Surprise dans la Plaine [LIBRE]

Pleine journée d'hiver. Le soleil était au zénith et Darkof en profita pour faire une sieste, imité par les villageois. Il s'endormit rapidement et plongea dans un sommeil profond. Un rêve commençait à se former. Peu à peu il se retrouvait dans une grotte sombre dont les parois étaient lisses, compactes et rocheuses. Il ne saurait dire s'il faisait froid ou chaud mais ressentait quand même une légère humidité. Il entendit une voix qui provenait du fond de la caverne. Sur ses gardes, il décida d'aller dans la direction du bruit. Il avança prudemment, mais sûrement, se demandant ce qu'il pouvait y avoir là-bas. Il s'attendait à tout et à rien. Un silence de mort s'installa. Il commençait à avoir peur. Peur de ce silence. Peur de l'endroit où il se rendait. Peur de l'inconnu. Cependant, il ne cessait de progresser vers ce lieu, intrigué. Il vit une lueur qui grandissait au fur et à mesure qu'il avançait. Au bout d'un moment, il déboucha sur une petite nappe phréatique. Petite, mais magnifique. Les reflets de l'eau sur les parois se teintaient de bleus et de gris éclatants. Une personne se trouvait au milieu avec une sorte de sceptre à la main. Les cheveux longs, gris et brillants ainsi que son visage fin prouva à Darkof qu'il s'agissait d'une femme. Ses yeux verts pomme lui donnait un air sauvage et pourtant son aura dégageait une sagesse immense. La stupéfaction de l'elfe fit sourire l'humaine. Avec une voix douce, posée, fragile mais aussi pressante et affolée, elle lui dit :

Darkof, allez immédiatement dans la plaine de Termina!! Quelque chose ou quelqu'un prépare un plan extrêmement dangereux. Tous les espions envoyés là-bas ont succombé ou ont disparu mystérieusement. Allez, observez et si possible déjouez la mise à exécution de son ou leur plan!! Ne cherchez pas à connaître mon identité, vous perdriez du temps!!

Bouche bée, le guerrier répondit en bégayant légèrement :

J'ac... J'accepte la mission, mais avant toute chose, je tiens à vous demander : Pourquoi m'avoir choisis?? Et qui êtes-vous??

Je vais me dépêcher tout en étant claire, écoutez attentivement. Je suis...


Soudain une bruit assourdissant le réveilla et le ramena à la réalité. Surpris, il bondit hors de son lit et sortit dehors. Le village paniquait, se demandant la cause d'une telle détonation. Les personnes se bousculaient, criaient, cherchaient leurs armes, essayaient de calmer le troupeau de chèvres effrayé. Darkof haussa la voix au-delà du raffut :

Silence et du calme!! Ne vous occupez pas de ce bruit, il y a l'élevage à rassurer et bientôt à rentrer!! Faîtes comme si rien ne s'était passé, je m'en occuperai!!

Le capharnaüm cessa aussitôt. Tout le monde le regardait, puis l'écoutait et exécutait ses ordres. Les villageois avaient une confiance absolue en lui. Les habitants s'efforcèrent donc à oublier et à reprendre leurs habitudes quotidiennes. Darkof, en revanche, restait pensif se demandant quel était le rapport entre la femme et ce bruit explosif. Car en effet, il provenait du côté de la Plaine... Il prit son sabre et partit en direction de ce lieu, poussé par la curiosité et aussi par l'envie de s'expliquer avec la (ou les) personne(s) à l'origine de ce boucan. Il s'enfonça donc dans la forêt et commença son expédition.
Détermination.
Curiosité.
Envie de voyager.

Sayuka avait voyagé pendant des semaines à travers Termina, ayant rendu visite à sa protectrice, elle avait continué sa route à travers les régions de la péninsule de Termina.

Le vent soufflait fort ce jour-là, les sabots s'encraient dans le sol avec force et endurance, les muscles roulaient sous le peau, le souffle brumeux, la bête poursuivait sa route avec une cavalière sur sa croupe, guerrière des temps anciens, épéiste de l'Hiver, cette femme toute vêtut de blanc chevauchait les plaines de Termina avec sa jument à la robe aussi blanche que la neige. La cape blanche de cette guerrière flottait dans l'air, ses habits et armures se confondaient avec l'horizon ne voyant plus qu'un spectre blanc flotter dans l'air.

D'autres foulées la suivait, la guerrière tourna la tête et elle vit ses poursuivants; hommes chevauchant d'énorme bêtes noir aux yeux rouge, ces chevaux n'étaient pas normal, les hommes qui les chevauchaient non plus; hommes à la carrure des taureaux, maniant leurs sabres à la perfection, habillaient d'armures aussi noires que leurs montures. La femme se pencha vers les oreilles de sa jument et lui souffla une phrase dans une langue inconnue, la monture baissa la tête et galopa plus vite, la cavalière se redressa pour observer la progression de ses assaillants, une flèche siffla dans sa direction, la frôlant, une petite ligne rouge apparut sur l'avant-bras gauche de la femme, blessure superficielle. Elle se baissa pour donner de la vitesse à sa monture, les flèches fusèrent dans leur direction telle une nuée de sauterelle, son destrier les évitait grâce à sa vitesse et à son endurance.

Le vent soufflait avec fureur, rendant plus dur la course car galopant en sens inverse du vent, il en devenait plus dur d'avancer. Les sabots de la jument quittèrent le sol pour s'engouffrer dans le vide, la colline s'arrêtait sans explication, la chute fut courte; la monture réatterrit sans encombre sur le sol, mais sa cavalière, elle, chuta contre le sol rocailleux. Les montures des gardes noirs sautèrent la petite falaise et se receptionnèrent sans encombre, ils toisèrent à présent la guerrière du haut de leurs machines de guerres. La cavalière se redressa, mais quelque chose de froid et glacial la cueillit à passa; une lame noire la tenait sous sa merci. Un guerrier descendit de son cheval et s'approcha de la jeune femme toujours sous le joug de la lame, il l'observait un moment, puis lui prit le menton et lui fit tourner la tête en direction du soleil brûlant, un rire barbare se fit entendre sous le casque du mercenaire.

