A la recherche d'une voix...(PV Mya)

Mortimer avançait à grandes enjambées sous le zénith qui incendiait la plaine d'Hyrule. Il n'avait jamais vu autant de lumière de son existence, et celle-ci lui calcinait ses yeux habitués depuis toujours au Crépuscule éternel. Il sautait par-dessus les buttes et les rivières avec une facilité déconcertante : sa nature Twilie l'avait doué d'une force et d'une agilité dépassant de loin celle d'un humain ordinaire, aussi voyageait-il au travers de la plaine avec une aisance effrayante et fantomatique. Son long manteau volait derrière lui au rythme de ses foulées, et le fourreau de Nocturne, lui aussi forgé avec la magie du Crépuscule, n'étincelait pas le moins du monde sous le soleil aveuglant.

Il avait quitté le désert Gerduo depuis maintenant une trentaine de minutes, et il courrait toujours à la même allure. Néanmoins l'étouffante chaleur l'épuisait, lui qui connaissait nulle autre chaleur que celle recrée artificiellement dans le Crépuscule. Il trouva enfin un arbre assez grand pour le recouvrir de son ombre. Lorsqu'il entra sous le feuillage, une douce fraîcheur l'envahit. Il s'allongea contre le tronc massif du végétal, et se mit lui aussi à végéter. Il se sentait si bien qu'il commença à fusionner avec l'ombre des feuilles, avant d'y disparaître totalement. C'était comme si l'endroit était vide, vierge de toute présence. Mais dans l'ombre, un Twili roupillait sans bruit.


PS : désolé pour ce court message, mais le temps me presse.

L'assassin se dirigeait vers l'arbre, lorsqu'elle se prit les pieds dans... (" Quel est le c** qui... ") des jambes ? O_o Juste des jambes. Elle les tira et aperçu le reste du corps. D'un coup de pied, Mya réveilla le gêneur.

- Ôte-toi de mon chemin, parasite !

L'homme leva son visage et ses yeux vides croisèrent ceux tout aussi froids, mais pas de la même manière en l'occurence, de la jeune femme. Elle le regardait, les sourcils froncés, semblant s'impatienter. Il fallait dire que l'étrange personnage aux yeux blancs mettait un certain temps à réagir aux propos de l'assassin... Sans doute ne s'attendait-il pas à être réveillé si brusquement.

- Bon, tu es sourd ou quoi ? Tu as pourtant des oreilles de grande taille, tu devrais pouvoir entendre mieux que moi, non ? ajouta-t-elle, visiblement agacée.

Devant le regard perplexe de son interlocuteur, Mya s'emporta.

- D'abord tu me fais trébucher... Tu ne t'excuses même pas... et en plus, tu restes là à ne rien faire ! Tu tiens à la vie ou quoi ? Alors maintenant disparait !

Le chef de la guilde avait pour habitude d'égorger quiconque la gênait mais elle s'était dit que cette fois, elle tenterait de ne pas faire d'effusion de sang, c'est pourquoi elle n'avait pas encore sortit d'arme à l'encontre de l'homme qui ne comprenait décidément rien.
" Calme-toi... Ne le tue pas... Pas encore, tout du moins. "

[Pas bien long moi non plus, désolée... -_- Mais comme je ne connais pas ton personnage, je ne savais pas quelle réaction il allait adopter.]

Alors que Mortimer profitait d'un repos mérité dans l'ombre qu'offrait l'arbre, quelqu'un ou quelque chose le happa loin de son sommeil. Il n'avait pas prit le soin de disparaître entièrement, aussi on le lui faisait amèrement payer en le tirant de son somme réparateur. La lumière était encore agressive lorsqu'on le réveilla, et on lui hurla bien trop fort à son goût des vulgarités : il se croyait en plein entraînement militaire, à la différence près que les malheureux qui l'avaient réveillé de la sorte auraient été projettés très loin d'un seul geste. Mais là, il ignorait à qui il avait à faire.

"Bon, tu es sourd ou quoi ? Tu as pourtant des oreilles de grande taille, tu devrais pouvoir entendre mieux que moi, non ?"

Il avait devant lui une jeune femme toute de noir vêtue, et qui semblait de surcroît perdre son calme. Mortimer cependant ne lui répondit pas, à vrai dire il ne craignait pas grand chose des créatures de la surface, la plupart de leurs armes étant presque inutiles face à lui. En un mot, pour le déloger, il faudrait bien plus qu'une arme pointée sous la gorge.

"D'abord tu me fais trébucher... Tu ne t'excuses même pas... et en plus, tu restes là à ne rien faire ! Tu tiens à la vie ou quoi ? Alors maintenant disparait !"

Elle hurlait vraiment trop fort, et elle semblait livrer un duel intérieur pour savoir si elle allait ou non lui sauter dessus comme un rat sur sa proie ou bien si elle le laisserait partir. Le prince du Crépuscule choisit de couper court à la discussion et se leva. Son ample manteau noir le suivait au ralentit, et chaqun de ses gestes était gracieux et mesuré. Lorsqu'il fut enfin debout, ce fut pour dépasser d'une tête la taille de son interlocutrice, et pour la regarder de haut avec lassitude. Les humains s'emportaient pour un rien.

"Pourquoi devrais-je laisser s'installer ici une peste arrogante ?"

