L'attaque d'Assilfenn

" - Tsssk. Vraiment... Kahuna lâcha un soupir et haussa les épaules. C'est pour ça que je n'ai jamais aimé les empereurs ou tout autre personne ayant un certain pouvoir "fictif". Ils prennent la grosse tête et ne savent même plus se satisfaire d'une aide charitable. Vraiment, j'ai pas une tête d'enfant défavorisé là ? "

Il n'avait pas encore réagi au fait que le givré se soit élancé à l'assaut de cette imposante colonne de vent. Et d'ailleurs, il n'en éprouvait pas encore le besoin. Il savait pertinemment que dans un désert où la chaleur dépasse l'entendement et avec l'assèchement de la zone à cause des courants d'air qui virevoltaient dans tous les sens, l'attaque de Ice ne mènerait pas à de grands résultats.

C'est à ce moment que ce dernier fut éjecté de la tornade en finissant sa chute avec une incroyable réception à proximité de son homologue Assilfeenien. Finalement, son attaque semblait effectivement n'avoir servi à rien. Enfin, à cette distance il lui était impossible de le déterminer clairement. Néanmoins, il ne put, une nouvelle fois, s'empêcher de rire un bon coup.

" - Au moins, il a le sens du spectacle ! Je me demande combien d'actions inutiles comme celle-ci il peut être capable de faire avant de tomber à court d'énergie. "

Mais trêve de plaisanteries. Les deux empereurs préparaient déjà leur assaut pour stopper la folie de cet enfant capricieux. Kahuna avait beau réfléchir il ne voyait pas comment ces deux hommes, malgré leurs redoutables puissances respectives, parviendraient à rentrer de force dans cette tornade puis à retenir leur forces pour seulement assommer ce fameux "Adrix". Il imaginait deux situations : la première, ils n'auront pas assez diminué leurs forces et ils le tueront. Dans la seconde, ils se seront trop relâchés et ils seront éjectés une nouvelle fois.

" - Bon, autant leur donner un coup de main quand même. Je pourrais obtenir ce que je veux une autre fois de toutes façon. "

A l'aide de sa capacité de lévitation, il s'envola vers la tornade. Mais pas trop près non plus hein. Cette puissance écrasante l'empêchait de se maintenir en apesanteur convenablement, mais il savait comment prolonger son séjour aérien quelques secondes de plus. Il avait récemment créé une nouvelle technique pour ça : le Cycle de Sang, version 2. A l'instar de son prédécesseur qui se contentait de faire apparaitre une surface protectrice qu'on pourrait assimiler à un banal bouclier, ici c'est carrément une bulle qui venait de l'entourer. Les débris se fracassaient contre et le vent ne semblait plus l'atteindre laissant ainsi Kahuna sauf. Mais la situation n'allait pas pouvoir s'éterniser non plus, dans l'état actuelle des choses il pouvait rester... 15, peut-être 20 secondes tout au plus.

Il n'attendait que le moment où la tornade s'affaiblira pour s'infiltrer par en haut. Dès qu'il sera dans l'œil il lui suffira de retomber en pic sur le sommet du crâne de l'Assassin pour le mettre K.-O. à coup sur. Mais encore faudrait-il que les deux autres lui fasse confiance pour cette fois.

[HRP]Monologue FTW[/HRP]

Sigma avait eu la naïveté de croire que les ravages causés par ce maelström ambulant suffirait à effrayer les deux partis et les contraindre à se replier en attendant l’accalmie ; Bien malheureusement les choses ne se déroulèrent pas comme il l'espérait. Le répit qu'aurait pu leur offrir le bouclier de la sorcière noire fut instantanément balayé par l'ouragan, sans oublier le gain d'intensité que lui avait délibérément donné cette maudite magicienne de Mordenaar avant de se volatiliser. La destruction du bouclier obligea Sigma et tout les individus aux alentours à fuir la tornade de crainte de se faire balayer tels de vulgaires fétus de paille, mais pour des raisons qu'il ne comprenait point le général de Krynn avec la chevelure ridicule s'était soudainement mit à charger vers le maelström malgré le danger que ce dernier représentait. Que l'assassin de la général Solaris s'expose à de tels risques lui paru louche, peut-être était-ce la présence de l'Empereur Ephraim à proximité du tourbillon qui l'incitait à s'approcher autant pour l'occire à son tour?

La situation ne lui plaisait guère mais il n'avait pas vraiment le choix ; Bien qu'il ne nourrissait pas la moindre estime envers l'Empereur d'Assilfenn il ne pouvait se permettre de le laisser mourir au cours de cette bataille. La défaite d'Ephraim serait une occasion en or sur laquelle les chiens de Krynn et Mordenaar n'hésiteraient pas à sauter ; Mais la chute d'Assilfenne nuirait considérablement à ses projets, alors il décida d'intercepter l'avancée du général Tapion à l'aide des soldats d'Assilfenn encore vivants sur le chemin. La tâche s'annonçait plus qu'ardu étant donné que l'ouragan les happerait tous s'ils faisaient l'erreur de mal trop s'en approcher ; Néanmoins cela s'appliquait aussi pour le Général de Krynn, Sigma estima que c'était un risque qu'il pouvait se permettre de prendre. Faisant part de ses intentions aux soldats les plus proches il s'éloigna du maelström en leur compagnie, rallia les quelques soldats encore en vie sur le chemin avant de se positionner face au général à la coupe excentrique qui s'approchait dangereusement.

"N’espérez pas avancer davantage ; Les rebuts de Krynn en ont déjà trop fait, il est grand temps de mettre un terme à votre ridicule soif de richesse. Ce désert sera votre tombeau à tous ! Et bientôt vous rejoindront les chiens de Mordenaar !" Hurlât-il au général Krynnien avant de brandir ses armes.

Du blanc... Rien que du blanc, ni arbres ni même ciel pour en rompre la perfection éblouissante, seulement une étendue immaculée s'étendant à perte de vue. Pas de haut ni de bas, un néant étouffant sans aucun point de repère auquel se raccrocher. Un univers hors de la réalité, hors du temps, pur de toute souillure, l'esprit d'un enfant en proie au désespoir. Parfois il semblait pleuvoir, mais les gouttes elles mêmes ne savaient pas dans quel sens s'écouler, se contentant d'un fatras chaotique de gouttes en mouvements, reflétant le vide au couleur lacté qui les entourait.
Et là, posée au milieu de ce désert monochromatique, une silhouette recroquevillée sur elle même au centre d'une vilaine tâche sombre. Adrix, les genoux sous le menton, sanglotant tout seul. Ni solide ni liquide, le sonde ondulait au rythme de ses sanglots sans qu'il ne s'y enfonce pour autant, comme lorsqu'on jette un caillou à la surface d'un lac. En d'autres circonstances peut-être aurait-il trouvé amusant de jouer avec ce paradoxe, de s'y plonger, de s'y enfouir. Mais sa bonne humeur l'avait déserté. Il avait pleuré jusqu'à ce qu'il ne lui reste plus une larme à verser, et pourtant son chagrin n'avait rien perdu de sa profondeur. Sans cesse, l'image du visage de sa sœur dansait devant ses yeux rougit par les pleurs, aussitôt remplacée par celle de son corps gisant dans ses bras. Du sourire glacé de celle qu'il aimait tant, il ne restait plus qu'un tas de cendres fumantes.
Il avait mal aussi. Son cœur battait dans sa poitrine comme s'il essayait d'en sortir de toutes ses forces. La douleur lui tiraillait les entrailles où un feu brûlant léchait ses chairs avec une lenteur exaspérante. Il se consumait de l'intérieur alors UE cette blancheur envahissante gagnait peu à peu du terrain sur lui. Bientôt, elle l'avalerait, comme elle avait avalé tout le reste, et de son esprit il ne resterait plus une trace. Son instinct lui criait de se réveiller, mais même ça il n'était pas d'humeur à le manifester. Cette souffrance physique, ces hurlements de survie, ne sonnaient à ses oreilles que comme de vagues murmures.

- Adrix.... souffert !....heureuse....L'autre monde.....veiller... toi !

