Comme un cheveux sur la soupe. ( Ouvert à tous ! )

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La plaine de termina sombrait dans le crépuscule, la brise fraîche soufflant et caressant les feuilles des arbres émettait une douce mélodie. On entendait au loin les bruits de la ville du Bourg-Clocher, les marchands et les habitants, les animaux et les instruments... Tout semblait bercer d'une douce monotonie. La cloche entamait son huitième tintement, et la lune haute dans le ciel observait avec bienveillance le flot inarrêtable de la vie faisant son oeuvre. L'herbe verte de la plaine balayée par le vent effectuait un balais complexe à l'instar d'une vagues océanique...

L'arbre où Skull-Kid avait, il y a maintenant un bon laps de temps, dessiner ses fées, poussait encore bien et paisiblement... La seule chose, infime, presque invisible, mais pourtant bien là, la seule chose qui changeait ce décors que les habitants de Bourg-Clocher et de la plaine de Termina appréciant temps pour son immuabilité, était une tâche sombre sortant d'un tas de feuille au pied même de l'arbre de Skull-Kid...

Le soleil couchait ses derniers rayons lorsque la brise, caressant jusqu'alors les plaines, souffla le tas de feuilles de l'arbre de Skull-Kid, ces dernières se réduisant en cendres et s'éparpillant dans le vent, révélant la masse sous le tas...

Un être humanoïde semblait dormir, là sous cette arbre, depuis plusieurs années. Comme si les feuilles qui le protégeaient avaient attendu ce moment pour disparaître... L'être était encapuchonné, et on voyait une tache blanche sous sa capuche, ne laissant deviner aucun visage... Habillé d'un haut noir assez inhabituel dans ces terres, et d'un large pantalon noir sur lequel trônait, sur sa cuisse plus précisément, un sourire malsain, carnassier... Le reflet de l'acier brillant dans son dos, laissait deviner une lame d'une belle envergure...

La terre autour de lui était grise, dénudée... Comme morte, rien n'avait pousser en dessous de ce tas de feuilles, et aux alentours de cette être... Ça et là, sur l'arbre, l'écorce autour de l'encapuchonné avait chuté, comme pourrie...

Le corps sans vie, l'être semblait attendre son heure pour se relever et revenir à la vie. Mais il y a parfois des êtres, des choses, qui ne sont plus faites pour être de ce monde...
Il attendait son heure...

Errant à travers ce monde condamné par sa volonté, Sephiroth humait l'air du jour mourant. Peut-être était-ce son caractère obscur qui le poussait à ainsi aimer les ténèbres, peut-être était-ce plutôt son sang maudit qui faisait de lui un monstre sanguinaire et dévastateur...ou tout simplement la paix qui régnait à travers le pays lors de la tombée de la nuit apaisait une recoin de son âme tourmentée, la calmant par le silence macabre qui s'installait avec l'agonie de la lumière...peut-être...
Pourtant, jour ou nuit, rien n'arrêtait ses inlassables pas vengeurs, courant ou marchant selon l'envie, le menant là où ses jambes souhaitaient le porter, vers un avenir ensanglanté ou bien vers un sanctuaire serein où ses forces noires pourraient se refaire sans trembler de violence. Parfois victorieux de ses sombres voyages, parfois victimes des événements en découlant, rien n'arrêtait pourtant son interminable marche vers le destin qu'il va forger à la seule robustesse de ses bras, un destin exempt d'humanité, son destin.
Celui d'un monde couvert de sang.

La nuit étendit son noir linceul sur la plaine tandis que le demi-démon poursuivait encore et toujours son avancée imperturbable, les jours et les ombres se succédant sans pour autant troubler ses jambes d'acier, son estomac silencieux se suffisant des horribles rares provisions que daignait lui offrir le meurtrier du monde, un rocher le nourrissant autant qu'un festin royal, un os étant pour lui un met de choix, les crocs du monstre fendaient ce que l'estomac digérait, sans distinction pour la mort ou la vie, le sable ou le sang, ne se souciant pas de croquer un fruit mûr ou de dévorer jusqu'à la moelle un vulgaire passant.

