Le masque de Deux-Mi [Participations libres]

Cela faisait maintenant plusieurs jours que Sigma avait entrepris ce voyage vers Termina. L’idée de visiter les lieux ou de faire du tourisme ne l’intéressait guère, c’était uniquement suite aux racontars d’un voyageur issu de ces contrées qu’il s’était mis en tête de s’y rendre. Suite à une discussion parfaitement anodine ce dernier avait mentionné l’existence de masques enchantés conférant à quiconque les portait des pouvoirs particuliers ; Il raconta même que diverses légendes révélaient que le Héros du Temps avait jadis eut recours à ces masques pour repousser un terrible danger qui avait autrefois menaça Termina. Bien qu’il éprouvait une profonde haine pour le Héros du Temps Sigma se montra fort intrigué par ces masques aux propriétés mystérieuses, si le Héros avait pu sauver le monde avec alors pourquoi ne pourrait-il pas utiliser leur pouvoirs à ses fins ?

Le début de son voyage s’était déroulé sans la moindre encombre, mais ne connaissant rien de cet endroit il avait dû se résoudre à demander son chemin aux quelques personnes qu’il avait rencontré sur la route. Mais cela faisait maintenant un bon moment qu’il avait pénétré dans cette épaisse forêt, n’y voyant pas la moindre âme qui vive il commençait à se demander s’il n’avait pas fait fausse route ; Il s’arrêta aux abords du sentier, fatigué par la distance qu’il parcourait depuis l’aube. L’endroit était sombre, désert, et il n’y avait pas le moindre panneau ou signe de vie ; N’importe qui de sain d’esprit aurait décrété qu’un lieu aussi calme ne présageait rien de bon, mais il en fallait bien plus pour intimider Sigma. Mais alors qu’il s’apprêtait à reprendre sa route un faible son perça le silence ambiant. Incapable de déceler la nature ou la signification de ce dernier Sigma tourna sa tête dans la direction d’où il provenait. C’est alors qu’il l’entendit à nouveau : il ressemblait à un murmure étouffé, mais bien trop faible pour que l’on comprenne ce qui y était dit ; Et d’autres survinrent à sa suite, tous aussi mystérieux et incompréhensibles que le premier. Le jeune homme aux cheveux blanc se montra fort intrigué par cet étrange phénomène, bien malheureusement pour lui la pénombre l’empêchait de distinguer clairement à plus de dix mètres devant lui, il n’avait donc pas d’autre choix que de s’avancer dans la direction des étranges chuchotements s’il tenait à savoir ce dont il s’agissait.

Ne se fiant qu’à sa curiosité il marcha durant quelques minutes vers là d’où provenait cette curieuse sonorité. C’est alors qu’il déboucha dans une clairière au milieu de laquelle fusait un mince rayon de lumière qui était parvenu à se frayer un passage parmi le dense feuillage des arbres qui dissimulait le ciel, une stèle semblait avoir été érigé à l’endroit où pointait la lumière, mais le plus intriguant était l’étrange objet qui reposait dessus et qui réfléchissait les rayons du soleil dans une grande partie de la clairière. Sans même prendre la peine d’examiner davantage les lieux Sigma se dirigea vers l’étrange édifice ; Mal lui en prit car au même moment plusieurs ombres émergèrent de la pénombre environnante. Cinq moblins, ou plutôt les « restes » de ce qui avait jadis été des moblins, avaient encerclés le jeune homme. Ils étaient pâles et rachitiques, leur peau desséchée s’effritait à de nombreux endroits et laissaient transparaître les os de ces créatures. Mais ils se comportaient de façon extrêmement étrange comparée aux morts-vivants habituels que Sigma avait pu croiser jusqu’ici. Ils étaient parfaitement calmes et silencieux ; là où n’importe quel stalfos se serait jeté sur un intrus en hurlant ces cinq revenants s’étaient postés autour de Sigma et semblaient le fixer de leurs orbites vides tout en restant figés telles de parfaites statues. Pas ou souffle ni bruit ne se faisant entendre de ces créatures, même les mystérieux chuchotements s’étaient tus à l’arrivé de ces inquiétants humanoïdes. Sans laisser transparaître la moindre crainte Sigma dégaina ses lames et mis aussitôt en joue les deux premières créatures qui lui faisait face, il n’aimait point qu’on ne le dérange, et il sentait comme quelque chose d’anormal dans le comportement de ses ennemis.