Une voix étouffée qui résonnait dans le lointain. Même elle était engloutie par cette blancheur. A Adrix ne parvinrent que des brides, des fragments infimes à qui il ne daignait même pas prêter l'oreille. Il enfonça davantage encore son visage dans ses bras. A quoi bon écouter de toute façon ? C'était fini. Tout était fini. Il n'avait plus rien, plus personne à rejoindre, plus un seul être pour qui il comptait un tant soit peu. Mya partie, il était de nouveau seul, abandonné de tous. Rien de ce qui pouvait se passer après ne l'intéressait. Il voulait juste rester là, et attendre que la douleur ne passe.
Autour d'Adrix, la masse noire sur laquelle il était assis semblait animée de vie. Elle rampait sur le sol, ondulait comme l'aurait fait une infinité de serpents, crachant leur venin, défiant cette invasion immaculée de venir se frotter à elle.

En son sein, une silhouette prit naissance. D'abord petite puis de plus en plus grande, avant que la forme vaguement humaine ne jaillisse de la marée noire comme un poisson hors de l'eau. Décharné, méconnaissable, sa silhouette suintante comme de l'eau.

Spoiler:

-Tu dois te reprendre petit...

Peinant à maintenir ce semblant de corps tangible, l'esprit du satyre se rapprocha de son protégé. Lui aussi avait peur. Peur car il sentait cet univers tomber à ruiner alors qu'Adrix se laissait aller au désespoir. Peur parce qu'il pouvait voir son énergie vitale se consumer comme la cire d'une bougie. Et surtout peur parce qu'il ne savait que faire pour l'apaiser.
Toujours, il avait toujours pu intervenir lorsque la vie du garçon était en danger. Il lui avait offert ses pouvoirs, parfois même usurpé son corps pour lui prêter main forte. Il pouvait le défendre de tout danger, qu'il s'agisse d'un Empereur givré ou d'un alcoolique déglingué, mais il ne pouvait rien contre ce genre de menace. Peu importe combien il pouvait être puissant, même un démon de son rang se trouvait inutile pour soulager le fardeau d'un enfant venant de perdre un être cher. Il faisait de son mieux pour ralentir la détérioration de son âme, mais plus le blondinet s'enfonçait plus il aurait de mal à agir sur son esprit.
Le lien qui unissait les deux êtres était différent de celui d'un masque et de son porteur. L'esprit maudit était dans le garçon plus qu'il ne l'était dans l'accessoire. Il était logé dans les tréfonds de son être, dans son sang, dans ses os jusque dans ses cellules. Pour rompre leur union il faudrait bien plus qu'ôter le masque, non, une symbiose si intime ne pouvait être détruite que si le gamin succombait... Mais jamais le Satyre ne laisserait une telle chose arrivée. Il l'avait vu grandir, était à ses côtés depuis sa plus tendre enfance. Comment pourrait-il accepter que leur parcours se termine ainsi ? Il restait tant de choses à accomplir, tant de miracles dont ce petit bonhomme serait capable un jour.

-Secoue toi bon sang ! Je comprend ta douleur. Je te comprend mieux que quiconque. Mais tu ne dois pas te laisser sombrer. Jamais ta frangine n'aurait voulu te voir aussi misérable !

Il posa sa main gluante sur son épaule, sans pour autant obtenir de réaction.

-Je ne te laisserais pas mourir ainsi. Jamais.

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Dans la réalité, alors que le maelstrom ne faisait que gagner en intensité et que la magie des uns venait s'ajouter à celle déchainée d'Adrix et que les autres se faisaient engloutir dans un vortex de sables et de débris, une silhouette prenait naissance autour d'Adrix. Non, plus une présence qu'une silhouette. Quelque chose de transparent, tout juste esquissé par les vents tourbillonnants, ses yeux rouges luisants superposés à ceux du jeune garçon. Puisqu'il ne pouvait atteindre son esprit, le Satyre tentait de se manifester plus physiquement pour protéger son hôte. Ces soldats qui par dizaines se faisaient aspirer, ces fous qui chargeaient au cœur du danger pour l'atteindre, il ne devait pas les laisser s'approcher du petit. Ils le tueraient dés que l'occasion s'en présenterait. Hélas, les pouvoirs d'Adrix étaient hors de contrôle, même pour lui. Le mioche tirait les rennes, et était totalement incapable de jauger les menaces. Seul le contact physique de l'Empereur d'Assilfenn l'avait fait réagir par un reflexe de défense purement animal.
S'il ne pouvait le ramener à la raison, il restait l'espoir que peut être, une fois toute menace écartée, sa folie destructrice ne s'essouffle avant sa vitalité. S'il ne pouvait contrôler le cyclone, il pouvait en influencer une partie.
La tornade avait aspiré des quantités inimaginables de sables, de débris et de corps. C'était un morceau entier du désert qui tournoyait dans le ciel, sans parler des rochers et du reste du bordel. Le sable seul formait déjà un bouclier de défense impressionnant, capable de broyer méthodiquement ceux qui s'aventureraient sans une protection suffisante. Et alors que l'extérieur du typhon accélérait sensiblement, le typhon commença à éjecter certains des plus gros débris qu'elle avait ingurgité. Ils montaient au haut, et retombaient en bombardement sur le champ de bataille pour mieux se faire aspirer de nouveau peu après l'impact et recommencer en boucle jusqu'à ce qu'il n'y ait plus autour de lui que des crêpes et des fuyards.


/Poste qui sert à rien, mais c'est l'occaz pour moi de développer un peu x] /

Le retournement de situation était tel que Karen ne pût s'empêcher de se lever pour mieux observer la tornade lorsqu'elle apparu au milieu de la foule.C'était un pur déploiement d'énergie qu'on voyait là, les machines des deux gamines n'arrêtaient pas de clignoter et émettre des "bip bip" de plus en plus rapides, il n'en faudrait pas longtemps avant qu'Adrix avale la majorité des troupes assassines et désertiques. Ephraim avait tenté en vain de rejoindre le nabot, l'assassine que l'altimérienne avait observée auparavant semblait avoir amplifiée la tornade, ce qui fit disparaître des troupes des deux côtés...à nouveau...

Alpha: "Mademoiselle! Nos émetteurs commencent à devenir fous!"

Beta: "A ce rythme, nous allons prendre les représailles de cette tornade de plein fouet"

Karen restait muette, autant bluffée par cette montée en puissance que pétrifiée à l'idée de ce qu'il pourrait arriver à la tornade, voir à celui qui l'as provoqué. En effet, la gamine avait rencontrée la petit assassin il y a peu de temps de cela et d'après les brèves informations qu'elle avait tirée de ce petiot pas si vieux que Karen, ce n'était pas du tout sa façon d'agir...
Elle fût rattrapée par ses pensées alors qu'un vif trait bleu alla en direction de la tornade, c'était le Givré cela ne faisait aucun doute. Et pourtant elle n'était pas plus ravie que cet homme ai montré son nez, confirmant ses soupçons dans son implication durant la bataille. Elle l'observa s'engouffrer parmi les débris volant, sans mots.

Pumtkiin: "Ooooh, t'aimerais qu'il l'aide hein?!"

Sa seule réponse fut de frapper sa peluche, ce n'étais pas le moment de faire des remarques loufoques. En parlant de loufoque, le givré venait de s'envoler non? Un toboggan confirma que ce n'était pas un simple débris qui venait de voler, enfin si on pouvait donner autant d'estime à cet empereur...
Cependant, l'enfant fronça des sourcils face à cet échec, sa réflexion dura quelques secondes avant que le silence laisse place à un ricanement hautain.

Karen: " J'y crois pas! Le soleil lui fait aussi fondre les neurones ou quoi?"

Elle continua de rire alors que la tornade, comme pour lui faire remarquer que ce n'était pas le moment, commença à projeter bon nombre de débris dans ses alentours. Heureusement bien postée, l'enfant se fit simplement tombée à terre par une vague de sable. Alpha et Beta pleuraient à l'idée que cela puisse altérer leur joujou et maintenaient le parasol de manière à se protéger de cette puissante bourrasque.


Pumtkiin: "Voilà qui est intéressant! Mon nouvel ami semble faire de son mieux lui aussi!"

Karen: "Oh, oui c'est vrai que ce môme n'est pas seul, cela pourrait à nouveau lui être favorable..."

Elle mit tout ses talents durant le peu de secondes qu'elle avait sous la main avant qu'une attaque se fasse depuis la tornade, d'un côté cette attaque arrangeait l'enfant puisque les troupes se diminuaient par la même occasion, d'un autre il se pourrait qu'une autre perte soit au désavantage de Karen. Il fallait miser sur une stratégie implacable, le genre de stratégie qu'aurait inventé Abysson...