Pourtant une chose étrange attira un instant son assassine attention, une espèce de très vague existence à coté de laquelle il passa à peine, arrêtant son pas une fois à coté de ce cadavre pas tout à fait mort, haussant un sourcil vaguement intrigué par cette impression spéciale, puis reprit sa marche sans plus en soucier. Si ce type ou truc souhaitait dormir ici à la merci des loups, blops, toukors ou autre bestiole plus ou moins carnivore, c'est lui que ça regarde.
Au pire s'il bouge, genre piège minable pour prendre par surprise un voyageur, alors il s'en mordra les doigts...s'il lui reste assez de dents et de cervelle après le traitement qu'il prendra pour refermer la mâchoire. Et s'il bouge pas...bah, y bouge pas et voilà.

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Le silence règnait en cette nuit paisible. Les insectes et les oiseaux noctambules constituaient la mélodie et la brise fesait office de note de fond au chant de la lune. La lune qui éclairait délicatement ce paysage dépourvu de présence humaine... Ou presque.

Il n'y avait que la douleur, il n'y avait que la peine. Il n'y avait que le vent sifflant à ses oreilles, il n'y avait que la terre défilant sous ses pieds. Il n'y avait que les ténèbres et la lune. Il n'y avait que cette voix et ce martellement dans sa tête. Il n'y avait que sa monture et son galop effréné...

Et alors il y eut les buissons... les virages courts pour les éviter... et la chute.

La monture fit un écart plus violent que les autres, sans doute une grosse racine, et tout bascula. La jeune fille se sentit glisser sur le côté mais s'agrippait toujours fermement aux rênes. L'espace d'un instant, elle revit la charrette en feu menée par son oncle, puis les deux cavaliers armés de leur arc de malheur, et sa chute, et son cri... Cette fois, elle serra vigoureusement la mâchoire pour ne pas laisser le moindre son s'échapper. Le choc fut rude, et elle aurait pu y laisser quelques dents... Si tout s'était "bien" passé. Au lieu de ça, son pied se coinça dans l'étrier sans qu'elle parvienne à s'en défaire. Alors que la monture ne semblait pas le moins du monde gênée par ce poids mort, Zorannah voyait défiler ses sabots tout près de son visage et craignait de se prendre un mauvais coups.

Son calvaire sembla durer une éternité. Elle ne portait que des vêtements de ville avec une cape de voyage, et le traitement qu'elle recevait lui râpait le dos aussi surement qu'une meule à aiguiser. Son pied refusait de se libérer de sa prison de fer, et devait supporter tout le poids de la jeune fille. Et il y avait toujours ce furieux mal de tête qui ne partait pas et qui risquait de devenir bien pire si une pierre venait la saluer d'un peu trop près.
Enfin, sans doute fatigué de devoir trainer sa cavalière au lieu de la porter, le cheval ralentit l'allure puis s'arrêta complètement. Dans un effort qui lui parut surhumain, Zorannah parvint à libérer son pied avant de le laisser retomber mollement. Elle le regretta d'ailleurs instantanément puisqu'une violente douleur se répandit dans toute sa jambe. Du coin de l’œil, elle vit l'animal s'éloigner un peu pour brouter quelques touffes d'herbes. Elle crut un instant qu'elle perdait connaissance mais les différentes vagues de douleur qui fluaient dans son corps la maintenaient éveillée. Elle n'identifia pas tout de suite toutes les sources de douleur, mais quand son cœur et son souffle reprirent un rythme normal, elle fut certaine de pouvoir y survivre s'il ne lui arrivait pas d'autres mésaventures. Petit à petit, la douleur cessa de faire de grands va-et-vient en elle pour se transformer en pulsations comme l'onde d'une goutte à la surface de l'eau. Zorannah sentait parfaitement son dos qui devait être en lambeaux, sa cheville sur laquelle il ne faudrait plus compter pendant un jour ou deux, sa tête bien sûr qui semblait avoir accueillit un concert de percussions goronnes, mais aussi une ligne brûlante le long de sa joue. Lentement, la jeune fille posa sa main contre cette dernière source de douleur, et sentit un liquide tiède et poisseux. Sa joue était gonflée et elle comprit qu'un sabot l'avait entaillée à défaut de l'avoir assommée, ou pire.