- Eh bien! Tu nous en a donné du fil à retordre pour t'attrapper!!

Ses complices rirent à leur tour, grognant plus que riant, la femme cracha sur la figure du chef présumé de cet hamas de guerrier.

- En plus rebelle!! Comment ne pas résister à l'envie de lui trancher a gorge ou de jouer avec elle!!

Son sourire emplit la femme de dégout, elle se dégagea de la menace de l'arme sans pour autant ne pas se blesser avec le fil glacial de l'arme noire; une ligne écarlate apparut sur le cou de la guerrière. Les guerriers grognèrent en souriant devant la résistance inutile de la cavalière. Elle se retrouva face aux mercenaires qui la menaçait de leurs armes obscures.

Le vent soufflait contre son dos, faisant voler ses cheveux à l'avant, elle comprit enfin pourquoi le vent s'enrageait, les plaines ne toléraient pas ces guerriers sur son domaine. La femme leva alors les mains vers eux, en fermant les yeux. Des flammes commençaient à séchauffer au bout de ses doigts. Soudain des yeux argentés et dorés mirent fin à toute cette colère; les flammes se déchainèrent sur les pauvres malheureux, les brûlant vifs, une explosion si puissante se répercuta dans toute la région, éveillant surement la peur, la colère et la curiosité des paysans, vilageois des hameaux alentours.

La femme recula du lieu de la puissante déflagration, trébucha et tomba sur les fesses, les yeux écarquillés de peur et d'incompréhension. Un bruit interpella ses longues oreilles, une personne approchait, mais elle n'eut pas le temps de tourner la tête, elle était encore sous le choc de ce que avait bien put faire ses mains. Son cheval lui hennit en ressentant la présence d'une personne non désirée, la jument se cabra face à la vu d'un guerrier sortant des bois.

Darkof ne cessa de progresser dans cet immense bois, pourtant il restait pensif et de multiples questions se bousculaient dans sa tête. Qui était à l'origine de cette détonation? Dans quel but l'avoir provoqué? Quel était le rapport entre la femme de son rêve et cette explosion? Qui était-elle? Etc. Il continua malgré tout à avancer. A avancer vers l'Inconnu. Au bout de deux heures de marche dans l'épaisse forêt, il déboucha sur une clairière. A ce moment-là, il entendit un hennissement chargé de menace et d'agressivité. Il provenait d'une magnifique jument, dont le flanc était assez musclé. Darkof posa sa main sur le manche de son sabre. Soudain, il stoppa son geste en apercevant une femme assise par terre. Elle était ravissante, malgré ses entailles sur le cou et son bras qui laissaient échapper des filets de sang. Mais cette beauté avait quelque chose qui clochait. Effectivement, il voyait qu'elle respirait la crainte et que son regard chargé de frayeur n'était pas causé par son arrivée inattendue, mais par autre chose qu'il n'allait pas tarder à découvrir. Il suivit la direction de ses yeux et compris l'origine de sa peur. Une vingtaine de mètres à côté, des cendres se dispersaient au gré du vent puissant et entouraient un grand trou, peu profond, mais assez large tout de même. Il remarqua aussi des morceaux d'armures ainsi qu'une tête de cheval cuite. Ceci lui fit pensé :

Tiens, ça fait un moment que je n'ai pas fait de grillade, moi.

Cette pensée lui tira un sourire. Il se tourna vers l'elfe et lui parla doucement, calmement, se voulant rassurant :

Bien le bonjour, jeune elfe. N'ayez pas peur de moi, je suis ici en paix. Avez-vous besoin d'aide? Et que s'est-il passé?

La jument, voulant protéger sa maîtresse, cabra en direction de Darkof. Il eut un mouvement de recul, mais se ressaisit. Il fixa du regard l'étalon dans le but de lui faire comprendre qu'il ne voulait aucun mal. Il s'approcha du cheval d'une démarche souple et assurée. Il souhaitait rassurer la monture.
Volonté de la calmer.
Volonté de les aider.
Volonté de les connaître.

La cavalière vit les cendres des mercenaires voler au gré du vent, telle la poussière du désert Gérudo, cette vision de cet océan de sable l'apaisa que très peu. Les ossement des chevaux noirs gisaient sur le sol devenu noir par l'explosion, les pièces d'armures des guerriers noirs n'étaient que partiellement calcinées.

Le vent balaya de son souffle glacial les cendres des mercenaires, le hennissement de sa jument la tira de sa frayeur, elle tourna lentement en direction de l'inconnu que son destrier avait repéré. Elle se leva avec grâce et marcha en direction de sa monture, sa main toucha à peine sa jument que celle-ci se calma aussitôt. Son regard était toujours troublé, mais sa voix elle ne l'était pas, elle était même chaleureuse et envoûtante.

- Qui êtes-vous.... je ne vous connais pas... je n'ais pas besoin de votre aide... ce qui s'est passé ne regarde que moi...

Elle voulait partir mais sa monture était trop énervée. Elle observa les alentours avant de plonger son regard améthyste dans ceux de l'homme qui se tenait en face d'elle; gris et imposant. Une voix charmeuse lui déclara dans sa tête.

- Ne baisse pas ta garde à moins que tu veuilles que je le fasse aussi rôtir comme les autres?

Un ricanement suivit après la phrase, Sayuka ne se laissa pas avoir et elle secoua la tête négativement avant de prendre les rênes de sa monture et de l'enffourcher, sa jument se cabra pour faire éloigner l'inconnu, celui-ci recula et la bête s'élança en direction des plaines. La cavalière ne voulait plus avoir à activer ses pouvoir, elle voulait seulement vivre en paix et ne plus se faire poursuivre.

- Pourtant ils veulent nos pouvoirs... enfin les miens... déclara la voix dans sa tête.

- Ne me parles pas! Je ne veux plus t'entendre!! Oublie-moi veux-tu!!!