Tapion n'était plus qu'à une petite distance d'Adrix lorsqu'il fut stoppé dans sa course par un guerrier d'Assilfenn plutôt hargneux. Il devait crier pour couvrir le boucan de la tornade et se faire entendre par son interlocuteur, mais ce que Tapion entendit suffit à le mettre dans une colère rouge. Rebus de Krynn? Assoiffés de richesse? Pas mieux que ces chiens de Moordenaar? Solidement ancré sur ses appuis pour ne pas être emporté par la tempête, le général répondit:

- Petit garnement effronté d'Assilfenn! Tu ferais mieux de te taire et d'aller secourir ta supérieure qui est toujours vivante! Tu ne comprends rien à l'ordre de ce monde si tu nous rabaisses au niveau de Moordenaar! Les intentions de l'ordre de Krynn sont pures, dans l'intérêt de l'humanité toute entière et de chaque être bon qui peuple cette terre! C'est pour cela que nos troupes ont quitté ce champs de bataille, elles n'ont rien contre vous! Si je suis resté, c'est uniquement parce que ma parole est en jeu. De plus, je ne suis pas la volonté de Krynn, je ne suis pas sa tête. Je suis son bras! Maintenant, hors de mon chemin!

Tapion chargea son adversaire. Avant qu'il n'arrive au corps à corps, ses sphères incandescentes défensives se jetèrent vers le visage de Sigma. Celui-ci n'eut aucun mal à les éviter en se jetant sur le coté au dernier moments. Pendant ce temps, le général continuait sa course et avait dégainé son épée à deux mains pour trancher le guerrier d'Assilfenn. A l'aide d'un nouveau bond, il parvient à se mettre hors de porté d'une touche fatale mais se fit entaillé son poignet droit par l'arme. A la surprise de Tapion, Sigma fit alors un ample mouvement du bras dans sa direction, projetant une giclée de sang vers Tapion. Avant que le sang ne lui touche le visage, le général eut le temps de remarquer que celui-ci était blanc.

Le guerrier à la coupe de malade fut saisi d'une douleur foudroyante au visage en quelques instants et sa tête lui parut peser une tonne. Quel était donc l'étrange nature du guerrier d'Assilfenn, et ses techniques de combat? En entrouvrant les yeux, Tapion vit que Sigma était entouré d'une étrange vapeur entêtante et arborait un drôle de rictus, du à la satisfaction d'avoir touché son adversaire ou bien à la douleur de la blessure. Toujours plus de sang blanc coulait de l'entaille au poignet. Comprenant qu'il s'agissait de la source de ses désagréments, Tapion lança sa nouvelle attaque. Après avoir enflammé son bras droit et en retenant sa respiration, il se téléporta à droite de Sigma et lui attrapa la main. Le guerrier d'Assilfenn se dégagea aussi vite qu'il put et, après avoir mis de la distance entre lui et son agresseur, remarqua que son poignet avait cicatrisé à cause des flammes de Tapion.

A cet instant, le général de Krynn lança une boule de feu majeur. Sigma s’apprêta à l'esquiver lorsqu'il se rendit compte qu'elle ne lui était pas destiné. Un morceau du dirigeable de Moordenaar emporté par la tornade, qui volait en direction des deux guerriers, explosa et dispersa ses miettes dans le désert.

-Écoute petit, je n'ai pas d'intérêt à te tuer, toi et quiconque à Assilfenn. Je dois juste aider Itachie a emporté la victoire. Je ne pense pas que tu puisses me vaincre, pas ici et pas encore. Mais si tu veux perdre ton temps à m'affronter, je suis prêt! Sinon tu peux aller t'occuper du général Solaris et minimiser les dégâts que la tornade va faire à ton empire.

Le temps qu'il prononce ses mots, Tapion sentit le sors d'Itachie l'aider à récupérer de cet accrochage, mais pour combien de temps encore. A une centaine de mètres de là, il avait aperçu le Givré et Ephraim, préparant surement un plan pour maitriser la tornade. Il devait faire vite pour savoir dans quel camp se trouvait Ice, et, éventuellement, les devancer.

[HRP]Je t'avais prévenu que ce serait un peu nimp Eph, mais bon, écrire ça m'a fait rire, donc désolé, mais c'est ainsi [/HRP]

- C'est le signal indiquant que je vais punir Krynn pour sa folie, avoir aidé Moordenaar.

 Toujours à distance juste de la tornade pour ne pas se faire emporter, Ice et Ephraim tapaient un peu la causette. Ils devaient déterminer le meilleur moyen d'arrêter Adrix sans le tuer, et ça ne s'annonçait pas vraiment simple.

- Tu pourrais lui envoyer une sorte de projectile glacé non?
- Non. Rien ne peut l'approcher dans ces conditions. Rien de gros. Il faut quelque chose d'un tant soit peu aérodynamique si on veut espérer.
- Je peux m'assurer que ton tir ne dévie pas tu sais.
- Je ne veux pas le tuer Ephraim. On sait ce qu'il en est, toi et moi. C'est à cause de moi qu'il a perdu la raison...
- Alors comment? Tout ce qu'on pourrait faire est dangereux pour lui.

 Tandis qu'ils discutaient de la marche à suivre, Ice, dont le regard bougeait toujours un peu partout, éleva le bras. Un mur de glace horizontal apparu aussitôt au dessus d'eux et un énorme rocher projeté par la tornade s'y écrasa, rebondit sur la surface de glace et parti terminer sa chute plus loin.

- Tu sais que mes hommes auraient pus se trouver là bas? Le tança Ephraim.
- Mais non, j'ai visé. Répondit nonchalamment le Givré.
- Tu te foutrais pas un peu de moi, par hasard?
- Qui sait, bref, y'a plus important non?
- Exact, mais le prochain est pour moi.
- Si tu le vois... Murmura Ice. Bon alors, toi tu peux entrer dans cette tornade, mais une fois dedans tes moyens sont limités, dus à l'effort que tu fais pour ne pas être déstabilisé, j'ai bon?

 L'Empereur acquiesça d'un signe de tête.

- Bien, reprit son homologue. De mon coté je ne peux pas entrer, mais mes capacités me permettraient d'arrêter le petit. Je souhaite donc que tu m'aides à garder le contrôle dans la tornade. Que tu me protège, d'une certaine manière. C'est possible?
- Il faudrait que je sois assez proche pour ça. Et je ne pourrais pas t'y amener.
- Hmmm...

 Ice avisa un Assilfeenien qui partait se mettre à l'abri. L'homme s'arrêta et le regarda d'un air circonspect. Au même moment, une ombre grandit sur eux, ils levèrent la tête et virent des morceaux de poutres du dirigeable leur tomber dessus. Ce fut, comme prévu, Ephraim qui leva la main. Les débris s'arrêtèrent net devant eux, tournoyant sur eux même, avant de repartir vers le camp de Moordenaar.

- C'est plus avantageux de faire ça. Dit pompeusement l'Ouragan Insouciant.
- Tu parles, regardes. Se moqua Ice.

 Les morceaux étaient retournés dans le rayon d'aspiration de la tornade et avaient de nouveau étés happés dedans. Ice s'autorisa un rire mesquin. Ils suivirent les débris du regard, les virent remonter en tournoyant avant d'être de nouveau éjecté... du côté de Moordenaar.

- Et voilà. Fit l'Empereur d'Assilfeen, toujours pompeusement.
- Pfff, cette chance. Souffla l'Empereur d'Ikana avec dédain.
- Sois pas jaloux, l'air c'est juste le meilleur élément.
- Arrête tes bêtises, j'ai juste une neutralité à préserver.

 Le pauvre soldat d'Ephraim était un peu perdu, de voir ces deux personnes parler avec autant de simplicité et de négligence alors que la situation était si critique. Ice s'en rendit compte et lui adressa la parole.

- Ta lance, donne la moi.

 L'homme regarda son Empereur qui lui fit signe d'accepter. Après quoi il retourna à sa fuite dont Ice l'avait privé.

- Bonne arme, fit le Givré après l'avoir rapidement examiné. Tu équipes tes troupes correctement, c'est bien. Bon, on se retrouve en haut.