La brise souffla à nouveau, et Zorannah sentit un frisson lui parcourir tout le corps. Elle prit alors conscience d'être au milieu de nulle part, sans nourriture, ni eau, et à peine une petite bourse miraculeusement restée à sa ceinture. Elle ne pouvait rester là trop longtemps, il y avait toujours des bêtes la nuit et elle ne tenait pas particulièrement à faire leur connaissance. Lentement, elle remua chacun de ses membres pour en vérifier l'état, puis roula sur le côté pour se redresser plus facilement. Son dos n'était plus qu'une plaque brûlante et la douleur manqua de la faire gémir. Elle se retint, aucun son de sortirait plus de sa bouche, jamais. Zorannah réussit à se mettre plus ou moins à genoux en prenant appuie sur ses bras, mais elle ne se sentait pas encore capable de marcher sans retomber aussitôt. Elle préféra ramper jusqu'à un arbre proche pour s'y appuyer. Une fois assise contre le tronc solide, elle se sentit presque en sécurité. Elle s'accorda une pause, sans remarquer le corps de l'autre côté de l'arbre, ni la silhouette qui se dessinait un peu plus loin dans l'obscurité.

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Les plus hautes feuilles de l'arbre, faisant office d'appuis aux deux protagonistes, luisaient des premiers rayons de lune qui allaient bientôt recouvrir la plaine de termina...
On entendait au travers du feuillage épais, les différents bruits dû aux insectes et aux oiseaux nocturnes dérangés par le fracas causé par la nouvelle arrivante. Son piteuse état tintait le sol de son sang, un pourpre splendide aux reflets d'argents.
Une petite moitié du feuillage de l'arbre semblait décrépir et virait aux orange flamboyant, comme à l'automne, chose étrange en cet saison...

Un spasme violent secoua le corps du sombre encagoulé, projetant l'une de ses mains sur le pieds de l’aventurière, à son grand effrois, elle hoqueta sourdement. Reculant quelque peu elle contempla le sinistre personnage... Ses guêtres semblait toutes droit venus d'un autre astre... Elle remarqua au niveau des coudes des plaques de fer ornées de clous... Son pantalon large d'une matière qu'elle n'avait encore jamais vu dans les contrées d'Hyrule et de Termina se terminait par d'étrange et épaisses chaussures aux bouts coqués d'acier...

La créature ne bougeait pas, aucun mouvements, aucun battements, ne laissait deviner une once d'humanité... Elle restait là simplement, vide...

Tout d'un coup, dans un craquement mécanique et résonnant dans toute la plaine, sa tête effectua une rotation, le visage penché, la joue touchant l'épaule, on pouvait voir deux gros yeux peint grossièrement à la peinture rouge...
C'était un mouvement parfait, sans hésitation, sans sursaut, un mouvement de pantin. La créature regarda la fille et lança son regard au loin, sur l'homme qui venait de passer...

Il resta là, sans bouger encore, quelques secondes tournant alternativement son regard vide vers la fille puis vers l'homme, avant d'effectuer une roulade acrobatique pour se retrouver accroupis en face de la blessée...

Il l'examina, contemplant ses blessures, une par une. D'abord sa tête, sur laquelle perlait une goutte de sang dont la traînée laissait deviner une légère ouverture à la joue. Ensuite sa cheville, enflée par la cavalcade. Et enfin il remarqua sur sa hanche les rougeurs de l'herbe, du sable et de la terre lui ayant râpé tout le dos... Son visage revînt se poser droit dans les yeux de sa camarade d'infortune...