La voix cessa, mais elle savait que l'inconnu n'allait pas laisser tomber l'affaire sans avoir une explication.

Le vent souffla fort, très fort. L'herbe se pliait, les branches craquaient. Il regarda la cavalière partir, ne cherchant pas à la retenir. Il ne s'attendait pas du tout à cette réponse. Jamais quelqu’un ne lui avait refusé son aide. Il n'éprouvait pas de la colère, au contraire. La jeune elfe avait parlé gentiment, calmement, sur le même ton que lui. Il lui pardonnait donc son refus. Il attendit qu'elle ne soit plus dans son champs de vision pour enquêter sur ce qu'il c'était passé ici. Il examina les restes de cadavres ainsi que le trou. La tête de cheval qu'il avait repéré auparavant l'intriguait. Malgré la combustion, il devina un pelage noir, mais ce n'était pas cela le plus marquant, mais ses yeux. La bête a du refermé ses paupières à cause de l'intensité d la déflagration, protégeant ainsi ses pupilles. Ses pupilles... Rouges vifs avec un iris d'un noir inhabituel, qui faisait penser aux ténèbres. Il pensa.

Comment est-ce possible? Je n'ai jamais vu de tels yeux!!

Il étudia ensuite les morceaux des armures à peine brûlés. Il repéra un symbole et fut stupéfait. Il connaissait ce sigle. Il s'agissait du blason des cavaliers de l'Enfer. Une voix intérieure lui dit :

Des cavaliers de l'Enfer? Mais que font-ils ici, dans cette région pauvre? Il se passe sûrement quelque chose d'anormal, voir d'alarmant... Il faut absolument que tu mènes une enquête.

Il ne su que répondre. Il continua de scruter les divers objets environnants. Puis, il examina le trou. Ce n'était pas un creux naturel ou banal, mais plutôt la conséquence de l'explosion. Son subconscient reprit la parole :

Ces chevaliers ne sont pas du genre à se laisser abattre en un seul coup!! Une autre force destructrice existe. Mais apparemment, elle est de notre côté. Et s'il s'agissait de la mystérieuse femme de tout à l'heure? C’est possible!!

Darkof savait, en effet, que ce n'était pas impossible. Et même s'il se trompait, elle était obligatoirement au courant de quelque chose sur cet incident et, donc, des renseignements supplémentaires sur la venue des cavaliers. Ceux-ci habitaient sur une île au fin fond de l'Océan de l'ouest. Ils avaient parcouru une très longue distance. L'elfe s'étonna que personne n'ait remarqué leur passage et, ainsi, donner l'alerte. Ils ont du être discret jusqu'à leur destination, se dit-il.

Peu importe, il faut que je retrouve la jeune elfe pour récolter davantage d'information et pour connaître le lien entre elle et la déflagration.

Il repéra les traces de la jument et les suivit en courant. Il la rattraperait certainement grâce à sa vitesse et son endurence hors du commun. Cependant, une anxiété se fraya un chemin dans son esprit et le marqua. Il n'était pas le seul à posséder du pouvoir du Feu. Il appréhendait que ce soit un adversaire, car à armes égales, le combat promettrait d'être rude, très rude. Mais, il changea d'avis, car cet "adversaire" s'était opposé aux chevaliers de l'Enfer, ce qui faisait de cet inconnu un allier. Il progressa donc dans sa poursuite avec une pensée positive dans la tête. Une pensée qui vira à l'ironie :

Au moins, on sera deux à faire des grillades!! C'est déjà ça de gagner!!

Poussé par le vent.
Inarrêtable.
Elfe confiant.
Mais trop serviable.

Les sabots fendait le sol avec force pour pouvoir porter très loin la jeune cavalière, la monture essoufflée se forçait à chevaucher les plaines, la guerrière se baissa et caressa le cou de l'animal lui imposant une halte. Sayuka descenda de la selle et marcha un moment dans la prairie avec sa jument qui la suivait de près, l'elfe se disputait intérieurement avec la voix.

Le vent soufflait sur la prairie avec violence, les nuages se regroupaient avec rapidité, se massant en un point culminant sous le point d'exploser. Un éclair traversa le ciel suivit de quelques secondes plus tard d'un bruit assourdissant, déchirant l'air. La pluie commençait à tomber. L'orage se préparait, observant le ciel l'elfe ferma les yeux et s'agenouilla.

- Comment veux-tu... que je les sème... je ne suis pas aussi forte...

- Pourtant tu pourrais... ils ne veulent que mes pouvoirs si tu apprends à les maîtriser nous pourrons les tuer!

- Tu te poses un idéal de vie celui de tuer pour assouvir ta faim, mais je ne compte pas être comme toi...

- Qui te dit d'être comme moi? Tu as cas devenir moi si tu me laisses sortir, je pourrais les tuer si facilement...

Sayuka sourrit et se releva, ses oreilles l'avertirent que quelqu'un se rapprochait, elle se retourna et avança en marchant vers l'inconnu, dégainant au passage sa claymore. L'homme s'arrêta pour regarder autour de lui, mais la jeune femme fondit sur lui en l'attaquant, elle virvoltait, ondoyait pour l'attaquer, cherchant une faille dans l'agilité de l'adversaire. Le jeune homme était très agile, à chaque attaque il esquivait, l'elfe perdit patience et bondit en arrière pour mettre de la distance.

Elle leva la lame vers le ciel opressant, un halot pourpre entoura la lame, elle lança un seul coup d'estoc, une ligne rouge fonça droit sur son adversaire, il l'esquiva avec facilité, mais une ligne pourpre se forma sur son avant-bras droit. La guerrière baissa son arme et leva sa main en direction de l'inconnu; celle-ci se chargea en petit crépitement et une petite boule de feu fusa en direction du guerrier, elle grossit au fur et à mesure qu'elle approchait de sa cible, puis explosa sur son adversaire. Sayuka baissa sa main et observa la fumée cherchant à voir si son adversaire était mort.