 Sur quoi il sauta en l'air et déclencha un Final Spin. Le bruit de scie circulaire retentit de nouveau, plus violent encore qu'auparavant. Car Ice avait cette fois une arme d'hast, et c'est uniquement avec la portée d'une arme d'hast que cette version du Final Spin donnait sa pleine mesure. Et tandis qu'il filait vers Adrix une nouvelle fois, le sable jaillissait de ses côté, comme s'il séparait en deux ce vaste océan aride.

- En haut? Il est marrant lui, il explique rien et il part comme ça. Pesta Ephraim.

 Il suivit néanmoins du regard la course du Givré et l'observa remonter en tourbillonnant le long de la gigantesque tornade. Ephraim saisit, soupira, et s'élança au dessus de la tornade. Lorsque qu'Ice en sortie finalement, il se précipita vers lui pour l'empêcher de se faire éjecter des centaines de mètres plus loin et le maintint en l'air à côté de lui.

- C'est maintenant qu'il faut faire vite. Lui dit Ice sur un ton de nouveau sérieux. Envois moi là bas, s'il te plait.
- Va, et bonne chance.

 Et il envoya son homologue de nouveau dans la tornade, directement au coeur du Cyclone. Là ou Ice était plus ou moins à l'abri. Ce dernier descendait vers Adrix, sentant les turbulences, mais aussi le pouvoir d'Ephraim qui lui permettait d'avancer en gardant une certaine stabilité. Il s'approchait désormais du gamin mais ce dernier était protégé par les vents les plus violents qu'il pouvait générer. L'Empereur descendait toujours et il ne pouvait plus prévenir Ephraim que s'il entrait en contact avec la sphère venteuse qui protégeait l'Assassin, pouvoir ou pas, il serait éjecté comme précédemment.
 C'est alors que se produit quelque chose d'exceptionnel.
 Le mouvement ralentie, sembla presque changer de sens, puis se stabilisa, s'arrêta. C'était proprement exceptionnel, tout ce qui était dans la tornade était encore en mouvement, en proie à la lutte des deux courants qui s'opposaient. Ephraim avait brisé l'homogénéité de la tornade de l'Enfant, il l'avait presque annulé en y appliquant une force totalement opposée.

- Vraiment n'importe quoi ces utilisateurs de vent... Soupira Ice tandis qu'il arrivait enfin au contact d'Adrix. Tiens, voilà qui n'était pas prévu... Commenta-t-il pour lui même en apercevant l'esprit du Satyre.
- Dépêche toi Ice... Murmura Ephraim. Ça ne durera pas plus d'une minute...

 Le Maitre des Glaces décida de ne pas changer ses plans. Il s'agrippa fermement à Adrix, quitte à risquer les foudres du Satyre, mais ce dernier ne fit rien. Bien qu'il l'ait à l'évidence remarqué. Il avait désormais totalement paralysé le gamin et, envoyant sa tête en arrière, la rejeta avec toute la violence du monde sur sa chère petite tête blonde. Le choc fut d'une violence extrême (pour un coup de tête). Le masque que portait Adrix se fissura sous l'impact, et du sang goutta de son menton. Aussitôt, signe qu'Ice l'avait emporté, de ce sobre et symbolique coup de tête, la tornade reparut, mais dans le sens opposé. Et s'arrêta aussitôt, Ephraim ne voulant probablement pas brûler son énergie dans quelque chose d'aussi hasardeux. Ice se laissa choir, Adrix sur les épaules, et fut rejoins par le Maître du vent en bas.

- Merci, mon ami. Maintenant il est temps que je file. On m'a assez vu par ici.
- Merci pour ça, répondit-il en montrant Adrix d'un signe du menton.

 Et le Givré, Adrix sur le dos, battit discrètement en retraite vers l'entrée du désert, laissant Ephraim à sa guerre.

Tout de suite après que la tornade d’Adrix se soit calmée, il sembla y avoir un certain moment d’hésitation dans chacun des deux clans, mais cela fut de courte durée et les combats reprirent aussi vite qu’ils s’étaient arrêtés. Ils continuèrent ainsi pendant un moment, Assilfenn semblant avoir un léger avantage psychologique, Moordenaar ayant perdu ses deux plus hauts commandants. Cependant, la guilde n’étant à la base qu’un regroupement de malfrats sans foi ni loi, ce n’était pas l’émotivité qui affectait les mercenaires, plutôt le questionnement qui les rongeaient. Si les deux plus puissants membres avaient pu être mis K.O., comment pouvaient-ils espérer vaincre?

Alors que la bataille faisait toujours rage, des nuages commencèrent à assombrir le ciel habituellement si clair du désert, ce qui fit cesser quelques combats, les combattants étant surpris de ce changement de température aussi soudain et surtout très inhabituelle. Lentement, tous les soldats autant d’un côté comme de l’autre baissèrent les armes pour se mettre à fixer le ciel, jusqu’à ce que les bruits d’épée se frappant les unes contre les autres se fassent très rares. C’est à ce moment-là que l’improbable se produisit et que le déluge commença. Tous les guerriers abasourdis se retrouvèrent bientôt trempés jusqu’aux os sous cette pluie diluvienne qui avait tout d’anormal dans ce désert où la sécheresse était permanente.

C’est à ce moment que les guerriers commencèrent à distinguer les contours d’une silhouette qui semblait s’approcher du lieu des combats en marchant lentement, un long bâton à la main. L’être qui approchait dégageait une aura très puissante, mais tout de même très différente de celle dégagée par Adrix après qu’il eut fait exploser sa colère. À mesure que la silhouette devenait plus claire, les murmures commencèrent à s’élever dans la foule, plus particulièrement du coté des assassins. Certains voyaient maintenant très clairement l’homme et pensaient l’avoir reconnu. Celui-ci portait des vêtements d’un noir complet, des chaussures jusqu’aux gants, tout était noir sauf la ceinture qui était composé de deux bandes blanches séparées d’une bande grise et d’un symbole imprimé sur le dos de sa tunique. Le symbole de Moordenaar. Il tenait dans la main un long bâton de bois ouvragé sur lequel on pouvait distinguer des gravures représentant des Zora et à l’une des extrémités un saphir qui reluisait d’un bleu éclatant. Comme arme il avait également à la ceinture une dague rangée dans un petit fourreau en or orné lui aussi de saphirs. Sur le visage, il portait un masque blanc sur lequel on voyait plusieurs cercles rouges de différentes tailles tous centrés un peu plus haut des deux yeux. Yeux d’un bleu très profond que l’on pouvait apercevoir par deux petits trous sur le devant du masque. L’habit et le masque étaient différents, mais la pluie et le symbole ne pouvaient pas mentir. Après une longue absence, Iker était de retour.

Il marcha encore un moment, lançant des regards un peu partout, des combattants jusqu’aux restes du dirigeable de Mya, jusqu’à s’immobiliser en plein milieu de la zone où les combats avaient lieux. Tous les regards semblaient fixés sur lui, mais il ne semblait pas s’en apercevoir, fixant un point au loin. L’un des soldats d’Assilfenn, n’en pouvant plus, se précipita vers le maître assassin, l’épée en l’air, mais d’un geste vif, l’ex-chef de Moordenaar appuya le saphir qui se trouvait au bout de son bâton sur la poitrine du soldat qui n’eut pas le temps d’analyser ce qui se passait avant de se faire transpercer par un jet d’eau à grande pression. Alors que le corps sans vie du guerrier tombait lentement au sol, Iker se racla la gorge, prêt à parler.

-À ce que je vois, Moordenaar est tombé bien bas pendant mon absence… Je m’attendais à mieux de Mya, je ne la croyais pas prête à sacrifier tous ses subordonnés…

À ces mots, tous les murmures cessèrent et un silence seulement interrompu par le bruit des gouttes de pluie qui tombait toujours s’installa jusqu’à ce que le maître assassin sorte un bout de papier de sa poche et prenne de nouveau la parole.

-J’ai ici un accord signé de la main d’Ephraim, empereur d’Assilfenn et de la mienne en tant que chef de la guilde Moordenaar, qu’aucun des deux partis n’attaquera l’autre, sinon,’’ le clan de la partie fautive sera lentement décimé par un sortilège jusqu'à ce qu'elle obtienne le pardon de l'autre partie.’’. Je n’ai pas besoin de vous dire que la bataille d’aujourd’hui, engagée à la base par Moordenaar, va à l’encontre de l’entente…

Un frisson parcouru alors la foule. Qu’avaient-ils fait? Pourquoi Mya ne les avait-il pas prévenus de l’existence de cet accord? Étaient-ils réellement condamnés?