Son visage effectua à nouveau une rotation de face, à la manière des chiots curieux, dans un craquement qui retentît une fois de plus dans toute la vallée. Il semblait attendre une réaction de la part de la femme, après tout c'était le premier visage humain qu'il contemplait...

Un bruit fit stopper les incessants pas du demi-démon. Mais ce n'était pas l'espèce de mort-vivant par terre, c'était autre chose, plus loin, qui ressemblait à une chute de quelque chose ou quelqu'un. Vu les bruits de sabot perçus auparavant, sans doute était-ce quelque médiocre cavalier désarçonné d'une ruade ou d'une autre. Certes il souhait exterminer tout être humanoïde de la surface de la planète mais il n'allait pas s'abaisser à perdre son temps pour assassiner minablement un pauvre incompétent même pas capable de rester sur une selle. D'accord, lui-même en serait absolument incapable, mais lui n'est pas un stupide chevalier souhaitant faire dans la cavalerie, bien au contraire... En même temps au vu de ses abominables capacités physiques, une monture autre qu'un dragon lui serait tout à fait inutile.
Mais le guerrier ne reprit pas sa marche, un autre bruit, plus proche cette fois et bien étrange se fit à son tour entendre. Cette fois c'était probablement le cadavre en vie, il semblait d'ailleurs se remuer...mais étant trop loin pour sentir leur "présence" et ne pouvant "voir" par les oreilles, il ne pouvait que supposer et non pas confirmer. Maintenant une nouvelle question se posait, il les explose ou il les épargnes pour cette fois ? Dézinguer deux clochards au milieu de nulle part n'a rien de distrayant et il n'a pas un besoin particulier de se défouler pour le moment...maiiis...d'un autre coté que ce soit aujourd'hui ou le siècle prochain il s'est mis en tête de découper tout le monde. Donc autant gagner du temps non ? Ça évitera de devoir les chercher quand ils se seront planqués. Cependant il est vrai qu'une fois l'humanité éradiquée il va s'ennuyer ferme, on ne se remet pas d'une vie de massacre et de sang, même dans un monde enfin en paix...donc ça serait pas mal d'en garder trois ou quatre pour s'occuper un peu de temps en temps, mais ça il y en aura suffisamment qui se la joueront survivant pour qu'il n'ait pas à s'en occuper, donc zou ! Extermination !

Faisant volte-face sans se presser, Sephiroth commença à s'avancer vers les deux inconnus et s'arrêta à un ou deux mètres derrière sa propre portée maximale, distance considérable du fait de sa taille respectable et surtout de celle de son sabre démesuré, lourd comme une enclume et tranchant comme un rasoir, arme de mort maniée par le plus dangereux des assassins qui pourtant restait prudent. Avec un tel écart, il aurait le temps de réagir à la moindre attaque, au moins pour se défendre, quoiqu'ils fassent, et au pire aurait le temps de les étudier vaguement à travers leurs réactions. Depuis son combat avec l'empereur de glace, il prend plus garde à ses adversaires, on se sait jamais quand on tombe sur un fichu mage... Ce qui ne l'empêcha pas d'étirer un peu ses lèvres glacées dans un léger sourire, mais profondément cruel avant d'annoncer d'un ton aussi sinistre qu'un cimetière lors d'une nuit sans lune :

"Avez-vous peur de la mort ?"

Il était temps de se défouler un peu, et au passage de tenter de travailler son vocabulaire. Ice l'avait bien expliqué, ses attaques verbales n'ont aucune ampleur, et ne pas être doué en ce domaine frustrait un peu le bretteur à l'immense lame. Alors autant leur coller un petit sursis pour améliorer ce point avant de leur mettre le sien dans la figure.