Le vent continuait de souffler dans la forêt, mais Darkof ne cessait d'avancer, bien déterminé à retrouver la mystérieuse femme. Il se guidait grâce aux marques de sabots laissées sur le sol. La poursuite était plus facile que prévue, du moins, il le pensait. Après, tout de même, un peu plus d'une heure de course, il arriva sur une énième prairie, mais il découvrit ce qu'il cherchait. La jeune elfe se tenait là, surprise et pourtant sûre d'elle. Il voulut regarder autour de lui pour prendre ses repères, mais la jeune femme en profita pour l'attaquer. Prit de court, il esquiva de peu le coup d'épée. Durant l'affrontement, il n'eut pas d'occasion pour sortir son sabre, il dut donc miser sur sa souplesse et sa rapidité et tenter de la désarmer à main nue. Il ne souhaitait pas se servir de son pouvoir pour ne pas la blesser, car il pensait :

Elle doit croire que je suis avec les chevaliers de l'Enfer, comment lui montrer que je suis dans son camp sans utiliser la violence?? Réfléchis, réfléchis, Darkof, bon sang!!! RRaaa, ça n'arrive qu'à moi ces situations-là, j'te jure!!

Il bondit en arrière pour distancer son "adversaire", quand soudain, il vit quelque chose d'inédit à ses yeux. La femme leva sa claymore qui se teint d'une aura indescriptible, si ce n'est qu'elle dégageait énormément de force. La lame partit en ligne droite en sa direction. Rapide.
Précise.
Forte.


Il réussit à éviter l'attaque, sauf son avant-bras. Il saignait abondamment. Au moment où il trouva une opportunité pour dégainer son sabre, il s'aperçut que la guerrière baissa son arme. Il se demanda :

Mais qu'es qu'elle fabrique?? Je ne pense pas qu'elle soit du genre à se laisser abattre facilement!! Aurait-elle compris que je suis avec elle??

Elle leva sa main vers lui. Il remarqua que les bouts de ses doigts crépitaient. Une boule de feu en fut expulsée. Elle fonçait droit sur lui, son volume ne cessant d'augmenter.

Qu'es que....?? C'est donc bien elle. Gare à l'explosion, p’tit loup!!

Au moment où la sphère ardente explosa, il ne put s'empêcher de sourire. La détonation apparut, d'une telle puissance, qu'il dut se boucher les oreilles. La chaleur et l’énergie dégagées par cette déflagration le fit à peine reculer. En revanche ses habits brûlèrent. Il éteignit rapidement les flammes, mais se retrouva nu.

Pétard, des vêtements tout neuf!! Bon, je m'arrangerai avec le tailleur du village, ce n’est pas un problème. Pouaaahh!! Quelle fumée!! Bon, je vais lui faire une surprise en utilisant ma technique pour la mettre à l'aise!! Voyons sa réaction!!

Profitant de la fumée, il se réfugia dans la forêt et tua un sanglier avec son sabre. Il procédait le plus vite possible, car il avait une idée derrière la tête. Sa technique était simple, mais efficace. Il restait le plus naturel possible en se mettant à la portée de la personne. Celle-ci se mettait à l'aise dans 99% des cas. Il revint dans la zone de fumée et fit cuire la bête sauvage. La fumée disparut lentement. Il regarda la jeune elfe en souriant tout en cuisant l'animal au moyen de grandes flammes rouges orangées. Il lui dit gentiment :

Je vois que l'on a le même don!! C'est cool, on pourra faire des grillades ensemble, ce soir, ça vous dit?? Par contre désolé, je n'ai trouvé que du sanglier. Faut dire aussi qu'il y en a partout de ces bêtes-là!! Il se fait tard et ce petit entraînement m'a donné faim, pas vous??

La jeune combattante le regardait, stupéfaite. Sa technique avait une fois de plus réussit!!
Toupet.
Efficacité.
Dons non différents.
Feu flamboyant.

Sayuka regarda avec surprise l'inconnu qui lui proposait maintenant un petit dîner avec lui qui était nu comme un ver. Elle rougit jusqu'à la pointe de ses oreilles, tournant la tête de côté, elle essaya de passer à autre chose, mais encore une fois la voix s'en mêla.

- Fufu... un agréable guerrier nu... tu devrais te repêtre du spectacle, je t'assure ça doit être interressant.

- LA FERME!!! cria l'elfe à la voix, mais elle avait parlé à haute voix.

Se rendant compte que le guerrier la regardait bizarrement visiblement choqué, elle recula, mais trébucha, cette fois-ci elle s'enragea vraiment. Serrant les poings si fort que le sol commença à roussir, elle se releva et avança vers le guerrier en souriant chaleureusement, elle regarda le sanglier et posa sa main deçu celui-ci prit feu et partit dans une telle flambée que l'homme recula de deux mètres.

Les flammes disparurent et l'homme observait la jeune femme, celle-ci ouvrit ses yeux ils avaient une lueur pourpre-améthyste. Une voix s'éleva dans la nuit, une voix féminine et pourtant très ancienne, elle provenait du corps de la guerrière mais ne parlait pas par la bouche de celle-ci.

- Jeune elfe... tes talents de contrôleur du feu sont à louer, mais que feras-tu fasse aux pouvoirs d'une élémentaire de feu... je me le demande...

Toujours le sourire aux lèvres, Darkof remarqua que l'elfe féminine rougissait et tentait de regarder ailleurs, non sans trébucher pour finir le derrière dans l'herbe. Il se demandait pourquoi une telle réaction, quand il vit son état physique. Il s'empourpra aussitôt et pensa :

P'tin!!! Je suis à poil!!! OOhhh.... La honte... Ce n’est vraiment pas mon jour aujourd'hui. Je n'ai pas l'air bête, là... Bon, essayons de rattraper le coup en finesse!!

Au moment où, il cacha ses parties intimes avec les mains tout en essayant de tenir son sabre, il entendit la femme parler à voix haute :

LA FERME!!!

