Quitter le sable chaud pour la pierre froide [Ouvert !Ranskaa!]

Encore maintenant, tu te demandais ce que tu faisais là. Loin de ton royaume, de ton chez toi et de ton lit. Journée de permission était le plus souvent synonyme de flemme et de glandouillage pour toi. Alors, la question se posait bel et bien. Quelle était donc la raison qui t'avait poussée à venir ici, en pleine Citadelle d'Hyrule. Sans Nepher, ta chère monture, qui plus est. Inhabituel et improbable, et pourtant. Pour comprendre tout cela, il fallait revenir à ce matin, pas loin de l'heure de midi. A peine levée, ta chère petite soeur t'avais sauté au cou, se faisant adorable, toute mignonne. Le genre de truc qui te donnait plutôt envie de lui en foutre une bien sentie. Tu l'adorais autant que tu pouvais la détester, cette petite peste trop gâtée. Enfin bref. Avec ses yeux larmoyants, elle t'avait suppliée d'aller lui chercher sa nouvelle robe, chez un tisserand de la ville. Bah, t'avais rien d'autre à faire, donc bon, t'avais accepté, si ça pouvait t'éviter de la voir de la journée.

Tu t'étais donc retrouvée sur la route. Enfin, à dos de wyverne, quoi. Fallait pas pousser, t'avais jamais aimé marcher, donc forcément. Simplement, une fois arrivée en ville, tu l'avais laissée dehors, histoire de ne pas avoir à traîner l’encombrante bestiole jusqu'à l'échoppe du tisserand. Passionnante épopée, n'est-ce pas ? Enfin bref. Tu y étais allée, avait payé, et était sortie. Génial. Comment Bélinda pouvait-elle aimer porter des robes roses pleines de froufrous ? Sérieusement, ça te dépassait totalement. Enfin bref. Et maintenant ? Rentrer et lui faire plaisir ? La faire patienter encore un peu ? Beaucoup ? Plaisante idée. Encore fallait-il que tu trouves de quoi. Observation des lieux rapide. Hm. Un taverne. Un restaurant, des boutiques. Allez, tiens, restaurant, la faim se faisait sentir.

Ainsi, le ventre plein, t'avais opté pour un petit tour en ville, qui s'était soldé en une longue balade dans les moindres ruelles. Et tout ça, jusqu'au couché du soleil. Portant entre autre le sac contenant la robe, le nez levé au ciel, tu marchais tranquillement. Tes bottes de cuir noir, talons hauts, frappaient régulièrement le pavé, alors que tes hanches, joliment moulée dans ton pantalon de même matière se balançaient élégamment à chaque pas. Ta chevelure turquoise, relâchée sur tes épaules, chatouillait doucement ton dos dénudé par le débardeur fin que tu portais, soulignant la finesse de ton ventre et faisait bien plus que suggérer ton décolleté bien fourni. Tranquille. Pas grand monde pour te déranger. Du moins, jusqu'à ce que tu te retrouves face-à-face avec un bien étrange individu. Grand, quoi que t'étaie loin d'être petite, surtout vu les talons que t'avais en ce moment aux pieds. Enfin bref. Drôle d'allure. De plus, il semblait quelque peu contrarié. Cependant, ce n'était pas terminé. Derrière lui, encore une étrange créature... Une citrouille. Haha. A croire qu'il y avait eu d'étranges substances dans ton repas. Mais non. Les deux hommes, supposais-tu du moins, avaient vraiment une allure étrange, et bien malgré toi, ou presque, tu laissas alors échapper, fixant le premier : « Vous semblez pas être du coin, vous. J'me trompe ? »

Regard autour de toi. Le soleil se couchait doucement, la plupart du monde rentrait. Techniquement, toi aussi tu le devais, sauf que cela ne te tentait pas plus que ça. Alors, sérviable comme rarement tu l'étais, t'ajoutas : « J'peux peut-être vous aider, j'ai passé la journée à trainer dans c'te ville. » Séduisante, tu l'étais peut-être. Mais tu devrais faire un effort pour mieux parler.

L'homme face à toi semble tout aussi surpris que tu l'as été il y a quelques instants. Après tout, tu ne t'étais pas attendue à tomber ainsi nez-à-nez avec qui que ce soit, surtout pas à une heure pareille. Et pourtant. Te voilà donc face à un total inconnu à l'allure particulière et peu commune, accompagné de... Enfin, plutôt poursuivit par une étrange créature dont tu ne saurais dire la race avec certitude. Enfin, qu'importe. Longuement, tu les dévisages tous les deux, quelque peu curieuse. Après tout, ton quotidien c'est plutôt les soldat grognon, les hommes trop surs d'eux, etc. Un peu de changement, en gros. Et tout à coup, chose déconcertante, une brève étincelle fit son apparition, te faisant presque sursauter. Tout ce ui se rapprochait de la magie de près ou de loin s'attirait ta méfiance, à vrai dire. Après tout, ta soeur ne t'avais pas vraiment aidée à cela, passant son temps à faire des bêtises avec ses sorts. Sombre idiote !

Pourtant, tu restes face à lui, alors que l'inconnu, visiblement à bout de nerf, se tourne à demi et te désigne la citrouille qui le poursuivait, tout en s'exclamant vivement qu'il s'agissait d'un lutin qui lui avait proposé son aide, ajoutant qu'il était originaire du désert -quelle misère, jamais tu ne pourrais vivre dans un lieu aussi chaud. Ironique quand on sait que tu vis dans un coin volcanique- et que... C'était plus ou moins tout. Tu hausses un sourcil, les dévisageant tour à tour. Des gens complètements fous, dans le coin.

Le nom de l'homme te faisant face était donc Marwin. L'autre, appelons-le... Lutin ? Ouais, pourquoi pas, tiens, l'étranger l'appelait également ainsi. Cela dit, un peu distraite, tu ne fis pas attention à l'entièreté de sa phrase, répliquant déjà en lui demandant s'il avait besoin d'aide. Serviable, Tiamat. C'est rare venant de toi. Cependant, alors qu'il venait d'accepter que tu t'apprêtais à lui donner ton nom, la chose lui sauta sur le dos en chouinant, l'appelant Papa. Brusque haussement de sourcil dubitatif. Lui, son père ? Hu. Ça semblait nettement invraisemblable. Aucune ressemblance. Cela dit, loin de s'arrêter là, ce fut ensuite sur toi qu'il décida de sauter. Ha. Oui mais non, ça n'allait pas le faire.

Prenant un air quelque peu... Dissuasif, tu lui lances alors, la tête légèrement penché sur le côté, un sourire tout sauf rassurant aux lèvres : « A ta place, je descendrais de là, sinon il y aura de la soupe à la citrouille au repas de ce soir. » Rien de plus, rien de moins. De plus, tu avais les bras suffisamment chargés comme ça. De ce fait, t'arrangeant pour te débarrasser de lui, grognant et jurant à voix basse, tu finis par dire, observant ledit Marwin : « Tiamat Ereshkigal. Mais Tiamat sera suffisant. » Ouais. Humour parental, hein. Baillant vaguement pour ensuite te pencher en avant -magnifique vue sur ton décolleté- pour rattraper un sac tombé au sol, tu rajouta : « Alors en quoi est-ce que j'peux vous aider ? Si vous voulez vous débarasser de lui, je pense que Nepher se fera un plaisir de s'en faire un casse-croûte. C'est ma wyverne. » Un sourire narquois en coin, l'air amusé et moqueur à la fois, avec une pointe de sérieux assez troublante.