Poursuite

Seigneur du Malin Nombre de messages : 6 Renom : 3

Le voyage avait été long.
Epuisée je me posais enfin, le dos contre un tronc depuis longtemps envahit par la mousse typique des lieux humides. Les remous à la surface du lac m'apaisaient doucement.
Je fermais les yeux, pourtant toujours agités des évènements récents s'étant déroulés durant le trajet jusqu'ici. Le sang me collait encore aux mains. Je les portais à mon nez. L'odeur m'écoeurat soudainement. Dans un haut-le-coeur je me jetais en avant, les genoux pliés et le visage blâfard se reflétant dans le miroir de l'eau.
Je serrais les dents.
Mes mains n'étaient pas les seules teintées de rouges. Des traces -preuve de la proximité dans les précédents combats- sous forme de giclures cinglaient ma joue droite et une partie de mon front. Pourtant j'aurais juré avoir tout fait pour ne pas être salie du sang de mes ennemis.
C'était dur d'en prendre conscience aussi souvent, mais dans les combats je n'étais plus moi-même. Avant je n'étais pas comme cela. Avant quoi ? Cela aussi je l'ignorais.
Je plongeais entièrement la tête dans l'eau. De mes mains je frottais rudement tout le visage que je relevais d'un seul coup.
Les cheveux trempés ainsi qu'une partie de mes vêtements, je restais assise le regard dans le vide, perdu...

" _A quoi tu joues ? Ce n'est pas le moment de barbotter comme un renardeau, je croyais qu'on était encore poursuivis par ces hommes.

Eveillé renifla rapidement l'air, le museau et les yeux brillants d'impatience.

_ Ils approchent. "

Qu'est-ce que c'était, là, tout de suite ? De la peur ? Oui c'était ça. Ou du moins cela s'en approchait dangereusement.
J'en fremissais. Le voyage avait été long et pourtant il ne semblait pas être encore terminé. Terminé. Comme je chérissais ce mot à cet instant. Mes forces m'abandonnaient, emportant avec lui le peu d'espoir que j'avais de m'en sortir.
Cette fois ce n'était pas mon visage qui sombra dans l'eau, mais mon corps tout entier. Je ne combattais pas. Très lentement ma vue se troublait. La lumière s'amenuisait autour de moi pour ne plus être qu'un point au loin.
Je fermais les yeux.
Aux derniers lambeaux de ma conscience les supplications de mon renard se firent entendre, pour doucement laisser place aux ténèbres.
Ce fut tout jsuqu'à ce que la terre tremble.

" _Les voilà. "

Activement, je sortis de l'eau et toute ruisselante je prenais la posture des combats. Tout aussi prête et concentrée que mon animal de lien. Enfin j'avançais lentement vers les arbres situés un peu plus haut que le lac. L'embuscade serait la bonne tactique. Je fis un signe à mon renard comme quoi il pouvait me suivre si il le voulait ou non. Il avait tout compris se déplaçant tout aussi discrètement que moi.
Là un arbre. Puis un buisson situé de l'autre côté de ce qui ressemblait le plus possible à un chemin forestier. Je grimpais à ce qui ressemblait un chêne au moins trois fois centenaire. Eveillé croula jusqu'à arriver auprès du buisson de baies toxiques qui le dissimula bien vite.

" _ Tiens-toi prêt. "

Quatre branches d'escaladées et j'avais déjà une bonne vue d'ensemble, surplombant le moindre petit détail. Mais pas assez pour une attaque aussi surprenante que dévastatrice. Je grimpais quatre branches de plus.
La chance était avec moi. Grâce au rôle que j'avais eu à jouer pendant plusieurs mois, l'argent m'était tombé entre les mains. Ainsi j'étais allé voir un armurier -une certaine Jade- d'une grande renommée, et m'était fait fabriquer un arc, sur mesure et en bois d'if. Le prix avait été élevé, mais le résultat était là.
Comme une sorte de réflexe, je l'avais pris juste avant de partir vers les arbres. Désormais la moindre cible était à ma portée.
Mon carquois nouvellement acquis à mes côtés , j'étirais la corde de l'arc qui craqua, comme à chaque forte extension. Patiemment, j'attendais.

Des rires gras retentirent, mêlès à des aboiements tout aussi graves.
Le dégoût me rempli aussitôt la gorge. Ils m'avaient donc suivit jusqu'ici. Impitoyables et acharnés qu'ils étaient.
Rapidement les battements de mon coeur s'accélèraient. Je les reconus tous. Même si deux d'entre étaient morts, ayant goûtés de trop près le fil de mes épées. Désormais ils n'étaient plus que trois.
Rigald, le plus jeune, imberbe et toujours cet air constant d'orgueil mal placé. Racher. Lui, d'environ le même âge que le premier, un début de barbe et tout aussi exaspérant. Puis enfin vint Rhain, le pire du groupe et d'âge mûr. Avide de tout et de rien. De tous les plaisirs, du plus malpropre au plus indigne. D'une barde de plusieurs mois, il n'avait pourtant pas changé. Ce sourire en coin, qui se voulait faussement rassurant.
Ce fut Racher qui cria le permier, suivit de Rigald.