Interloqué, Darkof l'observait avec attention. En effet, il commençait à se douter que la guerrière possédait une double personnalité. Mais lorsqu'il vit dans ses yeux une lueur inquiétante qui contrastait fortement avec son regard qu'il avait l'habitude de voir dans ses yeux jusqu'ici. Ceci l'intrigua. Elle se releva et s'approcha de lui et de son sanglier qui grillait sérieusement. La cavalière posa sa main sur le "futur dîné" et celui-ci s'enflamma instantanément, ne laissant qu'un tas de cendres. Darkof, fortement surpris, bondit en arrière. Une pensée lui traversa l'esprit :

Elle contrôle de mieux en mieux son pouvoir à ce que je vois. Le sanglier est passé de "un peu trop cuit" à "carbonisé". Essayons de lui expliquer qui je suis et mes intentions.

Il ouvrit la bouche. Pour la refermer aussitôt. Effectivement, une voix se fit entendre, féminine, ancienne, sombre. Elle provenait de la guerrière, mais celle-ci n'ouvrit pas la bouche. L'elfe frissonnait.

Jeune elfe... tes talents de contrôleur du feu sont à louer, mais que feras-tu fasse aux pouvoirs d'une élémentaire de feu... je me le demande...

Ecoutez-moi bien. Vous ne connaissez ni l'origine de mon pouvoir, ni de son étendue, ni de mon âge réel. Je ne suis pas si jeune que cela, malgré les apparences. Votre double personnalité me laisse perplexe, mais je tiens à vous signaler que je ne suis point du côté des cavaliers noirs dont vous avez fait la connaissance tout à l'heure, mais du votre. Donc, enterrons la hache de guerre et mangeons, parce que moi, j'ai faim !! Et ce n'est pas avec le sanglier cramé que l'on mangera!! Alors si ça ne vous dérange pas, je vais cuire une autre bestiole pour le dîné que cela vous plaise ou non. Ce n'est pas avec vos menaces que vous m'en dissuaderez!! Non mais sans blague.

Tout le long de son discours, il avait un sourire en coin tout en lui parlant gentiment, mais en y mettant un peu de force, pour le rendre crédible. Il observa dans le regard de la femme une pointe de surprise mélangée à de l'amusement. Il savait que sa tentative commençait à marcher petit à petit. Il ne put s'empêcher de rajouter :

Maintenant, je repars à la recherche d'un autre gibier, dans l'espérance que vous ne le bousillez pas une fois de plus!!

Il termina sa phrase par un clin d'œil. Il s'enfonça donc dans la forêt pour chasser un autre sanglier. Il réfléchissait en même temps, mais ne le montrait pas. Il vit que la femme s'assit par terre et semblait l'attendre. Son sourire réapparut.
Bonne humeur
Et Bonté
Sont bien meilleures
Que la Méchanceté

Choquée par le discours de l'elfe, celle-ci s'assit sur le sol et attendit. L'homme était parti chercher un autre repas, elle n'allait pas l'attendre indéfiniment, elle voulait profiter du peu de temps qu'il restait pour briser les dernières défences de la femme.

Se levant elle observait avec une intensité nouvelle le ciel pourpre des débuts de soirée, le vent se leva avec grâce et se frotta contre la femme, la douceur du souffle apaisait la rage de la guerrière ancienne. Sa voix s'éleva dans un souffle glacial, franchissant les lèvre de la jeune elfe.

- Ce monde ne sera jamais en paix... même si je devais le détruire et le refaire à mon image... (elle s'arrêta en moment) La pensée de vouloir quitter ce corps... me fait horreur sais-tu pourquoi?

" ... non je ne sais pas... je croyais que tu voulais à nouveau tout détruire comme mon village... il y a quelques années..."

- Ma vengeance envers elles... disparaît au fur et à mesure que j'apprend à voir le monde sous tes yeux... j'ais l'impression que le monde à changé...

" ... changé... peut être mais la vie, elle change à coup sûr..."

Cette phrase étira le sourire de Sayuka, ses yeux avait perdu leur belle lueur rubis-améthyste pour être remplassé par des pupilles argentés au mirette doré. Elle était enfin libre de tout mouvement, se demandant pourquoi, elle interrogea l'elfe dans sa tête celle-ci lui répondit.

" Je veux te laisser voir le monde... je veux te voir sourire et prendre goût à la vie tel que moi je la vois..."

Cette réponse la fit froncer les sourcils, mais elle n'insista pas plus, elle marcha un moment à travers les plaines, avant de retourner voir sa jument, enfin celle de Sayuka, celle-ci savait qu'elle n'était pas sa maîtresse, mais elle lui montrait tout de même de la tendresse, ce geste la fit pleurer, personne depuis sa création et naissantce ne lui avait accordé quoi que se soit. Ses larmes coulèrent sur ses joues avant d'atterrir sur le sol laissant une trâce noirâtre sur le sol, comme brûlé par de l'acide. Les sentiments d'une Ombre était aussi fort que ceux de tout êtres, pourtant les déesses les avaient bannis à cause de leur esprit corromptu par le pouvoir.

La tendresse de cet animal envers elle, la fit sourire car après le chagrin venait toujours le bonheur. Reculant pour observer la bête de son hote, elle remarqua la robe blanche voir neigeuse de cet équidé, les yeux couleurs ambre de la monture transperçait son regard argenté, elle détourna les yeux et elle observa la forêt, cherchant à savoir où était le guerrier.

Elle s'éloigna du destrier et observa la cendre du sanglier qui avait été calciné par ses mains, elle s'agenouilla face au reste du cochon et toucha du bout de ses doigts blanc la cendre terne. Le vent avait cessé de soupirer. Elle prit dans sa main de la cendre, se leva et la laissa s'échapper de ses mains, la cendre vola autour de la jeune femme, dansant, ondoyant comme si une mélodie avait été mis en marche. L'Ombre tourna sur elle-même pour observer la cendre dans sa danse, elle arborait un sourire de joie, la cendre volait autour d'elle sans être poussé par le vent qui avait retenu son souffle.

