Chambre du Sénat

Précédemment

 Il marchait d'un pas vif! Il avait jeté sa lourde cape de laine à un page qui s'était habilement et efficacement effacé avec le vêtement, probablement pour le nettoyer. Ou même le jeter. Il n'en avait cure. Il lui suffisait d'en faire la demande pour en ravoir. Il se pressa davantage au travers des immenses couloirs du Château Royal, et gravit plusieurs escalier. Au sommet d'une haute tour, il s'arrêta un instant devant une large porte de bois sculpté afin de reprendre souffle et contenance. Il réfléchit une minute en caressant sa moustache, puis, précédé d'un mouvement entendu de la tête, poussa la lourde porte qui s'ouvrit sans un bruit.

 Malgré ce silence, lorsqu'il entra, six visages se tournèrent immédiatement vers lui. Il les toisa tous un par un, puis se dirigea vers une chaise autour de l'immense table ronde.

- Où est Ulfur? Demanda-t-il d'une voix autoritaire.
- Il ne va probablement pas tarder, lui répondit un beau jeune homme blond. Il est de notoriété publique que cet homme a du mal à respecter les horaires. Ou quoique ce soit d'autre, d'ailleurs, ajouta-t-il avec une certaine aigreur.

 L'arrivant grommela des insultes à propos de roturier, d'anoblissement abusif et de violence.

- Commençons sans lui, suggéra un vieil homme à la voix douce et au sourire bienveillant, vêtu d'habit sobre mais de couleurs vive. Ulfur n'est toujours pas bien au fait de la politique, de toute façon. Ses avis seront-ils utiles pour le moment?
- Non, en effet, reprit l'homme en caressant de nouveau sa moustache. Tu as raison, Arthus. Youki, reprit t-il en s'adressant au vieil homme à sa gauche, dont le dossier du siège était le plus haut, pouvons nous commencer la séance?
- La séance, commença le Sénateur à la barbe, la moustache et les long cheveux blancs, requise par Ilyn Norgate est déclarée ouverte. De quoi vouliez vous nous entretenir, Ilyn? Demanda-t-il d'une voix profonde, pleine de sagesse et d'assurance.

Le grand et imposant Ilyn se leva de son siège, le plus haut après celui de Youki, et s'éclaircit la gorge. Il se redressa, croisa les mais dans son dos, et prit la parole de sa voix forte.

- Mes chers compagnons Sénateur, la Princesse sera bientôt en âge de régner. Commença-t-il.
- C'est là une information capitale, assurément. Commenta une voix cynique.

 Tout le monde se retourna vers l'entrée de la pièce. Si tout le monde avait sentie Ilyn approché, Ulfur, l'ex mercenaire, était en revanche bien plus discret. Dans son habituel costume de majordome, il rajustait ses gants, adossé contre l'encadrement de la porte. Un petit sourire narquois ornait son visage.

- Asseyez vous, Ulfur, et évitez ce genre de remarque. Votre charisme ne vous permet pas tout les écarts. Le tança gentiment une femme, tout en lui adressant un sourire malicieux alors que le nouvel arrivant prenait sa place sur la chaise au dossier le moins haut.

 Ilyn le fusilla du regard avant de reprendre.

- La Princesse est bientôt en âge de régner, disais-je. Or, Hyrule et Termina sont en périls! Il reprit avant que les haussements de sourcils de certain ne soient suivis d'interrogations à hautes voix. Le Royaume n'est pas stable! Les conflits sont partout. Des guerres divines, des fous se prenant pour des juges célestes, des guerres, et toujours lié à ça, toujours, sans exceptions, ces hommes!

 Avec une adresse que ne laissait pas soupçonner son imposante charpente, il lança un parchemin à chacun de ses compagnons. Dessus y étaient imprimés quatre visage, avec leurs noms et rôle. Abysson, Ice, Ephraim et Iker. Fondateur respectif des Empires d'Altiméria, Ikana, Assilfeen et de la Guilde de Moordenaar.

