QUÊTE DE NOËL

Avachi dans les débris d'un tonneau, préalablement vidé avec enthousiasme par les invités, Tapion se massait les tempes. Lui qui employait de grands efforts pour contrôler ses actes de manière rationnelle, il devait s'être passer quelque chose d'anormal pour qu'il finisse dans cet état. D'un reflex, il regarda son imposante épée : pas de trace de sang. Ouf, il n'avait tué personne, cette fois... Il en profita pour examiner son propre reflet: pas d'écorchure au visage, mais de la suit qui indiquait qu'il avait probablement fait un tour dans la cheminée pour épater la galerie. Un bref coup d'oeil aux alentours lui suggérait que personne ne devait s'en souvenir. Tapion vérifia brièvement que rien ne lui avait été volé et sortit rejoindre Pairnoelle.

A son passage, Darphenix, dont il venait de constater la présence, lui adressa un clin d'oeil. Le général, surpris, se retourna prestement et examina les invitées. Heureusement aucune des femmes présentes ne semblaient avoir subi de traumatisme durant la soirée. Une fille avec les yeux bandés avait visiblement l'air perturbée, mais Tapion supposait qu'elle était dans son état normal. Le guerrier à la coupe de malade eut un regard méfiant pour Darphenix, même si des souvenirs lui donnèrent un petit sourire en coin.

Constatant l'arrivée de Loucia, plus fraiche que la moyenne des invités, Tapion s'arrangea pour avoir l'air un peu plus présentable. Puis la troupe commença à avancer vers le Pic des neiges, Pairnoelle en tête, le reste suivant à la vitesse d'un rat crevé...

Tout le groupe avait a présent quitté le chalet et gravissait péniblement la colline juste derrière. Une fois en haut, il y eut une vague intense de soupirs plus décourageants les uns que les autres: le Pic des Neiges paraissait immense, vu de loin, mais être tout juste au pied de la plus haute montagne enlevait toute trace d'espoir. Des kilomètres de froid, des tonnes de neige, et tant d'arbres où devaient se cacher habilement autant de créatures qui elles, attendaient avec impatience un pauvre groupe de pauvres aventuriers... non, ce ne serait visiblement pas une partie de plaisir. Au moment même où Wayne allait ouvrir la bouche pour protester, une autre énorme giffle le figea sur place. Personne, encore une fois, n'avait pu prévoir une telle frappe. Le cavalier devint d'un rouge écarlate, humilié par ce vieux fou de Pairnoelle.

-Chut. Ici, il faudra être le plus silencieux possible,dit-il en chuchotant. Le sommet de cette magnifique montagne est bien gardé; et bien que vous soyez tous reconnus pour vos talents au combat, il faudra ici les éviter à tout prix. Les créatures qui hantent ces lieux sont... disons, quelque chose comme immortelles.

Ils se turent donc, chose si douloureuse pour le verbatile membre d'Altiméria. Les aventuriers, bien que trouvant la mission de plus en plus invraisemblable, prenaient goût à l'aspect mythique et secret de la chose; ils étaient tous convaincus qu'au sommet, il y aurait bel et bien une terre remplie de promesses. Il fallait s'y rendre, à tous prix. À quel point la curiosité les pousseraient-ils? Quels dangers affronteraient-ils en ignorant complètement la récompense, pour la simple bonne raison qu'ils avaient soif de savoir? Jusqu'à maintenant, le groupe n'avait pas l'air de saisir la situation absurde à laquelle ils étaient maintenant reliés... Pairnoelle y était-il pour quelque chose? Un mage si puissant qu'il contrôlerait même la volonté? Et surtout, que se cachait-il donc en haut? Et pourquoi avait-il besoin d'eux?

Le groupe progressait en silence complet, et était maintenant à la hauteur des étranges arbres, qui semblaient être magiques. En effet, il y avait quatres familles d'arbres: des arbres normaux, nus de feuilles et gelés du tronc aux branches ; ceux qui avaient des feuilles rouges et jaunes, véritables phénomènes d'automne; certains avaient même des bourgeons, miracles du printemps; et finalement, les plus immenses étaient intensément feuillus, illogiques, ironiques. Comment un tel phénomène pouvait-il se déclencher à une telle altitude? Le plus impressionanant restait leurs tailles démesurés, on ne parvenait même pas à voir leurs plus hautes branches! Même ceux qui étaient sans feuilles pouvaient cacher bon nombre de monstres....

Le silence était absolu. Seul le vent glacial soufflait sur les visages gelés des aventuriers. Le groupe était maintenant immobile, ayant très bien senti quelque chose bouger, là-haut. Alors que tout le monde cherchait des yeux la source du bruit, un homme du groupe tomba à genoux ,se tenant péniblement le ventre. Puis il y eu un... petit bruit de pet.
Prout.
Le silence revint. Tout le monde se regardait, regardait les arbres, regardait l'aventurier peteur. On se demandait ici si c'était une blague, on se demandait par-là si il fallait rire la situation ou pleurer l'arrivée de démons infernaux. Personne n'avait remarqué la disparition de Pairnoelle.
Prout.
Un deuxième guerrier était tombé. Ses yeux trahissaient sa gêne.
Prout. Prout. Prout.
Le groupe était étendu par terre et émettaient d'horribles flatulences. Il y eut un court silence, où tous se regardèrent en même temps. Une pensée presque télepathique traversa tous les esprits.