-Puisque je doute qu’Assilfenn nous donne leur pardon, il n’existe que très peu d’options pour assurer la survie de tous, c’est donc pour cela, qu’en tant que chef légitime de Moordenaar, je vous promets que vous survivrez, mais pour cela, je vous demande de m’obéir et de lâcher vos armes!

Suite à cette déclaration, plusieurs des mercenaires qui appartenaient à la guilde depuis plus longtemps obéir et on entendit le fracas de bouclier, d’épée, de lance ou de hache frappant le sol. Seules quelques nouvelles recrues, qui n’avaient connu la guilde que sous le commandement de Mya restèrent immobile.

-Maintenant, pour éviter que tous ici soient victimes de la malédiction, je ne vois qu’une seule porte de sortie…

Il donna alors un seul coup au sol avec son bâton, ce qui fit cesser automatiquement la pluie, avant de déclarer :

-J’annonce officiellement aujourd’hui la dissolution de la guilde Moordenaar et la fermeture de son repaire situé au lac Hylia! Si vous y retournez, vous y trouverez la porte fermée! À partir de maintenant, vous êtes tous des hommes et des femmes libres de faire ce qui vous plait! Quittez maintenant ces lieux et cessez cette guerre avant que je vous force à le faire moi-même!

Tapion fut surpris de voir deux nouveaux bras sortir du dos de son adversaire. Décidément, ce jeune combattant avait de la ressource... Mais le général en possédait lui aussi.

-Très bien. Si tu te bats avec quatre bras, je suppose que tu ne vois pas d'inconvénients à ce que j'en utilise six!

Il enclencha sa "technique des trois corps". Sigma se trouvait alors face à trois Tapion incandescents, tel qu'il fut impossible de déterminer lequel était le vrai. Si le guerrier d'Assilfenn était impressionné par cette technique, il n'en montra aucun signe et continuait de contempler son adversaire avec un regard méprisant. Tapion était pressé par le temps et voulait rapidement mettre son grain de sel dans la conquête de la tornade, dernier moyen efficace pour l'alliance de gagner la bataille. Ils s’élancèrent alors vers Sigma, toutes épées dégainées. Mais le choc ne fut pas aussi favorable au général que celui-ci l'aurait souhaité. Utilisant indépendamment ses quatre bras, Sigma parvenait habillement à dévier chacune des trois épées incandescentes de son adversaire, s'en tirant avec de légères brulures. Il arrivait en plus, avec un bras restant, à décocher des coups, qui étaient esquivés ou passaient au travers des clones du général de Krynn. Tapion fut obligé d'encercler Sigma avec ses deux clones et de l'attaquer simultanément de tous les cotés pour pouvoir mobiliser les quatre bras de son adversaire, avant de lui envoyer deux violent coups de pied dans le ventre. Sigma fut projeté mais utilisa ses deux bras dorsaux pour se réceptionner sans trop de dommages à quelques mètres. Un tel duel pourrait durer longtemps, si Sigma avait, comme Tapion, un moyen de conserver son énergie.

C'est à ce moment que les deux combattants purent admirer la disparition de la tornade. Ainsi les deux empereurs avaient réussi et Adrix ne faisait plus parti de l'équation... Les chances de victoire des mercenaires et des assassins diminuaient à nouveau. Sans Mya, Adrix et Itachie toujours comateux, Tapion se considérait comme probablement le combattant le plus puissant de l'alliance et, en prenant en compte l'attaque de Solaris, craignait d'être la prochaine cible de l'Ouragan Insouciant. Sigma affichait un sourire de satisfaction. Pensant qu'à présent, le dernier espoir de l'alliance était le réveil d'Itachie, Tapion rajouta un clone pour combattre Sigma et de téléporta discrètement au chevet du petit ange. Toujours sous l'effet du contre-coup de son sort, bien que celui-ci ne soit plus actif depuis quelques temps déjà, Itachie était toujours inconscient.

Le général de Krynn remarqua immédiatement la chute de température et l'apparition des nuages. Tout le monde sur le champs de bataille put alors contempler l'arrivée du mystérieux individu, que son masque, son aura, et sa maitrise parfaite de l'eau identifiait comme étant Iker. Et celui-ci venait de retirer les hommes de Moordenaar de la guerre, en supprimant tout bonnement par la même occasion la guilde. Avec cette action, Tapion considéra que la guerre était finie. Aucun des mercenaires d'Itachie ne poursuivrait la bataille seul...

Tapion regarda le visage serin et endormi d'Itachie.

-Tu connaissais et assumais les risques de ta rébellion, Itachie? Je crains que maintenant tu ne doives répondre de tes actes devant Ephraim. J'ai tenu ma parole envers toi, je n'ai donc plus rien à faire ici. Et je te remercie de m'avoir ouvert les yeux sur mon statut dans l'Ordre...

Se relevant, Tapion remarqua la présence de Sigma, qui avait fini par défaire les trois clones affaiblis par la pluie.

-Je n'aurais jamais du être ici. J'espère vainement que tu ne garderas pas rancœur de ma folie d'aujourd'hui contre moi ou mon Ordre, jeune guerrier. Nous nous reverrons à l'occasion.

Le général de Krynn rengaina son épée, passa à coté du maitre assassin en lui jetant un regard en biais, et quitta le champs de bataille.

Ephraim rengaina sa lourde épée et massa brièvement ses épaules. Il n'aimait pas les armes lourdes, et n'avait pas appris à développer durablement la force physique nécessaire pour s'en servir efficacement pendant une bataille entière. L'arrivée d'Iker lui avait épargnée ces problèmes. Ainsi, il n'était pas mort et se souciait de ses anciennes troupes. Intéressant. Sans attendre la réaction des Moordenariens, Ephraim fit signe à ses troupes de se retirer. Tous lui obéirent immédiatement : ses soldats connaissaient le prix du sang, ils ne se battaient que pour protéger leurs familles et leurs valeurs. Ephraim ne regarda même pas Mina quand elle signifia au désert entier sa déception. Les états d'âmes de la magicienne ne lui importaient plus, si tant est que le contraire eut jamais été vrai.

Concernant Krynn, les troupes d'Assilfenn avaient du quitter la forêt en flammes maintenant, en s'assurant qu'aucun civil ne soit blessé. Cette diversion n'aura été que peu utile, mais la prochaine fois, Tapion réfléchirait avant de mobiliser ses troupes. Ephraim allait se diriger vers Iker quand un soldat se dirigea vers lui, portant un jeune homme inconscient sur les épaules. Ephraim ne connaissait pas le soldat en question, qui devait être une jeune recrue.

- Qu'y a-t-il, soldat ?

- Soldat Sigma au rapport, Empereur. J'ai capturé le traître Itachie !

Itachie ! Ephraim l'avait complètement oublié. Son ancien disciple était à l'origine de cette bataille, et pourtant il n'avait pas fait beaucoup parler de lui. Comme pour Mya, l'Ouragan Insouciant ne comprenait pas pourquoi du jour au lendemain le jeune homme s'était retourné contre lui. Il intima à Sigma de poser Itachie devant lui et de le laisser. Itachie n'était faible, et Ephraim avait vu Sigma tenir tête à Tapion. Il ne voyait pas des recrues comme ça souvent, il le suivrait de près. A peine le soldat s'était il éloigné qu'Itachie se réveilla, regarda autour de lui et comprit vite la situation. Il fixa Ephraim, avant de détourner le regard sous le poids de la honte.

- C'est fini, Itachie. Les troupes de Krynn et de Moordenar se sont retirées. Je ne sais pas si tes hommes sont morts ou ont pris la fuite, mais le combat est fini pour de bon. Plusieurs personnes n'ont compris qu'aujourd'hui à quel point ce genre de situations était absurde. Alors tu ne veux pas ravaler ta rage et ta honte et revenir parmi nous ?

Itachie ne parut que peu surpris par les paroles de son ancien mentor. Il connaissait Ephraim et s'attendait à ce genre de réactions. C'était cette attitude qui commençait à l'énerver au plus haut point, qu'il considérait comme du laxisme, qui avait permis à son chef de s'attirer les faveurs de son aimée... Le rouge monta au joues de l'angelot.

