asenath avait retiré la partie haute de son armure. Il s’allongea dans l’herbe et regarda le soleil poindre à l’horizon. Il était tôt le matin et il n’avait pas pu dormir la veille. Le stress, la panique l’entourait souvent la nuit. En réalité, toutes ses nuits depuis qu’il a pris cette décision : rejoindre Krynn.

Avant qu’il n’ait perdu son bras, sa vie était un gâchis. Un père inconnu, une mère qu’il ignorait. Il s’était coupé de tout ce qui faisait de lui un être humain et ne s’était lié avec personne du village. Même en ayant passé plus de XX années la bas, il reste « le gamin qui jouait avec les machines », personne ne se rappelait de son nom, et personne ne s’en souciait. Et pourtant, en y songeant bien, il ne lui a fallu qu’une seconde pour changer : à l’instant précis où il a perdu son bras, où son don c’était éveillé, où la machine s’en mis en branle et lui a avalé le bras de la façon la plus féroce qu’il soit … il a crié. Crié si fort que s’aurait pu être une complainte audible au-delà des nuages, au-delà de tout ce qui est visible. Une complainte qui à transcendé la réalité physique pour lui donner comme un coup de poing à l’intégrité de sa vie, passée et future. Il s’est rendu compte qu’il était vivant.
Personne ne semble s’en souvenir mais alors qu’on sortait ce qui lui restait de bras de la machine, il avait éclaté en sanglot. Aucune larme n’a résulté de la douleur qui lui avait étreint chacun de ses tissus, mais l’émotion d’être là, au centre de tous... C’était ça le grain de sable qui avait perturbé sa vie si calme et grippé un mécanisme qui quotidiennement tournait rond.

Il était né … Et quand il a ouvert les yeux, il a repris jour et nuit ce qu’il s’était volé. Il avait postulé comme mécano à Ikana et à rejoins le groupe des apprentis. Il a fait de son infirmité une chance d’être au-delà des autres qui le fréquentait. On l’avait pris en pitié puis rapidement, on l’avait envié. Sous ses doigts, son don se réveillait de plus en plus. Il lui semblait être le lien ténu que le monde des Inertes empruntait pour venir dans son monde a lui. Il était un marionnettiste. Un marionnettiste de ce que les gens appelaient communément des mécanismes. Ikana lui a fait son éducation, lui a appris a avoir des amis, des ennemis, des ambitions et des envies... Mais Ikana n’était pas lui, et il ne voulait pas être Ikana. Il n’acceptait pas de rester parmi eux … si patriotes. Il participait au futur d’un empire qui lui était indifférent. En bref, son cœur était ailleurs.

Caché au plus profond de lui, son père et sa mère lui ont montré leur affection au même moment : quelques secondes avant qu’il n’y laisse son bras, c’était la première fois que sa mère lui semblait si proche… Et c’était la première fois que le don de magie que son père lui avait discrètement offert ressortait de son corps. Il avait participé à sa manière à ce que sa vie change… La magie. Don des déesses, celles dont il n’avait aucune connaissance à l’âge où il a quitté Cocorico. Cette part de lui avait faim. Pas faim de gloire ou de pouvoir, mais de grandir, de murir. De faire d’Asenath ce qu’il attendait de lui.

A Ikana, il avait appris quels matériaux étaient nécessaires pour créer des pistons en fonction des mouvements à effectuer. Quels métaux nécessitaient des renforts et pourquoi l’utilisation d’un autre était inutile. Il avait appris ce que les autres apprenaient… A construire des engrenages qui fonctionnent et à différencier ce que l’on peut faire de ce que l’on ne peut pas faire.

-Dérisoire… marmonna t’il alors qu’il se relevait.

Il s’étira, bailla, passa son bras métallique dans ses cheveux comme pour les démêler. Puis défis le bas de son armure. Il prit une gourde dans ses affaires, se frotta mains, visage, torse et jambes avec le contenue puis quand il s’estima assez propet s’essuya avec une serviette avant de remettre son armure. Il installait un petit campement sans feu, pour ne pas attirer de prédateur, chaque nuit. Un sac de couchage de facture hylienne, quelques herbes et légumes provenant de fermes voisines. Il mangeait sain *et froid… * Il plaça le tout dans un sac en cuir en bandoulière et se prépara pour marcher encore quelques heures. La brise, fraiche pour le moment, s’engouffrait dans son armure qu’il resserra dans un cliquetis discret, divin à ses oreilles. Alors qu’il marchait, il méditait … où en était-il ?