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Zorannah ferma un instant les yeux et se concentra sur les bruits nocturnes. Elle sentait une légère brise sur son visage et elle se détendait petit à petit malgré son corps douloureux. Soudain, elle sentit quelque chose lui attraper la cheville. Elle manqua de crier, mais sa gorge se bloqua et seul un hoquet fut à peine audible. Sous la lueur de le lune, elle put voir un corps allongé à côté d'elle. Comment ne l'avait-elle pas remarqué plus tôt ? Le corps semblait celui d'un homme mais la jeune fille ne pouvait en être parfaitement certaine puisqu'il portait des vêtements vraiment étrange qui le couvraient entièrement. Méfiante, elle s'éloigna un peu de lui sans pour autant se lever, sa cheville était loin d'avoir récupéré.

L'homme ne bougeait pas et ne semblait pas respirer. Zorannah crut qu'elle était en plein délire, sans doute une fièvre causée par sa cavalcade à l'horizontale. Mais dans un craquement sinistre, la tête de l'homme se mit à pivoter. Son mouvement n'était pas naturelle et pouvait faire penser à une marionnette désarticulée. Des points blancs se mirent à danser devant les yeux de Zorannah et elle prit conscience qu'elle bloquait sa respiration depuis un bon moment. Doucement, elle respira profondément par le nez pour ne pas risquer le moindre bruit. L'air entra douloureusement dans ses poumons mais elle reprit contact avec l'étrange réalité. Cette créature lui était parfaitement inconnu et elle ne savait pas si elle lui était hostile ou non, mais lui envoyer une violente bourrasque de plein fouet n'était sûrement pas le meilleur moyen de s'en faire un ami.

L'homme semblait regarder alternativement Zorannah puis quelque chose derrière elle, sans doute le cheval qui restait dans le coin à s'empiffrer tranquillement avec l'herbe de la plaine. La jeune fille ne détournait pas les yeux de l'étrange créature et elle fut surprise de le voir exécuter une rapide roulade pour se retrouver face à elle. Entièrement concentrée sur son vis-à-vis, elle ne remarqua pas la silhouette de Sephiroth qui se rapprochait d'eux. Elle était fascinée par les mouvements de l'homme encapuchonné. Elle détailla ses vêtements et son étrange masque. On lui avait déjà parlé d'un masque capable de déceler la vérité sous chaque mensonge et la description correspondait à ce qu'elle voyait sur l'homme en face d'elle. Etait-il lui aussi capable de différentier la vérité du mensonge ? Elle était curieuse de le savoir mais elle ne pourrait le vérifier elle-même. A moins que... Si elle se risquait à chuchoter, est-ce que sa malédiction serait moins puissante ? Aussi près qu'elle était de l'homme étrange, elle ne voulait pas tenter l'expérience.

Alors qu'elle l'observait en détails, lui aussi l'examinait avec attention. Concentré l'un sur l'autre, aucun d'eux ne remarqua Sephiroth qui était arrivé à leur hauteur. Le son de sa voix les rappela à l'ordre.

"Avez-vous peur de la mort ?"

Zorannah sursauta pour la énième fois de la soirée et se félicita d'avoir un cœur bien accroché. Elle retint un instant sa respiration mais se força de suite à respirer, elle ne tenait pas à s'évanouir d'asphyxie dans pareille situation. Elle regarda attentivement le nouveau venu alors que le sens de ses paroles lui montait au cerveau. Avait-il l'intention de les tuer ou voulait-il leur donner une leçon de morale et de prudence sur le fait de faire une cavalcade à cheval sans jamais avoir appris à monter correctement ? Hmm... La première solution était la plus probable mais la moins favorable. Mais il était tout aussi saugrenu de rencontrer un homme entièrement couvert affalé contre un arbre en pleine nuit.