- Non. Plus jamais je ne servirai sous tes ordres. C'est fini tout ça !

Alors, en faisant éclater ses dernières forces, Itachie détruisit ses liens et fondit sur Ephraim. Ce dernier tira un couteau de sa ceinture et commença à se mouvoir... Avant qu'Itachie ne s'arrête, brusquement. Une mare de sang se forma rapidement à ses pieds, coulant de la plaie béante apparue sur son ventre. Le jeune homme lança un regard vitreux à la personne qui venait de l'empaler ainsi, et contempla avec terreur le visage d'Uryan, son aimée. Terrifié et honteux, il mourut avant de toucher le sol.
Ephraim regarda son ancien disciple rendre son dernier souffle, en silence. Là aussi, c'était très désagréable. Sans regarder Ombre, il lui parla d'un ton monocorde.

- Je croyais qu'un sortilège t'empêchait de tuer ?

- Tuer ? C'est lui qui s'est jeté sur ma lame.

Sans un mot Ephraim marcha vers le château. Il avait besoin d'un verre. Tant pis pour Iker, si ce dernier souhaitait lui parler il n'avait qu'à venir le chercher. L'Ouragan commençait à fatiguer. La guerre n'était vraiment pas une partie de plaisir.

La situation était peu surprenante au moment où Ephraim et Ice avait calmé Adrix mais l'enfant se serai attendue à plus de ripostes de la part du gamin, mais bon comment juger réellement quand on ne sait pas voir à travers un maelström? Lorsque la tempête se termina la mine de la petite surpris ses deux servantes qui voyait rarement un air de soulagement sur le visage de Karen. La petite altimérienne aurait-elle compris le sens de la valeur d'une vie humaine? Perdait-elle doucement le mal qui la rongeait?
Un rictus craqua son visage tendre et innocent dans l'instant et un grand rire satisfait enveloppa son visage éteint par la folie, ils avait réussit ces bougres, ils avaient exactement avancés comme elle l'avait espérée, c'était pour ainsi dire une sacrée aubaine qui se présentait face à elle, tout sera nettement plus facile par la suite!

Karen: "Ne perdez pas l'empereur d'Ikana de vue cette fois-ci les filles, il tient entre ses mains un précieux allié"

Les enfants s’exécutèrent alors que la pluie se mettait maintenant à tomber. S'abritant sous le parasol qui protégeait par la même occasion l'attirail des technomagiciennes, Karen continua à regarder le champ de bataille. Iker, l'ancien chef de Moordenar avait maintenant fait son apparition parmi les morts et avait annoncé la dissolution de Moordenar en citant les nombreuses causes.
Karen pouffa de rire, c'était quoi cette histoire!? Mya était une mauvaise chef au point d'oublier un tel serment? Elle avait carrément envoyée son armée avec aucunes chances de survies! Pathétique! Cette victoire d'Ephraim devenait complètement burlesque! Karen ne put s'empêcher de rire à nouveau. Cette guerre de l'ennui était devenu une vraie comédie dramatique! Elle se sécha une larme de rire puis posa ses mains sur ses hanches.

Karen: "Avec une candeur pareille, j'espère au moins qu'Ephaim vous demandera votre main mon cher Iker!"

Elle détourna son regard et transforma Pumtkiin en un drôle de sifflet qui eût pour effet d'amener une étrange wyverne aux allures d'un petit dragon à ses côtés quelques minutes plus tard. Les enfants plièrent leur matériel et grimpèrent avec Karen sur cette étrange animal qui s’exécuta sans problèmes, suivant les directives d'Alpha et Beta.

Dans le ciel, une seconde wyverne rejoint l'enfant, Lucius et Candice faisaient office d'escorte tandis qu'un point se dessinait dans le sable, le givré s'était tant bien que mal éclipsé, loin des nuages d'Iker, un enfant sur le dos. Les deux montures se posèrent non loin de l'empereur, sans se cacher des yeux de ce dernier. La petite descendit la première, suivit de Lucius seulement. Ils firent une légère révérence, ce qui était plutôt hypocrite en vue de la situation.

Karen: "Je ne voudrais point gâcher un tel héroisme messire Ice, mais garder un tel enfant est plutôt étrange vous ne trouvez pas?"

Elle esquissa un de ces sourires ironique qui ne plaisait à personne. Elle décida de continuer à parler en cherchant cette fois-ci à aller droit au but.

Karen: "Je crois que vous ne comprenez certainement pas la réelle nature de cet enfant, j'aimerai vous demander que Altiméria puisse s'occuper de ce dernier. Je controle une magie plutôt similaire et, l'ayant déjà personnellement rencontrée, je crois qu'il serai plutôt judicieux de nous le confier."

C'était trop droit au but cette fois-ci? Karen ne voulait pas détourner ses phrases de toute manière et espérait que Ice comprendrait tout les traîtres mais judicieux mots qu'elle exprimait pour s'occuper de cet enfant.

Karen: "J'ose simplement espérer qu'une catastrophe pareille ne se reproduirait pas si cet enfant trouvait ainsi un bon précepteur!"

Elle leva les yeux au soleil pour terminer son discours. Le soleil, voila un sacré problème en fait... Elle posa une dernière question à l'empereur.

Karen: "Peut-être préféreriez-vous en discuter sur le chemin du retour? Ou du moins se rapprocher un peu plus d'Ikana en évitant ce soleil de plomb!"

 Assis à l'entrée du Désert, sur une pierre beaucoup trop chaude qu'il avait préalablement refroidi, Ice avait, en étirant son périmètre sur une distance relativement déraisonnable, suivi plus ou moins l'évolution de la bataille après son départ avec Adrix, toujours inconscient à ses pieds. Les tensions s'étaient prolongées. Finalement, son intervention n'avait pas été si utile que ça. Il avait probablement rendu un plus fier service à Ephraim qu'autre chose, en supprimant Mya. L'exploit lui avait couté beaucoup d'entaille un peu partout, mais rien d'irréversible. Il avait déjà appliqué une forme de gel sur ses blessures pour en soulager la douleur et en arrêter l'écoulement sanguin, si réduit soit-il. Arrêter Adrix fut en revanche autant profitable à un camp qu'à l'autre. Et puis le ciel s'était rempli de nuage, le temps s'était fait humide, et la pluie était tombée. Ici, en plein désert! Ice l'avait laissé le laver et le raffraichir, tout en notifiant l'importante aura qui s'était démarqué dans son périmètre. Sacré Iker, voilà qu'il faisait un retour remarqué.

 Ceci dit sa présence ne dura pas, mais la plupart des tensions baissèrent, et le vacarme de la bataille ne revint pas avec le soleil. l'Empereur en conclut que le fondateur de Moordenaar avait mit fin à la bataille, bien qu'il ignora comment. Peut-être son autorité de fondateur et d'ex chef. Il se renseignerait plus tard, ce n'était pas les survivants qui allaient manquer pour raconter un peu partout le déroulement de cette bataille. La section des renseignements sauraient probablement recouper tout ça en quelque chose de cohérent. Encore mieux ce serait une fois les quelques rapport sur la situations parvenus. Il n'avait plus rien à faire ici, désormais. Il ramassa Adrix et s'en retourna vers chez lui, se demandant ce qu'il allait faire du gamin. Peut-être n'était-il pas désespérément stupide. Ou bien peut-être que si. Il soupira, puis leva les yeux aux ciel, comme pour demander conseil aux trois Déesses. Et plus spécialement à Nayru, pour le coup. Quelque chose attira son attention. 2 points volant dans les cieux. Plissant son oeil, il distingua les créatures volante dont Abysson était si fier. Il reconnu également Karen. Ce qui ne lui fit pas spécialement plaisir. Il s'irrita davantage encore en voyant sa wyverne descendre vers lui. Mais il ne lui prêta pas la moindre attention et continua sa route. Étendant prudemment son périmètre, malgré tout. Néanmoins elle semblait ne pas être là pour les ennuis, juste pour récupérer Adrix, lui dit-elle.
 Et c'était une proposition plutôt tentante, il devait dire. Il n'avait aucune raison, politique ou affective, de récupérer le blondinet. Qu'elle l'en débarrasse, que quelqu'un soit prêt à le prendre sous son aile, était même, de l'avis d'Ice, une bonne nouvelle. Néanmoins, et malgré le fait qu'il appréciait Abysson, il n'aimait résolument pas Karen et ne pouvait se résoudre à lui céder gentiment comme si de rien n'était. Par pur esprit de contradiction, si puérile que fut son attitude.