Elle ferma les yeux, puis les rouvrit, couleur argenté au mirette améthyste, une symbiose des deux âmes, ses lèvres s'ouvrirent et un chant en sortit, elles remuèrent légèrement créant une mélodie aux intonnation volupteuse, charmeuse et insaisissable. L'Ombre tournait toujours sur elle-même avec la cendre pour l'acompagner, la poudre grise se groupa en une forme indescriptible, en touchant le sol, elle prit forme celle d'un gros chien, dans ses orbites une lumière rouge sang animait les gestes de l'entitée. La créature rôdait autour du corps de Sayuka animé part l'âme des deux esprits.

L'entité prit peu à peu une couleur noir encre aux rayure rouge sang, langue pendante le gros chien tournait autour de celle qui l'avait animé. Le chant se répercuta dans toute la vallée, au même moment le guerrier revint avec un petit lièvre, la chasse n'avait pas été bonne, l'elfe remarqua la jeune guerrière chanter avec un gros chien tournant autour d'elle, chien noir et ténébreux aux runes couleur sang à l'apparence des chien de l'enfer. La dernière note se mourut sur les lèvre de la femme et le chien s'arrêta en même temps, ses yeux pourpre observaient la chanteuse, le vent souffla à nouveau et le gros chien fut réduit en poussière comme s'il avait été un rêve, la cendre virvolta encore un instant autour de la femme avant de disparaître pour toujours dans le courant du ciel.

Tournant son regard vers le guerrier, l'Ombre se réfugia à nouveau au fond du corps de la guerrière, il avait eu le temps de voir les yeux de la guerrière changer de couleur; les mirettes disparurent et les pupilles reprirent leur intensité améthyste, elle dévia son regard et marcha vers sa monture, lui caressant l'encolure. La voix de l'Ombre s'éleva dans sa tête tel un murmure.

"- Merci..."

Tels furent les dernier mots de l'esprit noir avant qu'elle regarde à nouveau le jeune homme.

A la recherche d'un gibier quelconque, Darkof tournait en rond dans la forêt tout en réfléchissant à propos de celle qui allait partager son diné. Il ne trouvait rien du tout, jusqu'au moment - dix minutes s'étaient tout de même écoulées - où un beau lièvre passa de vant lui. D'un geste fluide, précis et rapide, il envoya son sabre sur l'animal sauvage. La lame tourna sur elle-même, décrivant une légère courbe et atteint la bête au niveau de la nuque. Durant le trajet du retour vers la femme, il aperçut une plante aux feuilles très larges. Il en profita donc pour en prendre deux et, au moyen d'une longue liane, confectionna un genre de slip naturel, protégeant et cachant ses parties intimes. Observant son "oeuvre", il commenta intérieurement :

Mouais... J'ai pas l'air malin avec ce truc... Enfin, c'est plus décent et mieux que rien!! C'est déjà ça de gagner!!

Il arriva dans la clairière, et s'arrêta, surpris et intrigué. La cavalière était en train d'entonné un chant mélodieux et magnifique. Mais ce qui stupéfiait l'elfe n'était point cela. Il s'agissait du chien qui tournait autour d'elle. Un chien noir et rouge comparable à de la braise. Ses yeux se coloraient d'un rouge vif et profond lui rappelant ceux du cheval mort de tout à l'heure, mais cependant à une différence près : ceux du cadavre de la monture semblaient davantage ténébreux alors que ceux-ci paraissaient amusés, paisible, ce qui effaçait toute trace de méchanceté et d'horreur. Il avait aussi l'impression que les rétines des yeux de la guerrière avaient changé, qu'ils étaient plus argentés qu'avant, mais il ne fit pas trop attention à ce détail, pensant qu'il s'agissait que d'une impression. En revanche, quelque chose le frappa davantage. La jeune femme le regardait et à l'instant où elle s'arrêta de fredonner son air, le chien disparut dans un nuage de poussière et de cendre qui tournoyait un moment autour d'elle pour se perdre dans le ciel. C'est en suivant cette nuée des yeux qu'il croisa le regard de l'elfe et qu'il vit ses pupilles virer de l'argenté à la couleur améthyste. Ce changement le subjugua. Une pensée lui traversa l'esprit :

Et s'il s'agissait de bien plus qu'un dédoublement de personnalité?? S'il s'agissait de deux âmes dans un même corps?? Il faudra que je me penche sur la question... Mais plus tard, ce doit être l'heure de manger, là!! Pff... J'ai pas l'air fin avec mon "magnifique" gibier... Espérons que c'est bon au moins!!

Il s'approcha de la femme quand celle-ci se retourna vers lui après avoir murmurer un mot à son cheval. Il déposa son sabre et le lièvre par terre, usa de son don pour cramer les poils dans le but de les enlever plus facilement et commença à le griller à l'aide de fine flamme afin de ne pas trop le cuire. Durant ce temps, la femme s'assit en face de lui et le regardait, l'observait dans le but évidant de l'étudier. Darkof sourit et la regarda à son tour, tout en faisant attention à son barbecue improvisé. Il l'admirait, car en effet, elle était vraiment belle. Après une bonne minute de silence et de contemplation, il jugea que le gibier était assez cuit. Il arracha une cuisse et la tendit à la guerrière. Celle-ci tendit à son tour sa main. Cependant, quand elle prit le morceau de viande, il ne lâcha pas sa prise et dit :

Faîtes attention de ne pas le carboniser cette fois!! Je n'ai pas envie d'aller en chercher un autre!!

Il termina sa phrase par un grand sourire et lui laissa prendre la viande. Elle lui rendit son sourire et rit. Les rires des deux elfes finirent par s'élever, celant sans doute, comme le pensait sincèrement Darkof, un lien d'amitié. Effectivement, il trouvait dans cette personne une grande sympathie, malgré tous les mystères qu'elle renfermait. Ils cessèrent de rire et mangèrent, paisiblement. Il se leva pour montrer à la jument un coin d'herbes fraîches qu'il avait repéré. La jument ne voulut pas se déplacer à la déception de Darkof. Mais il ne le montrait pas. Il revint s'assoir et dit à la jeune elfe :

Je m'appelle Darkof, je viens d'un village situé dans la Vallée d'Ikana. Et vous?