Zorannah observa tour à tour les deux hommes en face d'elle. L'un était couvert de vêtements étranges des pieds à la tête, et l'autre portait des vêtements noirs et un bandeau lui couvrait les yeux. La jeune fille n'avait pas plus confiance en l'un que l'autre et elle espérait que sa cheville ne lui ferait pas défaut quand elle en aurait vraiment besoin. Pour l'instant, elle préférait garder ses forces et savoir lequel des deux était le plus dangereux. Néanmoins, elle ramassa son corps et s'appuya un peu plus contre l'arbre. La douleur embrasait son dos mais l'arbre serait son meilleur appuie si elle devait essayer de s'enfuir. Avec un peu de chance, elle pourrait remonter sur le cheval. Si sa cheville la portait jusque là. Si sa cheville tiendrait le coup quand elle s'appuierait dessus pour se hisser sur le cheval. Et si aucun des deux hommes ne l'en empêchait.

L'aveugle leur avait posé une question, mais elle ne pouvait pas lui répondre de vive voix au risque de lui donner vraiment une bonne raison pour les tuer. La jeune fille se contenta de tourner la tête de droite à gauche puis tapota sa gorge pour lui signaler qu'elle ne pouvait pas parler. Elle n'avait pas peur de la mort, toute chose à une fin et il faut l'accepter. La "petite" difficulté en général, c'est ce qui précède la mort. Elle avait vu une fois un attelage s'affoler et écraser plusieurs personnes. Un homme s'était retrouvé avec de nombreuses fractures dont une ouverte au niveau des côtes. Il avait agonisé dans son sang sans que personne ne puisse lui venir en aide ou soulager sa douleur. Zorannah espérait sincèrement qui si l'aveugle voulait la tuer, il ne lui réservait pas un sort similaire.

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"Avez-vous peur de la mort ?"

Une question pourtant bien simple que venez de poser l'homme au bandeau...
La mort... Une notion bien floue pour Ob. Bien sûr il l'avait déjà vu en action, mais ne comprenait pas, ni ses tenants, ni ses aboutissants. En fait il trouvait cela assez amusant, voir un être courir, pris de panique, la peur dans les yeux. Lorsqu'il le tenait dans ses mains, il sentait cette sensation de puissance, que tout les enfants ont, lorsque pour la première fois, ils tiennent l'étincelle de la vie entre leur doigts. Mais il finissait inlassablement par rompre le cou de la créature, en gémissant une sorte de rire sadique...

Ob ne connaissait que cette partie là de la mort, mais de là à dire qu'il craignait la mort... Était-il simplement mortel ?

Il tourna son visage vers le nouvel arrivant, dans un léger cliquetis, son corps faisant toujours face à la fille... Soudain, il roula dans une cambriole agile, avant de se retrouver aux pieds du bandé et de se redresser d'un coup, droit comme un "I". Les yeux de son masques était plongé droit sur le bandeau de l'homme. On pouvait déceler un léger mouvement de la cagoule d'Ob, ce dernier semblait humer le nouvel arrivant.

Ob avait finit par déduire que la phrase d'intronisation de l'homme au manteau noir, était une invitation au jeu...

Les deux protagonistes, étaient face à face, l'expression de leurs visages ne trahissait aucune émotions, le bandé semblait agressif, et n'importe quel homme normalement constitué l'aurait compris, mais Ob non... Innocemment et grossièrement il appuya rapidement son doigt sur le nez de l'homme, lui écrasant le tarin sur la face, puis se mit frénétiquement à faire des roulades aux alentours du bonhomme dans un ricanement saugrenue, esquivant au passage un coup de lame le rasant de prêt.

Dans quelle mésaventure, le gout prononcé de notre encapuchonné pour le grotesque et l'amusement, avait-il poussé Ob ?

Les roulades continuait, agiles, mais tout de même de plus en plus comiques et ridicules, presque moqueuses, le bandé semblait perdre patience !