*Dérisoire*. Alors qu’il lui apprenait toutes ses choses, il se rendit compte de ce qu’était son don. Un support illogique dans un monde que tout le monde veut logique. D’un souffle, il orientait des rouages vers des axes inaccessibles. D’un geste de la main, il forçait la gravité à ne pas faire tomber une poulie qui était en suspension au bout d’une chaine. Solidité des métaux, cohésions entre les rouages, pas une seule de ses créations ne ratait. Pas parce qu’il était fort dans son domaine ou parce qu’il avait appris des quantités astronomiques de chiffre, de statistiques… mais parce qu’il leur demandait de fonctionner … et elles obéissaient. Une de ses premières créations dans sa chambre était un sablier qui laissait tomber de bas vers le haut le sable qu’il contenait. Il se prêtait ainsi à penser que plus que manipuler l’énergie c’était la logique du monde qu’il remettait en question…

C’est la raison pour laquelle il se dirigeait lui, son destin et ses pensées vers cette grande bulle qui survolait tout : l’Ordre de Krynn. Il ne connaissait pas grand-chose de cet ordre et les rumeurs qui circulaient étaient si farfelues … qu’elles pouvaient etre réelles. Hélas, ce genre de rumeur provenait de la méconnaissance de choses et cela ne l’arrangeait pas. Où se trouvait Krynn ? Dans les nuages comme le lui avait dit un paysan il y a quelques jours ? Il espérait que non, s’envoler à dos de moineau n’était pas dans ses attributions. Qui commandait l’Ordre ? Certains disaient qu’il était jeune mais rabougri, d’autres vieux et pétillant. Il n’y comprenait rien, mais tous s’accordaient pour dire que le seul moyen d’avoir une chance de parler ouvertement à l’un d’entre eux était de rejoindre son avant-poste. Et c’était vers là-bas qu’il se dirigeait.

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Cela faisait pres d’une demi heure qu’il regardait la structure antique qui s’élevait des plaines et pointait le ciel de sa majestueuse architecture. L’endroit était morne et tellement immense… Pas de fleurs, de jardin. Pas d’allées-et-venues incessantes… rien, pas un mouvement. Le vent raisonnait partout sur la plaine… et tout semblait irréel. Il s’approcha et hurla à plein poumon :

-OHE ! IL Y A QUELQU’UN ?!

Son cri lui revint dans un écho inquiétant. Derrière lui le vent se levait et faisait onduler la plaine comme un océan. Il hésita à s’approcher encore … puis il prit son courage à une main *et demie*.

En se levant avant tout le monde, ce matin-là, Light Majere savait que cette journée n'allait pas être comme les autres, qu'elle marquerait l'histoire de Krynn d'une pierre blanche.

Enfin, blanche, dans le meilleur des mondes certainement. Car, effectivement, le demi-elfe dû bien reconnaître que, malgré la bonne foi générale, le bon déroulement de cette journée dite "historique" n'était pas gagné.
La grande fête s'étant achevée peu avant l'aurore, beaucoup de monde venait à peine de rejoindre les bras de Morphée. En fait, seul le vieux mage s'était couché à une heure raisonnable -du moins pour une fête dirais-je -, faisant de lui l'une des seules personnes éveillées de la Cité.

Le doyen de Krynn décida d'en profiter pour commencer les préparatifs du grand jour.


Je ne saurais dire combien de temps s'écoula alors -mon attention s'était vue absorbée par la cueillette de champignons, non loin de Light- quand un messager déboula en trombe dans la Cité. Il n'eut pas besoin de chercher le mage, ce dernier venant naturellement à lui.

- Et bien et bien mon cher, que se passe-t-il donc ? Tu me sembles tout bouleversé !

- Bien le bonjour Light Majere, il prit le temps de saluer son ainé en s'inclinant respectueusement, ce que Majere fit à son tour. J'irai droit au but, quelqu'un demande à vous voir à l'avant-post Farore de la plaine de Termina.

Le demi-elfe fronça les sourcils.

- Je croyais que nous avions mis les choses au clair. Pas de contact extérieur aujourd'hui.

Le messager bafouilla.

- Ben euh... ouais, je sais bien, j'en suis vraiment navré ! Mais... mais là c'est vraiment différent, le gars est bizarre.... enfin... on pensait avec Bob qu'il vous intéresserait...

Un silence se fit.

- Etrange... vraiment étrange... comment se fait-il que... je n'avais encore jamais entendu chose pareille...

Light bloquait.

- Mais qui est Bob ? lâcha finalement le mage.

Le messager se raidit.

- Ah... euh, ben, je ne connais pas son prénom. J'ai dit ça comme ça. Mais, sauf votre respect, là n'est pas le problème. Vu que hier c'était la fête, tous les avant-postes se sont vidés, et là Bob est seul avec ce foutu type trop chelou ! Il faut que vous veniez au plus vite !

Light ne dit plus un mot, se lissa la barbe tout en étudiant la chose, puis se décida à se dématérialiser avec le messager après avoir marmonné quelque chose ressemblant à :

- Mais quand même... Bob... c'est franchement bizarre comme nom.