" - Dame Lavaaaande ! Êtes vous ici ?... Venez. On ne va pas vous faire de mal. Il est juste bien que trop temps de vous ramener à la demeure de notre bon Seigneur Placide.

- Tout le monde s'inquiète à votre sujet ! Allez, ne faites pas la timide. Surtout qu'une dame de votre naissance n'a nullement sa place dans ce lieu austère. Après tout, qui sait ce qu'on peut y rencontrer ?... "

On aurait pu croire à la plainte de ces propos mais l'amusement qui s'y répercutait mettait tout au clair.

" - Cessez ces pitreries vous deux ! Cette chienne de femme connait très bien nos intentions. La preuve en est de la mort de Frêne et de Cadet. Les auriez-vous oublié au fond de vos misérables cervelles ? La mise en scène n'a plus d'effet. Par conséquent elle n'a plus lieu d'être. "

Cette révélation m'enragea plus que jamais.
Sans vraiment la contrôler, la flèche encochée depuis un moment et bouillonnante d'impatience partit dans un sifflement strident. Elle alla se ficher dans le tronc d'un arbre, à moins de deux centimètres de la tête quasi chauve de Rhain. Il s'en était fallu de peu, mais le mal était fait.
Rhain en personne cria à son tour.

" - Là ! Là-bas tout près du lac, ça doit être elle. Depêchez-vous bandes d'apôtres. Mais, mais, lâchez les chiens ! Idiots !! "

Les chiens.
C'est eux que je visais et abattais en premier. Egalement au nombre de trois, j'en tuais deux d'une seule flèche, rapide et précise. Le troisième ne m'avait pas repéré. Chance que n'avait pas Eveillé. Aussitôt il attaqua. Trop occupée à cibler les hommes, je n'y pretais guère attention, lui jetant simplement un coup d'oeil, le lien nous unisssant étant suffisant.
Les nouveaux arrivants avaient peut-être repéré la zone où je me trouvais mais sans plus. Ils ne connaissaient pas mon point exact. Et ne savaient pas non plus que je les voyais parfaitement se faufiler bêtement, tantôt derrière un tronc, tantôt près d'un buisson.
Je souriais à la façon d'un carnivore.
Pourtant la panique me gagna d'un seul tenant. Il manquait un homme à l'appel. Le pire de tous : Rhain.

* Où-est-il pa... *

Un coup brutal me fit de nouveau entrevoir un monde de ténèbres. Puis un autre, encore plus violent. Cette fois j'avais l'impression de voler. D'une certaine manière c'était le cas. Mais contrairement aux oiseaux gracieux que j'admirais, je m'écraisais lourdement au sol. Mon arc et mon carquois volèrent aussi, pour aller se perdre dans les ombres des feuilles et de la nuit toute fraîche.
J'avais mal. La tête. Les bras. Le dos. Les jambes. A mon esprit s'ajoutait d'autres souffrances. Eveillé était blessé. Sa patte avant gauche le faisait boîter et du sang lui coulait des flancs. Mais son ennemi à lui était mort.
Je tentais un sourire à cette entrevue. Il s'effaça bien vite.
Là où je me trouvais il y a peu, Rhain m'observait de toute sa hauteur, un air plus que triomphale sur ses traits. Je savais rien qu'en voyant son regard que tout était perdu. Pourtant je tâtais le sol et trouvais une de mes flèches.
Si la mort devais me prendre, je me devais de l'accueillir comme elle le méritait.

Je pistais cette bête depuis déjà deux jours. Elle était bien musclée, et allait sacrément vite ! Elle m'avait fait aller jusqu'aux abords du lac Hylia, où j'avais perdu sa trace. J'admirai la vue en essayant de retrouver une cible, tant qu'a faire, autant essayer de rattraper le temps perdu !
C'est alors que, me faufilant entre les buissons en suivant la piste d'un renard, arbalète a la main, je vis un homme barbu, debout devant une femme à terre.
Cela reveilla mes pulsions meurtrières comme jamais. Il s'appretait sans doute a accomplir un acte immonde. Cela faisait longtemps que je n'avais pas tué d'humains. Les criminels s'étaient calmés dans le bourg, depuis les disparitions que je causais. Mais lui, en plus, allait agir devant mes yeux.

Je posais un genou au sol, et épaulais mon arme. Je visais la tête de l'homme, faisant confiance à mon habileté au tir pour ne pas le rater. Il était de dos, et ne se doutais sans doute pas qu'un carreau d'arbalète volerai jusqu'à lui depuis les buissons derrière lui.
Je décochai le carreau qui vola en bourdonnant comme un frelon en direction de ma future victime. Je vis le projectile se planter dans la nuque de l'homme, laissant dépasser la pointe par l'autre coté, dans une gerbe de sang.
Je remis l'arbalète dans mon dos d'un mouvement rapide, tournant autour de mon corps grace a la sangle en cuir que j'avais fabriqué quelques mois auparavant.
Je dégainais mon épée courte tandis que je me relevais, puis je courut vers le corps de la femme qui était au sol. J'éloignais l'arme du vieil homme d'un coup de pied, puis me penchais sur la femme, regardant si elle était encore en vie. C'était une guerrière gerudo.