- Des portraits réussis... Commenta la voix faible d'un très vieil homme en costume, au paupières si lourdes qu'elles en semblaient closes.
- Un commentaire intéressant, Meauné. Répondit d'une voix dédaigneuse un gros bonhomme au nez proéminent et à la volumineuse moustache. Nous savons cela, Ilyn. Pourquoi nous montrer ces jeunes chairs fraiches?
- Les rapports sont clairs. Ces quatre hommes sont systématiquement liés, de près ou de loin, aux troubles qu'on connus nos terre ces derniers années, quand ils n'en sont pas directement responsable, comme lors des deux dernières guerre. Ils sont une menace évidente pour la pérennité du règne de notre Princesse! Il faut faire quelque chose!
- Ils ont également sauvé ces contrés à de nombreuses reprise, tu oublie de le préciser... Fit remarquer Youki.
- C'est vrai, Youki. Le peuple les a même idolâtrés un temps. Mais les derniers troubles sont de leurs faits directement. Nous ne pouvons tolérer que ces puissances qu'ils ont créés se battent entre elles. Nous ne pouvons plus tolérer un tel désordre. Nous représentons l'autorité de la Famille Royale, celle des Déesses! Il est de notre devoir de contrôler tout ça. Nous échouerions en tant que Sénateur a laisser un Royaume en telle pagaille à une si jeune Princesse.
- C'est vrai, commenta Meauné en toussotant, et puis...
- Exactement! Appuya la voix forte de Mahana. Il est temps de faire plier le genoux à ces imposteurs! "Des Empereurs", non mais pour qui se prennent-ils pour fonder des Empires sur le Royaume d'Hyrule?!
- Il est vrai que ces jeunes se sont récemment montré turbulent, abonda Dagorn. Il faudrait leurs faire respecter un peu plus la loi. Je crois que depuis le combat contre Chaos que nous avons laissé un peu trop d'indépendance au monde. Le temps de reprendre nos places est venu.
- Oui! ajouta puérilement Ulfur, restaurons l'honneur de la Famille Royale, dans le sang et l'acier! Continua-t-il en tapant des mains.
- Du calmes messieurs enfin. Les reprit Youki. Nous semblons d'accord sur le fait que ces hommes commencent à oublier leurs place, et surtout la notre. Pis que tout, ils menacent le règne de notre Princesse. Nous devons prendre des mesures. Ilyn, vous avez réunis ce conseil, je suppose que vous y avez déjà réfléchit.

 Ilyn Norgate se permit un sourire. Oui, il avait prévu beaucoup de chose, mais seulement six personnes ici savaient de quoi il en retourner, et il fallait jouer le jeu jusqu'à la fin.

- Oui Youki, tu as raison. J'ai déjà des propositions à vous soumettre. La force est évidemment une option de choix. Personne ne connait le potentiel de nos armées et la puissances de nos hommes, c'est un atout de taille.
- Alors punissons les au nom de la loi! S'emporta Mahana.
- Nous gagnerions à procéder, du moins dans un premier temps, par voie diplomatique. Aux yeux du peuple, ce serait une sacrée bonne action, après les guerres sans sommations que ce sont livrés ces hérétiques.
- Pertes de temps inutile. Commenta simplement le jeune homme.
- Mais le résultat sera le même, tenta de le calmer Bichent qui s'agiter sur sa chaise. Offrant un spectacle de bourrelet en action tout à fait répugnant. Et puis ces jeunes garçons sont têtus comme des mules, le résultat sera le même, avec le soutient populaire en plus, c'est absolument parfait. Conclut-il, les yeux pétillants de malice.
- Alors c'est entendu. Déclara Youki. La séance est levée...
- Attendez, le coupa Ilyn. Il y a autre chose.
- Hum?
- Dans la continuité du projet pour la stabilisation du Royaume. Ces dernières années ont vu l'émergence d'une flopée d'aventuriers et chasseurs de trésor. Je suggère que nous mettions les huit pierres ancestrales en sécurité. Leurs pouvoirs est grand, mais si d'aventure quelqu'un les réunit toute, il accéderait à un pouvoir immense et terrifiant. Nous ne pouvons laisser cela advenir. Il faut sceller les pierres. Je crois savoir que Meauné est un expert en sceau...
- C'est vrai, confirma l'intéressé. Il toussa et reprit. Je suis expert en calligraphie, traçage de sceau, de rune et en peinture.
- Vous le précisez à chaque fois, vieil homme. Commenta un Mahana visiblement exaspéré.
- Ce projet est adopté aussi! Coupa Youki d'une voix forte avant que ses sénateurs n'engagent un nouveau conflit verbal. La séance est désormais levée!

 D'un seul geste (ou presque, Meauné peinant quelque peu à se hisser sur ses jambes), tous se levèrent et quittèrent la salle dans un ordre relatif. Youki sortit le dernier, attendant avec patience que Meauné quitte la pièce à son tour. En bas de la tour du conseil Sénatorial se trouvait sa petite fille.

- Que se passe-t-il, grand père? Lui demanda-elle.
- Une période trouble s'annonce, Youmu. Soupira-t-il.
- Ah? Tu en es sûr?
- Nous allons avoir affaires aux hommes liés à toutes les récentes périodes de troubles qu'a connu le Royaume, ma petite fille. Oui, j'en suis sûr...