Les deux êtres devinrent lumière et se matérialisèrent moins d'une seconde plus tard à l'avant-poste Farore de la plaine de Termina. Le vieux Light ne savait pas ce qui avait bien pu s'y passer un peu plus tôt, mais il comptait bien faire la lumière sur cette histoire avant que les autres ne se réveillent.


[bon peut-être un post un peu baclé, désolé, je m'étais promis de poster ça ce soir et là je suis vraiment mort]

La ville était vide. Son ressenti initial avait été le bon.

- Je fais bouillir de l’eau, vous voulez un thé ou un café ?

Asenath se retourna. Enfin… vide à l’exception d’au moins deux gardes. L’un, le plus jeune des deux, était parti chercher un responsable, l’autre avait accompagné le mécano jusqu’à la tour de garde. Ils avaient légèrement discuté. Rien qui ne l’intéressait ou qui expliquerait l’état de la ville. Et, pour le moment, il était debout dans une salle de pierre qui ressemble à un réfectoire, des chaises étaient négligemment disposées autour de table en bois brute.

-Oui, pourquoi pas, un thé, merci.

Il étudia un instant le garde agiter des feuilles dans une tasse avant de la lui servir. Quand il leva, la tête, Asenath écarta son regard. Le garde s’assit à la table et lui présenta une chaise. Il la prit, s’assit lentement alors que les cliquètements modérés de son armure semblait amuser le garde.

- J’ai l’impression d’arriver au mauvais moment, commença par dire l’homme mécanique.

- C’est en effet un peu le cas, monsieur Kelen.

- Je suis désolé. J’ai fait un long chemin pour venir, je ne m’attendais pas à ce que tout soit aussi inanimé.

Il avait vraiment l’impression d’etre arrivé à un moment inopportun… mais lequel ?

Le garde fronçait les sourcils en permanence. En tournant la cuillère dans le thé, en levant les yeux vers son interlocuteur, en regardant son bras. Il mettait le mécano très mal a l’aise, et cela leva en lui une impression de remord.

- Tout ça, montrant du doigt l’armure alors qu’il avalait une gorgée, ça vient d’Ikana ?

- Oui, mais je n’ai pas vraiment de lien avec cet empire. Vous me gardez ici pourquoi ?

- On cherche un responsable, je vous l’ai dit … Nous ne sommes pas habilités à discuter de
quoique ce soit avec vous.

- Alors c’est ça, c’est un interrogatoire ? dit-il amusé.

- Buvez votre thé, vous risquez d’attendre très longtemps.

Asenath leva les yeux au ciel en signe de rébellion. Il se ravisa, but quelques gorgées, reposa la tasse sur la table et après avoir laissé le liquide décanter en lui, il demanda :

- Je ne veux pas d’ennui. J’ignorais totalement que la ville était vide, dit-il dans un souffle. On m’a dit de venir ici si je voulais parler à des gens de Krynn.

Ils se jaugèrent un instant.

- Qu’est-ce que vous cherchez exactement à Krynn ?

- Je pense que la situation est trop longue à expliquer et personnelle… mais quoi qu’il en soit, et sauf votre respect, je préfère attendre votre responsable.

Pendant que le silence s’installait, qu’ils attendaient l’autre garde revenir avec un responsable, Asenath regarda autour de lui.

- Pourquoi il n’y a plus personne ?

- Ne me forcez pas a vous demander si vous voulez un autre thé, se moqua le garde.

Le mécano haussa les épaules. Alors qu’il toquait aux portes, il avait remarqué que les gens étaient partis. Il fallait être cinglé pour ne pas le voir, mais il y a parti … et parti. Les rues étaient propres, les maisons n’étaient ni endommagées et les gens avaient pris le temps de fermer leurs portes à clefs. Ce n’était donc pas une fuite d’urgence. Alors pour qu’elle raison autant de personne sont parties ?

Le garde aux sourcils froncés posa sa tasse bruyamment comme pour extraire Asenath de ses pensées.

- Inutile de vous poser des questions, ça ne vous concerne pas, il se leva. Vous avez des rubis ?

- Euh … quelques-uns pourquoi ? demanda Asenath sur ces gardes.

Le garde sorti un instant de la pièce et revint avec une boite de dés.

- Je n’ai pas le cœur à vous faire attendre en buvant des thés en boucle. Vous risquez d’etre plus remplis qu’une outre. Je vous apprends les règles si vous ne connaissez pas, on fait quelques parties ?

Asenath se décontracta, sourit au garde et acquiesça.


L’ambiance entre eux deux s’était détendu. Ils avaient peu parlé de leurs affaires respectives et chacun était bon joueur. Le mécano se leva, prépara un autre thé et revint se poser à la table.