Peste arrogante ?! C'en était trop ! Ni une, ni deux, l'assassin lança une dague en direction de celui qui osait la regarder de haut.
Certes, elle n'était pas bien grande, mais ce regard lassé... C'était elle qui d'habitude, le réservait aux autres. Ce n'était pas tellement son genre de s'emporter, mais aujourd'hui, allez savoir pourquoi, c'était la goutte d'eau qui avait fait déborder le vase. L'homme devait être fou, ou encore ignorer qui était la jeune femme se trouvant en face de lui. Mais ces vêtements sombres, cette peau blanchâtre et ces yeux bleus... Qui aurait pu se tromper ? Pas un habitant d'Hyrule, en tous cas. Très peu nombreux étaient ceux qui ne connaissaient pas le chef de la guilde, au moins de réputation, en ce royaume. Cependant, les civils ayant eu le malheur de croiser le regard mauvais de cette dernière n'étaient plus là pour en témoigner. Aussi, diverses rumeurs plus ou moins fausses s'étaient formées au sujet de la jeune femme. Mais l'aura malsaine qui se dégageait de l'assassin, elle, était loin d'être une rumeur.
La dague se planta dans le vêtement du gêneur et le cloua à l'arbre. Mya, leva la tête vers l'homme en fronçant les sourcils.

- On ne me parle pas comme ça... dit-elle sombrement.

Elle avait enfin repris ses esprits et son regard était de nouveau vide.

- Bref, j'ai assez perdu de temps comme ça... Garde cette dague en souvenir, ajouta-t-elle avec un petit rire. Cela devrait t'aider à comprendre ce à quoi tu viens d'échapper.

En effet, l'assassin n'avait qu'à placarder un avis sur le panneau des missions de la guilde pour qu'on lui ramène la tête de celui qu'elle voulait descendre, qui que ce soit. Mais en l'occurrence, l'homme intéressait beaucoup la jeune femme. Il avait le parfait profil d'un assassin. En tous cas, la dague était gravée sous le symbole de Moordenaar. Un jour viendrait où ce serait peut-être lui qui frapperait aux portes de la guilde. Enfin... Si cette dernière ne lui tombait pas dessus avant.
Et sans un bruit, la jeune femme s'éloigna.

A peine avait-il parlé que la jeune femme envoya sur lui une sorte de dague de jet, qui alla se planter dans l'arbre, à travers son manteau. Mortimer n'esquissa pas le moindre geste pour éviter l'arme, il savait qu'il ne risquait rien. Si elle avait réellement voulut le tuer, elle aurait attendu quelques secondes de plus.

"On ne me parle pas comme ça..."

Le Twili ne répondit rien. Les humains étaient bien étranges, en plus d'être nerveux ils avaient de l'orgueil : rien de bien glorieux en somme. Toujours était-il que son interlocutrice et agresseuse avait semblé retrouver ses esprits, et regagna son calme. Mortimer était stupéfait de la versatilité de la jeune femme : tous les habitants de ce monde étaient-ils aussi agaçants ? Aussi malpolis ?

"Bref, j'ai assez perdu de temps comme ça... Garde cette dague en souvenir."

Elle eut un sourire narquois en disant ces mots. Mortimer n'y manquerait pas, de garder cette arme en souvenir, un souvenir cuisant même, à tel point qu'elle aussi risquait de s'en souvenir, un de ces jours.

"Cela devrait t'aider à comprendre ce à quoi tu viens d'échapper."

Cette fois, ce fut le prince du Crépuscule qui afficha un sourire amusé. Elle ne doutait réellement de rien celle-là. Elle pensait donc pouvoir tuer quelqu'un comme lui avec une simple arme de jet ? Il fallait une arme irradiée de lumière pour blesser un Twili, or cette dague était on ne peut plus ordinaire, à l'exception de sa lame particulièrement tourmentée. Mais à part ça...

"Vous avez raison : nous perdons vous et moi notre temps. Je vais donc commencer moi-même les présentations."

A peine ces mots prononcés, le manteau de Mortimer se mit à bouillir, mais d'une manière bien étrange, des bulles or et améthystes s'en échappaient pour éclater quelques millimètres plus loin. Après quelques secondes, le manteau, là où il avait été transpercé puis cloué, commença à glisser le long de la dague, comme s'il la traversait. De fait, c'était bel et bien le cas : une fois le processus achevé, son manteau apparut comme neuf, détaché de la bague et de l'arbre, tandis que l'arme était restée accrochée au tronc. Après quoi, il saisit le poignard de jet de sa main gauche, laquelle commença à s'illuminer de reflets cramoisis et noirs, comme si une lave surnaturelle la recouvrait. Aussitôt, la main doubla presque de volume, et le bruit significatif d'une lame qui se brise se fit entendre. Enfin, sa main redevint ordinaire, puis il l'ouvrit pour laisser tomber la dague de jet en miettes sur le sol.

"Saisissez-vous à qui vous avez manqué de respect à présent ?"

Il n'y avait aucune trace de colère dans sa voix, seulement de la lassitude et de l'assurance, dans une intonation mielleuse et presque endormie autant que douce. Ses grands yeux oranges fixaient avec insistance la jeune fille, impatients de voir sa réaction.

Mya le regarda vaguement et fit la moue... Elle semblait plus se préoccuper de ce qu'il restait de son présent que des paroles de son interlocuteur. L'assassin leva les yeux vers ce dernier. Il cherchait de toute évidence une reconnaissance qu'elle ne pouvait lui offrir. Les armes ne pouvaient rien contre lui ? Soit. Elle passerait donc son chemin. Après tout, elle lui avait fait une offre, aussi subtile soit-elle. Il l'avait refusée, que pouvait-elle y faire ? Tant pis pour lui. Elle n'avait déjà que trop perdu de temps.