- Je te le concède. Lui répondit d'abord le Givré. D'une certaine façon je dois avoir l'air d'un pédophile ayant récupéré sa proie durant la bataille et prenant la poudre d'escampette avec...

 Il déposa de nouveau son fardeau au sol.

- En revanche je n'aime pas spécialement ton ton lorsque me suggère "judicieusement" ~il appuya sur le mot~ de te le confier. Certes c'est un gamin à l'alacrité aussi grande que le potentiel, mais ce n'est pas une pièce d'échec. Il vient de prouver, si besoin était, qu'il était sujets à des émotions de son âge.

 D'autre choses ne collaient pas, et l'Empereur pesta contre le fait de ne pas être de ces personnes qui savaient tout sur tout comme par magie.

- En outre et à ma connaissance, ce garçon n'est pas non plus le plus mystérieux du monde. Je l'ai déjà affronté, à trois reprises, désormais. Je pense savoir de quel type de magie il use. Seule la nature exacte de son masque m'échappe toujours, mais il semble incapable de l'expliquer lui même. Je ne suis même pas tout à fait sûr qu'il s'en rende bien compte. Tu prétends disposer d'un pouvoir analogue? Tu prétends pouvoir éviter une nouvelle catastrophe de cette ampleur? Il a réagit ainsi à la mort de sa préceptrice, justement. Le meilleur moyen de conduire à un nouveau désastre est de placer autour de lui une personne qu'il prendrait en affection. Tes raisons me semblent tout aussi étrange que les miennes, Karen.

 Il la regarda un instant, avant de reprendre.

- Mais qu'importe. Je n'en ai cure. Il est assez grand pour faire lui même son choix.

 Sur quoi il agita le corps d'Adrix du bout du pied, espérant le réveiller.

Une fissure.. Une fracture venait fendre cette immensité blanchâtre où Adrix était enfermé. Comme une horrible plaie sanglante sur une peau de bébé, de la faille s'écoulait un miasme noirâtre qui prenait peu à peu possession des lieux. Pourquoi ? Comment ? Même s'il avait été conscient de son environnement, le petit garçon n'en aurait sans doute rien eut à faire. Ce n'était pas son genre de s'inquiéter pour ce genre de détails, et dans l'état de choc dans lequel il était plongé, il ne chercherait même pas à éviter la chute. Que ce trou béant l'avale si il en avait envie, lui n'avait plus la volonté de bouger ses fesses.
Le Satyre, lui, hésitait entre être soulager et hurler de rage. Sa silhouette improbable s'agitait dans tous les sens alors qu'il observait avec appréhension ce petit univers s'écrouler sur lui même. Il avait fait de son mieux pour stopper les agresseurs de son hôte, mais il avait échoué... un échec en tant que gardien qu'il n'était pas près de digérer. Certes, ce coup sur la tête avait certainement mit fin à la funeste frénésie mais ce n'était pas une raison ! Le blondinet se retrouvait sans défense, à la merci du premier psychopathe venu et les déesses savaient combien leur densité était élevée dans la région. D'autant qu'après le petit cataclysme dont il avait été l'auteur, l'Ombre devait s'être attiré bon nombre de rancœurs. Ce maître des glace qui avait osé frapper son maître... Le démon l'avait reconnu lui aussi. C'était ce type bizarre avait qui ils avaient croisés le fer dans les ruines d'Ikana, et même avant lorsqu'ils voyageaient au côté de Mya. Adrix le considérait comme un allié, "Tonton Givré" qu'il l'appelait... Mais du point de vue de son protecteur, cet Empereur était plus dangereux qu'il n'était amical. Comment faire confiance à quelqu'un ayant essayé de vous ôter la vie deux fois de suite ?! L'esprit maudit n'avait pas l'innocence, ni la naïveté de son homologue. C'était pourtant cette petite hésitation qui l'avait ralentit dans son geste lorsqu'il l'avait vu surgir des courants aériens furieux. Il n'aurait pas pu faire grand chose de toute façon, sa forme éthérée était trop faible pour stopper la course d'un guerrier de ce niveau en pleine possession de ses moyens.

Que se passait-il maintenant ? Il ne pouvait plus voir à travers les yeux clos du gamin, et leur pouvoir magique commun était trop épuisé pour qu'il utilise l'artefact comme vecteur. Il en était réduit à attendre ici, dans cette dimension à l'agonie que le protégé de Mya sorte de son coma. Il avait faillit mourir sur ce coup là, il était vidé à un point que peu peuvent ne serait-ce que concevoir. Chaque parcelle de sa force, chaque goutte de son énergie vitale étaient passées dans cette tornade géante. C'était un miracle qu'il respire encore. Il était robuste le nature, le genre à récupérer vite, mais il pouvait s'écouler des jours avant qu'Adrix ne reprenne pleine possession de ses moyens. Jamais, jamais une telle situation ne devait se produire à nouveau. Une telle veine ne lui sauverait pas les fesses une seconde fois, les Déesses n'étaient pas aussi généreuses dans leur manipulation de la destiné des mortels. Il fallait que son mentale s'endurcisse, qu'il apprenne à utiliser ses pouvoirs fantastiques plutôt que de se laisser dominer par eux. Pour la première fois depuis que leur duo improbable s'était formé, l'esprit démoniaque espérait un coup de main dans sa tâche...

Dans la réalité cependant, Adrix ronflait paisiblement. Bien loin des conflits et des intrigues politiques qui rythmaient désormais le champ de bataille, il suçait son pouce. La dissolution de la Guilde ne le chagrinerait pas plus que ça à vrai dire. Maintenant qu'il avait perdu sa grande sœur, le rassemblement d'assassins ne l'accueillerait de toute façon plus parmi eux. Ils ne le respectaient déjà pas avec son statut, maintenant qu'il en était déchu ce n'était même pas la peine d'espérer un goûter entre amis.
Son corps n'avait beau n'arborer rien de pire qu'une vilaine bosse sur le front, son teint était étrangement pâle et son souffle semblait douloureux. Son petit nez s'agitait tout seul, il cherchait instinctivement quelqu'un à se mettre sous la dent pour reprendre des forces, même aux portes de la mort il pensait à s'empiffrer avant tout.

Aussi, quand Ice le tapota du bout du pied dans l'espoir de le réveiller le benjamin de la Guilde eut la réaction toute naturelle de... ben de mordre cette chaussure qui s'agitait trop près de son visage. Ca sentait le cuir, et c'était la chose le plus comestible qu'il ait à portée. Hélas, la semelle tartinée de sable n'était pas vraiment à son goût, ce qui ne l'empêcha pas de mâchouiller dans le vide pendant plusieurs secondes.

C'est alors qu'un autre fumet vient lui chatouiller les narines. Quelque chose d'un peu moins ragoutant que les pompes de l'empereur d'Ikana. Un parfum léger qu'il avait déjà croisé quelque part et qu'une partie de son inconscient associait à de bons souvenirs. Sans même se réveiller, marmonnant dans son sommeil quelque chose d'incompréhensible, il agrippa sa mimine à la jupette de Karen.

-Niurf.... copine...


/Et toujours désolé du retard ^^" /

La capture de l'angelot lui parut presque trop facile : Pourquoi le krynnien à la coiffure ridicule s'était il retiré en laissant son allié inconscient sur le champ de bataille? Durant tout le chemin que Sigma parcouru en portant le traître sur ses épaules il se demanda constamment s'il ne s'agissait pas d'une ruse grossière de la part du Général krynnien, derrière chaque dune il s'attendait à le voir surgir, lui et sa monstrueuse coupe de cheveux, pour venir secourir son camarade et occire le soldat Assilfennien. Aussi étrange que cela ne puisse lui paraître personne de bien dangereux ne se mit en travers de son chemin ; Tout ce qu'il croisa ce fut quelques Mordenaariens bien malchanceux qui espéraient pouvoir fuir le champ de bataille, affolés par leur cuisante défaite. Bien malheureusement Sigma ne leur offrit ce luxe et les tua sans le moindre remord ; Un jeune crétin au cheveux blanc tenta lâchement de l'attaquer par derrière pour se faire mettre aussitôt hors jeu par un brutal coup au poitrail, après quoi Sigma balança dédaigneusement sa victime au loin dans l'espoir qu'elle s'y brise les os. Sigma s'ennuyait presque du niveau pitoyable des rares mordenaariens qu'il croisait, ils avait perdu toute la volonté et combativité avec lesquels ils étaient pourtant venu.