Elle le regarda et ouvra la bouche pour parler, au grand soulagement de Darkof qui avait peur d'une fuite quelconque de celle-ci.
Silence
Pour étudier.
Confiance
Et amitié.

- Je m'appelle Darkof, je viens d'un village situé dans la Vallée d'Ikana. Et vous?

La jeune elfe ouvrit la bouche et déclara d'une voix douce.

- Je me nomme Sayuka Hyruka, chanteuse ambulante, à votre service.

Elle observa sa monture un moment avant de manger un morceau de la viande que Darkof lui avait donné. Le goût en était brute, simple et pourtant très agréable pour les papilles et l'estomac. Le jeune homme en face d'elle n'avait pas de tenue, elle fouilla dans son sac et en sortie une tunique de soie blanche et la donna à Darkof avec un sourire.

- Tiens se seras toujours plus décent que ce que tu porte maintenant...

Surpris, il le prit et partit dans la forêt le mettre, en revenant il était un peu gêné et déclara avec gêne.

- ... merci...

Sayuka lui sourit et déclara d'une voix distraite.

- Savez-vous où je pourrais trouver une auberge? J'ais voyagé pendant trois jours sans m'arrêter et j'aurais vraiment besoin de m'arrêter...

L'elfe se leva, se tourna vers son cheval et d'une simple pression de ses doigts, la cuisse de lièvre partit en fumée et voleta pendant un moment autour de Sayuka; son expression redevint vide de sentiment et ses yeux commençaient à changer de couleur, mais elle secoua la tête et sourit des yeux à Darkof, espérant avoir une réponse.

Surpris et touché par le don d'un vêtement par Sayuka, il fila l'enfiler dans la forêt. Il pensa :

Au fond, malgré sa double-personnalité, elle ne peut pas être mauvaise, sinon elle ne m'aurait rien donné du tout!! Je pense pouvoir lui faire confiance.

Il revint et reprit place face à elle. La tunique était légère mais tenait chaud. Très confortable et sayante, elle plaisait à Darkof. Il la remercia pour son geste, gêné, car il ne s'y attendait vraiment pas. Elle lui adressa la parole :

- Savez-vous où je pourrais trouver une auberge? J'ais voyagé pendant trois jours sans m'arrêter et j'aurais vraiment besoin de m'arrêter...

Darkof réfléchit un instant tout en observant la guerrière qui se levait. Le jour commençit à décliner. Puis, il lui vint une idée :

Hmmm... Voyons voir... Pour vous remercier de m'avoir si gentiement prêté votre tunique, je vous invite dans mon village. Toute l'hospitalité des villageois et de moi-même vous seront offerte. Acceptez-vous mon invitation??

Il lui parla avec sincérité et douceur. Et observa la mine, visiblement réjouit, de Sayuka.
L'amitié
Et la confiance
Sont les clés
De notre existance.

Le voyage à travers les plaines de Termina dura jusqu'au déclin du soleil. Le voyage c'était duré sans encombre, Darkof guidait Sayuka et sa monture jusqu'à son village. On pouvait distinguer les étoiles dans le ciel pourpre-nuit de la soirée naissante.

Au sommet d'une colline on pouvait distinguer le village du guerrier, petit hameau plein de vie. Sayuka sella son cheval et le monta, d'un coup de pression au flanc de l'animal, celui-ci partit au triple galop, au même moment, l'elfe attrapa le bras du guerrier et le hissa sur la selle. Amaranth galopait avec force et dextérité, le sol devint flou, Sayuka souriait devant la vitesse affolante à laquelle sa monture galopait, derrière l'elfe, Darkof se cramponnait tant bien que mal à la monture. Des cendres apparurent à côté d'eux, les yeux de la cavalière devinrent livide dépourvue d'expression, la cendre s'éloigna et elle recouvra ses esprits.

Arrivé au village, Darkof descendit de cheval avec empressement et alla saluer les enfants qui courait vers lui. Discrètement la jeune femme sourit devant cette image. Descendant elle aussi de cheval, elle prit les rênes d'Amaranth et marcha en direction du guerrier elfe, tout en observant le village avec nostalgie, il ressemblait beaucoup au sien, mais il était en ruine, en cendre pour être précise.

Après le retour sans encombre au village à dos de la jument de Sayuka, Darkof alla à l'encontre des enfants qui se précipitaient vers lui. Ils avaient l'air à la fois contents de le voir arriver et pourtant apeurés, choqués comme si quelque chose de grave était arrivé. Leurs yeux rouges ne mentent jamais, un incident est survenu pendant son absence.

Ma poisse continue ou quoi? Qu'es qui s'est passé, ici?

Sayuka arriva à ses côtés doucement avec sa monture. Darkof se pencha sur l'un des enfants et lui murmura gentiment d'une voix rassurante.

Pourquoi vous êtes tous dans cet état? Explique-moi ce qui s'est passé, Tréviann.

Le petit Tréviann ouvrit la bouche pour parler, mais sous l'effet de l'émotion, aucun son ne sortit de sa bouche. Il préféra refermer celle-ci et lui fit signe de le suivre. Soudain, il s'arrêta et se tourna vers Sayuka, l'air soupçonneux. Darkof remarqua que tout le monde fixait la jeune guerrière. Il comprit de suite à quoi ces regards faisait allusion. Il cria donc à leur intention.

Ne vous inquiétez pas, je vous présente Sayuka, c'est une personne de confiance, je me porte garant d'elle!! Sur ce, montrez moi ce qui s'est passé ici, car je commence à me faire sérieusement du souci!!

Aussitôt dit, tous les yeux se détournèrent et se posèrent sur l'elfe. L'air méfiant des villageois vira rapidement en une atmosphère en deuil, triste. Le jeune Tréviann lui tira le vêtement afin qu'ils le suivent. Darkof lança un bref regard de désolation, navré. Il murmura à son intention.