- Vous m’avez complètement plumé, jamais vu autant de chance aux jeux pour un débutant, s’exclama amèrement le garde.

Asenath sourit. Cela faisait presque une heure qu’ils jouaient tous les deux et Rael, le garde, n’avait pas vu la supercherie. Deux heures à manipuler les dés avec enthousiasme sans qu’il ne se doute de rien.

- Allez, avouez. Pour avoir un pot comme celui-ci, il faut etre plus cornu qu’un troupeau de chèvre dans le ranch d’Ordon…

- Ahah, bon, je l’avoue. Je vous ai légèrement abusé. Tenez je vous rends vos rubis et je dois vous ...

C’est à ce moment précis que la porte du réfectoire raisonna de trois coups secs. Deux hommes pénétrerent dans la salle.

Le garde se leva comme un ressort. Asenath l’imita sans comprendre.

- Excusez-moi d’avoir du vous faire venir Light Mejere, mais nous nous étions dit… Enfin, je me suis dit que … Peut-etre… ?

Le mécano fut surpris, le garde si imposant soit-il ne trouvait mots ou gestes dans son arsenal alors que peu de secondes auparavant, sa prestance l’avait épaté.
[center]

Un nouvel ordre, une nouvelle raison d'être, une nouvelle manière de faire, une nouvelle famille... C'est ce que Kimara recherchait depuis un moment déjà dans Hyrule, mais aucune nation, qu'importe sa puissance, n'avait pas la même idéologie que lui. Les monstres sont un fléau, une maladie qui ronge cette planète et il faut les éradiqués à tout prix. Kimara n'avait pas personnellement rencontré chaque nation, ordre ou clan, il avait basé sa recherche sur les journaux locaux, les ragots de taverne et les quelques discutions qu'il avait eu avec les autres aventuriers croisés dans Hyrule. L'Empire d'Ikana avait pour but que de regagner sa suprématie sur la région d'Ikana et il avait déjà réussit. L'Empire d'Altiméria quant à lui était un repère de fêtard, Kimara n'avait rien contre une bonne bière de temps à autres, mais la grande population de la ville le rendait nerveux. L'Empire d'Assilfenn quand à lui n'est là que pour vivre tranquillement, bien trop calme. C'était donc tout naturellement que Kimara se renseigna sur l'ordre de Krynn, le fait que cette puissance n'avait pas le nom d'Empire avait déjà bien plus à Kimara, il n'aimait pas tellement les empire, un seul homme à la tête de tout c'est carrément le bordel. Kimara avait donc saisit l'opportunité et il escorta une caravane vers Termina, en arrivant à proximité de la ville il s'émerveilla devant une telle beauté. Kimara venait du nord et il n'avait pas l'habitude de voir des villes si jolie et pleine de vie. Lorsqu'il arriva à proximité de la porte il demanda son chemin à un garde posté en faction à cet endroit. L'ordre de Krynn avait un avant poste dans la pleine et c'était le seul moyen d'avoir un quelconque contact avec eux...soit, Kimara fit demi-tour et s'enfonça dans la plaine à la recherche de l'avant poste.

"Ça ne peut pas être pire que les chevaliers du nord de toutes façons..."

Kimara avança lentement entre les broussailles, il voyait la petite tour au loin, mais il lui faudrait deux bonnes heureux de marches pour l'atteindre. Au bout d'une heure il se posa sur un rocher, en plein milieux d'une faille, la marche l'avait épuisé et il se saisit de sa gourde et d'un morceau de pain qu'il mangea rapidement. L'Ordre de Krynn était réputé pour sa magie, il lui faudrait développer son talent avec la magie pyrotechnique en arrivant la-bas. Il sortit un morceau de viande emballé dans une feuille et se concentra longtemps pour faire apparaître une légère flammèche sur sa main. Il se servit de son feu pour griller sa viande, c'était quand même bien pratique.

"En plus j'aime pas la viande crue..."

Alors qu'il s'apprêtait à repartir, le rocher en -dessous de Kimara trembla légèrement. Il se saisit de son Ghal Maraz par instinct et se retourna. Il n'aurait pas dû s'arrêter dans une failles, celle de Termina était remplie de Dodongo. Bon, il est temps de courir là, Kimara veut bien être un preux chevalier, mais un chevalier vivant c'est mieux.

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Kimara courrait aussi vite qu'il le pouvait, il ne voulait pas se retourner de peur de voir la horde de dinosaures à ses trousses. Alors qu'il arrivait finalement a porté de l'avant poste il se retourna pour se rendre compte qu'il avait semé ses ennemis depuis un long moment. Il reprit donc calmement son souffle et finit par frapper à la porte pour qu'un des gardes viennent lui ouvrir.