Quand l'un des deux inconnus, celui qu'il avait probablement pris pour un cadavre initialement, le rejoignit en se dressant bien droit devant lui, Sephiroth resta imperturbable en profitant de cette proximité pour étudier aussi précisément que possible l'étrange personnage tant qu'il était assez proche pour le discerner via son sixième sens, et tâcha d'en retenir la signature...au moins assez pour être capable de le reconnaître dans une semaine s'il le recroise puis eut un élan de compassion envers Ice lorsque l'encagoulé lui appuya sur le nez, ce geste était ô combien pathétiquement ridicule... Quand il reverra l'empereur givré il lui fera une vague excuse pour ça, bien que trop fier pour être sincère, le demi-démon est extrêmement orgueilleux et s'est mit en tête d'apprendre et de savoir utiliser un maximum de savoir et d'outils. Et les bonnes manières peuvent peut-être éventuellement faire partie de la liste selon son humeur.
Humeur qui tournait au vinaigre quand le bonhomme se mit à faire des acrobaties tout autour de lui, quoi de plus agaçant qu'un moucheron qui vous tourne autour ? En fait doit y avoir beaucoup de choses plus insupportable, mais dans l'immédiat c'est ce qu'il a de plus énervant. Lui balançant un coup de sabre pour le réduire à l'immobilité, l'immense lame ne fit que fendre l'air, ce vaurien était agile ! N'ayant sûrement pas la patience d'essayer d'atteindre son insaisissable et insupportable provocateur, le guerrier choisit de modifier un peu ses habitudes et de recourir un peu à ses autres talents, notamment la magie... S'il ne peut le fendre en deux comme une bûche tant qu'il fait ses singeries, alors il va lui couper la route !

Prenant une profonde inspiration, l'écarlate gemme incrustée dans le pommeau du Masamune commença à scintiller légèrement, faible lumière rougeoyante brillant comme une petite étoile perdue dans le vaste ciel nocturne, mais dans le corps du démon l'air se changeait petit à petit en flamme, ses poumons se changèrent en fourneaux, et au lieu d'expirer un air vicié, c'est une colonne flamboyante que le bretteur cracha devant lui, cherchant tant à intercepter l'insecte vivace qu'à le dissuader de passer par là, embrasant la terre de ses pouvoirs pyrotechniques. Puis sans même chercher à se mettre face au ridicule acrobate, s'essaya à la provocation, on ne sait jamais...des fois les Humains sont si stupides qu'ils réagissent au quart de tour.

"Et si tu venais te battre au lieu de sautiller comme un imbécile ? Moi je t'attends."

Ne prenant même pas la peine de se mettre en garde, Sephiroth attendait. Une réponse, une réaction, une attaque ou une fuite peu importe, s'il ne se trompait pas dans ses calculs il devrait avoir le temps de réagir si l'autre lui fonce dessus, ça pourrait être chaud...mais au pire un coup d'épée géante fait toujours de l'effet. Oh et puis zut à la stratégie hein ? Ce n'est qu'un idiot infantile, il ne va pas se prendre la tête pour ça !
Bondissant à la position présumée de l'adversaire athlétique, le demi-démon entama les hostilités d'un grand coup vertical qui fendit l'air...

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[Désolée pour le loooong temps de réponse mais j'ai eu une bonne panne d'inspi... et le weekend beta de Tera >.< ]

Zorannah sursauta quand l'encagoulé s'approcha de l'aveugle avec une cabriole. Avait-il l'intention de répondre à la provocation ? Si ces deux là se lançaient dans un combat, la jeune fille préférait ne pas être trop près. Alors qu'ils s'observaient mutuellement, elle en profita pour se relever. Elle prit appuie sur ses bras pour ne pas frotter son dos et s'éviter des souffrances inutiles. Sa cheville était encore douloureuse mais tenait bon pour l'instant. Zorannah reprit son souffle mais crut s'étouffer de surprise quand elle vit l'encagoulé appuyer son doigt sur le nez de l'aveugle. Avait-il perdu l'esprit ? Ou était-ce sa façon de répondre à une provocation ? Il se mit alors à rouler et à ricaner dans tous les sens et la jeune fille comprit qu'il jouait. Comme un chien avec un enfant. Mais cette image paraissait complètement déplacée par rapport à la situation. L'aveugle n'avait rien d'un enfant, et un enfant ne maniait pas une épée deux fois plus grande que lui. Zorannah fut moins surprise de voir les choses tourner au vinaigre que par la taille de l'épée. L'homme semblait la manier avec une telle facilité, mais l'encagoulé l'évita tout aussi facilement. L'un comme l'autre semblait habitué à se battre et Zorannah n'avait pas du tout envie de détourner leur attention vers la pauvre jeune fille "sans défense" qu'elle était. Elle savait se battre avec ses poings et maniait un peu la dague mais ne faisait pas du tout le poids face à un guerrier.