Je... je suis désolé par un tel accueil, je ne sais ce qui se passe, mais quoi que ce soit... je suis désolé et complètement confus...

Il suivait désormais le jeune garçon qui le menait dans une hutte assez reculée du village. La personne qui y habitait était un elfe qui avait la tête sur les épaules mais qui avait quelque fois des visions. Des visions sur tout et n'importe quoi, mais s’ils l’emmenaient là, c'est que Gossim, l'elfe en question, a du avoir des flashes d'une grande importance. Un grand rassemblement était présent autour de l'habitation. Un mauvais pressentiment déboula dans la tête de Darkof.

Et si c'était bien plus qu'une simple vision? Quelque chose de grave est sûrement survenue... J'espère pas... C'est vraiment pas mon jour, aujourd'hui, j'te jure...

Il s'assura que Sayuka le suivait bien, ce qui était le cas. Ils franchirent la porte, et là, ils s'arrêtèrent, net. Une vue horrible, et pourtant, Darkof ne put détourner le regard.

Ce... ce... n'est ppas possible.. comment il a pu... ppu... ffaire ça....?

Une corde accrochée au plafond empêchait Gossim de toucher le sol. En effet, son corps suspendu dans le vide se balançait légèrement. La corde rongeai petit à petit le cou qui commençait à saigner. Le sang coulait le long du corps et des gouttes s'écrasaient lourdement sur le sol, faisant des petits bruits désagréable. Ploc... Ploc... Ploc... Ploc... Soudain, un craquement sinistre fit sursauter tout le monde. La colonne vertébrale venait de céder sous l'effet du poids du cadavre. A cet instant, la potence s'enfonça davantage dans la chair, le liquide rouge sortit en plus grande quantité. Mais ce qui marquait le plus à Darkof, c'était les yeux du voyant. Ils étaient absolument vide de toutes expressions, proche du blanc. Il savait ce que signifiait cette couleur. Quand Gossim avait une vision, son regard virait ainsi. Darkof, ne pouvait plus supporter cette vue affreusement gore.
Tréviann lui adressa la parole.

On ne sait pas ce qu'il lui a pris, il est partit dans un délire en parlant de Chevaliers de l'Enfer, de flammes, d'une grotte et d'un oiseau. Puis, il n'a cessé de répéter Chevalier, Mort, Chevalier, Mort et ainsi de suite. On l'a laissé seul dans sa hutte, pensant que c'était une forte fièvre et qu'il s'agissait d'une allucination ou un truc dans le genre. Hélas, quand on est revenu, on l'a trouvé là, pendu. C'est à partir de ce moment, qu'on a pris ça au sérieux, et il nous tardait ton arrivée afin de savoir quoi faire.

Darkof ne répondit rien, encore perturbé par la scène qui s'offrait à ses yeux. Puis, soudainement, il sortit assez vite et courut de l'autre côté du village, au milieu d'un champ désert. Tous les villageois ainsi que Sayuka le suivirent des yeux se demandant ce qu'il faisait. L'elfe s'arrêta dans le champ et lâcha sa colère, sa frustration, son désarroi et surtout son incompréhension. Il s'enflamma d'un seul coup et entièrement, les flammes étaient de diverses couleurs, du rouge vif au bleu en passant par un jaune étincelant. Elles étaient grandes, très grandes, mais aussi très grosses. La température montait à une vitesse vertigineuse, frôlant les 120° au niveau de son corps. Soudain, mais Darkof ne s'en aperçut pas, une plume d'un jaune intense sortit de son coude, laissant peu après une fine cicatrice. Elle fut littéralement expulsée du corps et alla se planter dans la corde du pendu, 600 mètres plus loin. Mais elle fut tellement brulante, que la potence prit instantanément feu et incendia la hutte du pauvre voyant. Les villageois s'affolèrent et foncèrent tous en même temps en direction de la rivière située à quelques centaines de mètres au nord, laissant Sayuka seule au milieu du village. Darkof se calma petit à petit. Les flammes réduisaient leurs tailles jusqu'à s'éteindre. La température diminua pour revenir à la normale. Il se tourna vers le village, épuisé par tant de dépense d'énergie. Il était habitué à voir mourir des gens, mais jamais de cette façon. Il aperçut la hutte en flamme et tendit la main vers elle tout en fermant les yeux. Une idée en tête.

Je n'ai jamais essayé ça, mais bon, on verra si ça marche. Pff... J'en ai marre de chez marre de cette journée, pourvu qu'elle se termine vite, bon sang!!

Il se concentra. L'incendie de l'habitation commença à diminuer ou plus précisément à se déplacer. En effet, les flammes se couchaient et pointaient leurs sommets vers l'elfe. Puis, elles furent comme aspirées et absorbées par la main de Darkof. L'incendie était désormais du passé. Le guerrier rouvrit ses paupières et sourit, content de ce qu'il avait fait.

Enfin une petite part de bonheur en ce jour maudit. J'ai réussi à sauver, si je peux dire ça comme ça, la maison de Gossim. Je vais te rendre un hommage, mon gars, en l'honneur de tes services rendus pour ce village.

Les villageois revinrent avec des récipients remplis d'eau fraîche dans le but d'éteindre le feu déjà réduit sous forme de fumée. Ils regardèrent la hutte, hébétée. Darkof rentra chez lui afin de mettre des vêtement pour cacher sa nudité et revint auprès de Sayuka, qui n'avait apparemment pas bougée. Il lui dit tout bas.

Encore une fois je suis navré que vous assistiez à cette tragédie. Je ne sais que dire. Veuillez me pardonner

Il plongea son regard dans ceux de la jeune guerrière. Les yeux de Darkof s'embuèrent et une larme s'échappa pour finir par s'évaporer avant qu'elle n'ait touché le sol.

La Mort d'une personne
Est souvent bouleversant.
Quand son heure sonne,
C'est un moment poignant.