[...]

Conformément à son plan Sigma livre le Itachie le traître à l'Empereur Ephraim, puis il retourna aussitôt vers le champ de bataille sans se rendre compte que l'ex-chef de Mordenaar était parvenu sans la moindre encombre jusqu'à l'Empereur. Ignorant tout de l'accord que les deux chefs étaient sur le point d'établir Sigma s'était lancé aux trousses des mordenniens les plus proches dans l'intention de mener à bien la sinistre mission qu'il s'était donné : Exterminer les survivants.

Iker n'avait pas été épargné par la perte de mémoire d'Ephraim. Le mystère qui entourait ce personnage n'avait pas aidé l'empereur à se souvenir des liens qui les unissaient ou de la personnalité de l'assassin. Néanmoins, il décida instinctivement de lui faire confiance. Déjà, les combats avaient cessé, la quasi totalité des troupes d'Assilfenn ayant décidé de saisir cette opportunité de ne plus faire couler le sang. Une fois Iker parti, Ephraim réitéra ses instructions, en ajoutant que ses soldats devaient également s'occuper des moordenariens trop blessés pour repartir par leurs propres moyens, et que toute tentative de s'en prendre à nouveau aux moordenariens ou à leur repaire au lac Hylia serait sévèrement punie. L'ordre fit maugréer bon nombre de ses soldats mais ils se plièrent à ses instructions. Tous sauf un. Celui qui lui avait apporté Itachie. Ephraim sentit une rage folle monter en lui. Parce qu'il ne supportait pas cette violence et, qu'inconsciemment, il tenait cet homme partiellement responsable de la mort de son disciple, même si ce dernier avait quasiment tout fait pour périr dans ce conflit. Il fondit sur Sigma, s'entourant d'une tornade brutale qui lui donna une vitesse et un impact impressionnant. Il percuta Sigma qui se retrouva à terre. Le soldat se releva, surpris, mais déjà son supérieur l'attrapait par le col, l'autre main sur son poignet. Ephraim exerça alors une pression sur les tendons du soldat qui le força à lâcher son arme.

- J'ai dit que la guerre était finie, soldat ! Si ta seule ambition est de faire couler le sang, tu peux te barrer tout de suite !

Puis il le jeta à terre. Il devrait se méfier de ce soldat. Par excès de zèle, il foulait au pied toutes les valeurs de l'Empire. En même temps il ne devrait pas le braquer, une répression aveugle de ses pulsions ne servirait qu'à l'austrasiser et donc à aggraver le problème.

- Ce que j'ai dit pour les autres tient particulièrement pour toi. Ne t'en prends plus à des hommes qui ont cessé le combat. Ne t'approche jamais de leur ancien repaire au lac Hylia. Et pour te rattraper, tu vas ramener les pauvres types trop blessés pour s'en aller et abandonnés par leurs anciens alliés au château. Nous allons leur donner les premiers soins avant de les renvoyer d'où ils viennent.

Puis il repartit vers le château d'un pas décidé. Il n'en pouvait plus de ces conflits. Il faisait tout pour donner un lieu de paix à ceux qui lui avaient fait confiance et il n'y arrivait pas. Peut être qu'il s'était fourvoyé depuis le début. Peut être qu'il était incapable d'atteindre son but. Ou qu'un Empire n'était pas un lieu où une vie paisible était possible. Il repensa au message d'Iker. Une réunion des grands ? Ainsi il était un " grand " ? Il ricana. Cela lui paraissait absurde, mais il allait quand même se pencher sur ce sujet.

Karen écouta attentivement tout ce que l'empereur d'Ikana lui disait, il aurait pu avoir de bons arguments si la gamine n'était pas du genre à ne croire qu'en sa propre vérité.
Il ne savait rien, il ne pouvait donc pas comprendre.... et tant mieux!

Ice: "Mais qu'importe. Je n'en ai cure. Il est assez grand pour faire lui même son choix."

La gamine haussa un sourcil pour baisser ses yeux vers Adrix, l'enfant semblait paisible, ce qui était plutôt étrange vu la situation face à laquelle il avait été confronté. Mais elle en avait cure, tout ce qui l’intéressait, c'était la réponse du môme une fois éveillé. Comment réagirait-il? Après tout il lui avait déjà confié que "Tonton Ice" était une personne qu'il appréciait. Ce choix serait-il la cause d'une future défaite de l'enfant face au givré? Non il n'en était absolument pas question!

Un mouvement, l'enfant commençait à s'agitait dans son sommeil, tentant d'abord de mordiller Ice semblerait-il, ce qui ne la fit absolument pas rire vu la situation. Il abandonna plutôt vite pour mordiller dans le vide.
L'esprit de Karen semblait flancher, il l'avait choisi lui? Plutôt qu'elle? Non! Non et non! Ce n'était pas envisageable, elle fronça ses sourcils, accusant le coup, mais un petit poids se fit sentir sur sa jupette, elle fixant le sol, voyant l'enfant qui s'était inconsciemment accroché à elle.

Adrix: "Niurf.... copine..."

Retournement de situation? Au yeux de Karen c'était ainsi qu'il en était, bien qu'elle s'était effrayée toute seule l'espace de quelques secondes! Elle avait perdue sa combativité durant quelques secondes seulement et cet enfant béni des Déesses venaient de lui donner un grand coup d'adrénaline.... Elle avait gagnée cette bataille!

Karen: "Il semblerait que le choix ait été vite fait!"

Elle esquissa un sourire avant d'hausser des épaules envers Ice, réaction plutôt simpliste mais hautement puérile dans les faits. Elle ordonna à Lucius d'emporter l'enfant, lui laissant sa peluche par la même occasion qui semblait ricaner. Elle se retourna et commença à aller vers son dragonnet mais décida de faire volte-face durant un court instant, observant cet empereur qu'elle détestait tant avec un sourire improbable, un sourire tendre.

Karen: "Et ne vous inquiétez pas pour ce qui est de l'affection porté à son précepteur messire Ice, je saurais l'entourer au mieux, libre à vous de passer le voir de temps à autre pour observer son évolution."

Elle marqua un temps puis fit demi-tour vers le dragonnet, gardant ses derniers mots une fois bien installée.

Karen: "Et puis, je ne ferais pas la même erreur que sa grande soeur..."

Bien que Karen ne suivait que son intuition et non des faits certains en affichant cette phrase chargée de sens, elle voulait terminer cette rencontre sur des mots aussi vicieux que ces derniers.
Les dragons s'envolèrent, laissant le givré méditer sur ces dernières paroles.

 Après avoir tenté, dans toute la splendeur habituelle de son improbable bêtise, de lui mordre le pied, Adrix, toujours plus ou moins inconscient, agrippa la jupe de Karen. C'était là son choix, visiblement. Tant pis. Ou tant mieux. Ice n'osait même pas imaginer la pagaille que cet enfant aurait pu mettre à Ikana. Il soupira.

 Karen s'adressa à lui d'une voix victorieuse. Il avait été étonnant de voir son dépit au moment ou le jeune blondinet lui avait mâché la chaussure. Il semble de plus en plus évident aux yeux de l'Empereur qu'Adrix était beaucoup plus important pour cette fillette que pour lui même.

- Et ne vous inquiétez pas pour ce qui est de l'affection porté à son précepteur messire Ice, je saurais l'entourer au mieux, libre à vous de passer le voir de temps à autre pour observer son évolution.

 Le Givré ne répondit pas. Elle enfourcha sa monture volante et lui adressa ses dernières paroles avant de s'envoler, le laissant seul.

- Passer le voir de temps à autre hein... Pourquoi pas, si elle l'emmène bien à Altiméria. Il s'étira, ravivant la douleur de quelques blessures bénigmes qu'il avait oublié. Arf... Je crois bien ne plus rien avoir à faire ici. Il est grand temps de rentrer, ce chapitre est à l'évidence terminé.

 Sur quoi il fit volte face et se dirigea vers l'entrée du Désert d'un bon pas. La chaleur, dissipée un instant par la tempête émotionnelle d'Adrix, revenait peser de tout son poids sur lui, et il n'aimait vraiment pas ça.