'' LA SALADE DE POIX CHICHES! ''

Les pauvres combattants d'Hyrule et de Termina devaient à tous prix trouver un moyen de camouffler leurs bruits incessants, car d'horribles créatures se cachaient du haut des arbres et écoutaient tout.....
Chaque membre de l'équipe devait donc trouver un moyen original de masquer leurs gazs impertinents.... sinon.....

L'essentiel de la compagnie se retrouvait donc à présent dans un état intestinal lamentable. Tapion ne se souvenait pas de ce qu'il avait mangé la veille au soir, mais la douleur abdominal qui le maintenait au sol ainsi les dégagements gazeux lui donnèrent pas mal d'informations. Avec le vacarme ambiant et l'odeur nauséabonde environnante, toutes les créatures du pic des neiges allaient se ramener pour croquer de l'aventurier perdu.

Malgré, les dires de Pairnoelle, le général de Krynn restait convaincu que le groupe pourrait défaire l'essentielle des monstres qu'ils croiseraient... Mais pas dans cet état! Il fallait gagner du temps jusqu'à ce que tous le monde ait soulagé son système digestif. Se battant contre la douleur et la gène, Tapion se redressa et dégaina son épée, qu'il entoura d'un halo de chaleur. Il courut alors jusqu'au bord du pan de montagne abrupte qu'ils avaient gravi pour arriver ici et sauta.

-Technique du Brise-glace!

Tapion abattit son épée sur une congère qui se brisa, et entraina dans sa chute toute la plaque de neige en juste en dessous, puis toutes celles sur son passage. Avalanche. Le guerrier à la coupe de malade espérait que le bruit masquerait celui des pets, si les monstres ne s'éloignaient pas à la simple audition de l'avalanche. Néanmoins, il restait dans l'air une odeur de méthane qui les trahirait. Tapion pensa y mettre le feu, histoire d'effrayer encore plus les créatures, mais il doutait de pouvoir arriver jusqu'au sommet tout seul, donc il s'abstint. Momentanément soulagé par ses mouvements, il recommença vite à se tordre à nouveau de douleur, pendant que ses intestins lui donnaient un historique de ses consommations de la veille.

 Quelque chose avait changé.
 Quelque chose était arrivé.
 Quelque chose redistribuait les cartes.
 Quelque chose qui, surtout, le laissa sans voix.
 Loucia Kibourn, la vendeuse de rêve avec son corps de rêve (mais qui ne vendait pas son corps, parmi ses rêves), avait rejoint le groupe dans une tenue de Mère Noël qui, elle, faisait rêver.
 Darphenix n'avait aucun souvenir de la suite des évènements. Ou plutôt si, mais pas des souvenirs... logique, dirons nous. Si les autres avaient marchés avec Painoëlle, lui n'avait marché qu'avec Loucia. Pendant toute leur ascension, il n'avait plus vu qu'elle, son dos, sa tenue rouge bordée de fourrure blanche. Oui, il n'avait plus vu que Loucia. Oubliées les Rakka, Isaëlle et Mina, oublié les compagnons de beuverie, Loucia. Il ne restait plus que Loucia. Son rêve personnifié. Il se voyait, dans la neige, gambadant vers elle, les yeux plein d'étoiles...

- Louciaaaaaaaaaaaa! Criait-il. La neige fondant à ses pieds.
- Ouiii, mon beau? Tu souhaites en voir plus c'est ça? Lui répondait-elle d'une voix sensuelle qui autorisait tout les fantasmes.
- OWIIIIIIIIIIIIIIIII !! Criait-il avant de lui sauter dessus et de lui arracher sa tenue frivole.

 Le reste sera bien évidemment censuré. Nous sommes sur un forum et bien que le règlement semble autoriser le hentai, il serait totalement inconvenant de dégrader ainsi l'esprit de Noël qui anime cette quête. Vous me direz, quelqu'un s'en est déjà bien chargé. Bref, malgré l'odeur de son sang qui emplissait ses narines, Darphenix fut ramené à la réalité par une odeur désagréable qui n'avait rien à voir avec le parfum de Loucia. Il cligna plusieurs fois des yeux et vit ses compagnons en proie à de violent gaz apparemment impossible à réprimer. Il songea à rire et à péter avec eux. C'est à cet instant qu'il remarqua que lui aussi pétait déjà. Ho, il s'était joint à la fête inconsciemment, alors. Ah ah! Voilà qui était bien de lui, de son côté naturellement enjoué et fêtard!

 Il remarqua cependant que cette bande de petit joueur semblait plutôt gêné par la situation. Tapion était même allé déclencher une avalanche pour une raison qui lui échappait totalement. Voulant mettre tout le monde d'accord, et ayant, dans l'euphorie du moment, oublié Loucia, il sauta au milieu de tout le monde, s'enfonçant dans la neige jusqu'aux genoux.

- Hé, hé! Regardez ce que je sais faire! Cria-t-il en se penchant de façon à bomber les fesses.

 Il s'était retenu d'émettre des flatulences depuis quelque secondes. Vu la fréquence à laquelle tout le monde en larguait, il était facile d'accumuler de bon gros pets sonore. Il plaça sa main au dessus de son derrière. Son visage rougit alors, tandis qu'il accumulait de la force puis...
 Il claqua du doigt, tout en libérant un pet monstrueux. Provoquant au passage une petite explosion qui le laissa fort hilare.