La réponse des moblins ne se fit pas attendre longtemps, les cinq monstres empoignèrent et brandirent les haches ébréchées pendouillant à leur ceinture en même temps avec une parfaite synchronisation, après quoi ils s’avancèrent de façon menaçante vers leur future victime. Leur démarche n’était ni titubante ni saccadée, et leurs gestes étaient parfaitement limpides ; ils se mouvaient avec la même aisance que des êtres vivants, et bien plus inquiétant encore : Ils se positionnaient de façon ordonnée et stratégique autour de leur cible, tout en adoptant des postures de combats digne des meilleurs maîtres d’armes locaux.

« Êtes-vous des cadavres dotés d’intelligence ou bien les pantins d’un marionnettiste trop couard pour se montrer ? » Leur demanda Sigma.
Il n’eut en guise de réponse qu’une tentative de coup d’estoc de la part du premier moblin ; Mais aussitôt Sigma l’eut il évité que les quatre autres enchaînèrent avec une coordination effrayante. Le jeune homme ne put éviter ces assauts successifs, mais par chance pour lui les armes de ses ennemies s’avéraient être en aussi mauvais état que leurs propriétaires. Leur tranchant était émoussé, il ne s’enfonça guère profondément malgré la force du coup ; L’une d’entre elle se brisa même en cognant contre les autres tellement elle était abimée. Voyant son arme hors d’usage le revenant eu l’intelligence de reculer au moment où Sigma exécutait sa riposte, l’un des moblins fut tranché en deux tandis que les trois autres l’évitèrent avant de lancer un nouvel assaut ensemble. Mais leur adversaire parvint à contenir l’assaut et à occire encore l’un d’entre eux. Les trois survivants reculèrent d’un bond, malgré la coordination et l’intelligence de leurs attaques ils semblaient avoir compris qu’ils ne pourraient gagner avec des armes et des corps si fragiles ; Et toujours sans émettre le moindre mot ils disparurent dans la pénombre environnante.

Qu’étaient donc ces choses et pourquoi l’avaient elles attaqué ? Se demandait Sigma. Mais n’ayant pas envie de se creuser davantage la tête il se dirigea vers l’objet qui avait attiré son attention lors de son arrivé ; Sur la stèle se trouvait ce qui ressemblait aux masques funéraires portés par les effrois (les redeads), excepté que ce dernier semblait fait d’une matière différente et que la moitié droite était absente. Le voyageur ne voyait pas le moindre intérêt dans un objet pareil, mais alors qu’il s’apprêtait à rebrousser chemin les mystérieux chuchotements qui l’avaient conduit ici reprirent soudainement. Ils étaient toujours aussi faibles et incompréhensible, en revanche Sigma ressentait cette fois-ci une sensation des plus étrange : paradoxalement il se sentait mystérieusement attiré par le débris de masque qui était posé sur la stèle, l’impression qu’il faisait une terrible erreur en le laissant là le pris aussitôt ; Sigma avait bien compris qu’il n’avait pas affaire à un simple morceau de bois, de l’étrange masque émanait une énergie étrange et qu’il ne parvenait à identifier. Il empoigna alors ce dernier et l’enfourna dans sa besace avant de reprendre sa route. Mais sitôt s’était-il retourné qu’il découvrit avec stupeur que les cadavres des deux revenants qu’il avait occis précédemment avaient mystérieusement disparut. Peu désireux de perdre davantage de temps avec ces morts-vivants anormaux il rebroussa rapidement chemin pour rejoindre le sentier qu’il avait abandonné juste avant.

Depuis que Sigma avait quitté cet étrange endroit la vie semblait revenir dans la forêt au fur et à mesure qu’il avançait. Le feuillage des arbres se faisait moins dense et laissait de nouveau passer les rayons du soleil, tandis que les chants des oiseaux et les activités de divers animaux se faisaient entendre. Bien qu’il avait largement eut le temps de résorber sa blessure il jugeait intéressant de s’arrêter dans cet endroit paisible pour examiner l’étrange masque ; Il s’adossa alors contre un arbre et sortit l’objet de son sac. En revanche il n’aperçut point que l’arbre dissimulait l’entrée d’une fontaine des fées autours de laquelle semblait avoir été entassés un monceau de bric à brac.

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