Dans la paysage presque en noir blanc de la nuit, la lueur rouge ne passa pas inaperçue. La pierre qui décorait le pommeau de l'immense épée n'était pas là uniquement pour "faire joli" visiblement. Quelque chose changea chez l'aveugle. Zorannah ne savait pas trop quoi mais elle pouvait presque "voir" l'air se charger en magie tout autour de l'homme pour former une sorte d'aura. La jeune fille avait déjà vu des mages réaliser quelques tours en ville mais elle n'avait rien vu de semblable. L'aveugle prit une grande inspiration... et souffla une grande gerbe de feu. Par réflexe et pour protéger ses yeux de la vive lumière, Zorannah croisa les bras devant son visage alors que les flammes passaient à quelques mètres d'elle sur sa gauche pour s'éteindre un peu plus loin. Il y avait maintenant un mur de flammes qui bloquait une possible fuite de ce côté-ci.

"Et si tu venais te battre au lieu de sautiller comme un imbécile ? Moi je t'attends."

L'aveugle ne semblait pas particulièrement pressé de se battre et attendait une réaction de la part de l'encagoulé. Zorannah en profita pour regarder autour d'elle à la lumière des flammes qui brûlaient toujours. Le cheval était du bon côté du mur de flammes et la jeune fille n'aurait pas trop de mal à l'atteindre si rien n'entravait sa fuite. Le paysage auparavant en noir et blanc s'était teinté d'une couleur rougeoyante et les ombres paraissaient vivantes. En d'autres circonstances, le spectacles aurait été magnifique, mais il était plutôt effrayant à cet instant. C'était un peu comme si les flammes avaient réveillé quelques monstres endormis dans l'ombre et ils se tenaient maintenant prêts à passer à l'attaque. Un frisson parcourut le dos de Zorannah et elle secoua la tête pour effacer ces cauchemars enfantins de son esprit.

Quand elle tourna à nouveau son attention vers les deux hommes, l'aveugle se décida à attaquer l'encapuchonné au lieu d'attendre. Sa patience avait semble-t-il des limites très courtes. Alors que les deux hommes ne lui portaient aucune attention apparemment, Zorannah tenta quelques pas en direction du cheval. Sans l'appui de l'arbre, sa cheville lui lançait des vagues de douleur. Fille de la ville et fille de marchand, elle avait toujours eu une vie relativement facile et la douleur ne faisait pas partie de son quotidien. Elle avait déjà croisé la route de quelques voyous et s'était déjà battue contre eux, mais elle n'avait jamais eu de blessure sérieuse. Toutefois, la douleur de ces quelques pas lui parut supportable. Elle espérait seulement que le cheval, qui regardait très attentivement le mur de flammes, n'allait pas se décider à prendre la poudre d’escampette. Zorannah continua à marcher d'un rythme lent au départ puis accéléra un peu l'allure, sa cheville lui faisait mal mais l'idée de rester avec ces deux étrangers lui redonnait des forces.

Après ce qui lui parut une éternité, elle arriva près de sa monture et lui flatta doucement l'encolure pour l'apaiser. La jeune fille redoutait le moment où elle devrait prendre appuie sur sa cheville pour monter en selle. Quitte à rester encore un peu, elle préférait se reposer un peu pour ne pas se rater et elle retourna son attention sur l'aveugle et l'encapuchonné.

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