-Madame, vous allez bien ? Que c'est il passé ? Que vous voulait cet homme ?
Je désignais de ma lame l'homme qui se vidait de son sang, tout en suffocant. Il n'allait pas avoir une belle mort. Mais il l'avais mérité. La flaque de sang que cela formait arrivait presque à mes bottes. Je tournais mon regard à nouveau vers la femme, qui était couverte de sang, sans doute celui du corps a présent sans vie ayant un objet pointu dans la gorge.

-Ne vous inquiétez pas, je ne vous veux aucun mal. Si quelqu'un d'autre tente de vous agresser, je me ferais un plaisir de le tuer. Et lentement, cette fois ci, dis-je, avec un grand sourire a demi sadique.

Je vis un combat a présent terminé, non loin de la position où j'étais, une femme, un cheval et un loup étaient a coté d'un cadavre sanglant. Le dernier avait le même uniforme que l'homme que j'avais abattu, a ceci prêt que celui de mon homme était intact.

-Héla, là bas ! Madame, vous êtes blessée ?

Je prenais le corps de la femme a mes pieds, après avoir rengainé ma lame, puis j'allais vers là où l'autre femme était. Il fallait s'unir, peut être qu'il restait des ennemis.

-Cette femme a besoin d'aide, c'est elle que les hommes étaient venus agresser. Il faut les empêcher. Unissons nos forces, il doit en rester quelques uns ! Restez ici avec elle, le temps que j'aille chercher ses armes.

Je dégainais une nouvelle fois mon épée, puis j'allais chercher l'arc et les flèches de la Gerudo.

La nuit venait d'envelopper le lac de sa lumière crépusculaire, je chevauchais ma jument, Amaranth, dans la forêt qui bordait le lac Hylia, cette forêt était aussi vieille que le monde lui-même sans pour autant montrer qu'elle soit aussi ancienne.

J'observais tranquillement les étoiles à travers les feuillages des arbres centenaires. Ma louve galopant à travers la forêt inspectait chaque recoin de ses bois légendaires, ce fut ma jument qui repéra une anomalie au sein de ces bois, j'ordonnais à Amaranth de galoper aussi vite que le vent pour voir de quelle anomalie était-ce.

Les sabots foulaient le sol poussiéreux avec force et dextérité, la forêt devenait plus floue au fur et à mesure que ma monture accélérait. Les branches bloquaient le passage, quand soudain il s'ouvrit, j'assistais à un combat entre une jeune femme et trois aggresseurs, mon cerveau trouva le rythme des gestes et attitudes à opter pour combattre ses adversaires, je préça le flanc de l'animal avec force, la jument repartis au triple galop. Je n'eus pas le temps d'attaquer, l'un des affreux m'asséna un violent coup aux hanches me faisant basculer de la selle.
Je tombais violemment sur le sol récoltant des égratignure et des bleus pour demain, mon aggresseur s'approcha de moi, j'eux le temps de lui asséner un coup violent du pied gauche dans l'abdommen de mon adversaire. Je me relevais et dégaina ma chère lame, Délivrance, j'attaquais à coups d'estocs mon attaquant, celui-ci ne vit pas ma louve, Sanguyne, l'attaquer au bras, elle avait bondit du petit buisson derrière mon aggresseur. Ma louve tira si fort que j'eus le temps de trancher le bras de mon opposant, il recula en jurant puis attaqua ma louve.

Furieuse, je levais ma main espérant me contrôler, une boule de feu de couleur pourpre s'échappa de ma main et fusa en direction de l'abdommen du tueur. Je fus assez rapide et je lui assénais d'un coup violent d'épée l'attaque, sa tête vola dans l'air avec un bruit creux quant-elle retombit sur le sol. Le corps retomba violemment sur le sol, je laissais ma louve mutiler le corps du pauvre homme.

Je reculais de quelques pas et m'effondra sur le sol, je regardais le ciel étoilé et fixais plus précisément la lune, la voyageuse, la guerrière, la seule Dame qui m'est jamais soutenue. Mon cheval se posta à côté de moi attendant patiemment que je me lève, ma louve s'approcha de moi et se coucha sur mes jambes en se lèchant les babines souillée par le sang vile de l'homme mort plus loin. J'attendis dans le silence que mes forces se reconstituaient.

La nuit venait de se lever et envahissait le ciel de sa poudre d'étoiles. Namiya et Piaé, son familier ailé, se promenait dans la fôret en quête d'un éventuel ennemi. Pendant qu'elle observait les étoiles, pieds nus sur l'herbe malgré la fraicheur de l'automne, ses oreilles frétillèrent. L'elfe ferma les yeux. Au loin, elle entendait des bruits de luttes, des pas lourds d'un cheval au galop, quelques humains, des cris de douleurs...

Piaé : Maitresse vous entendez ? Cui

D'un geste de la main, elle le fit taire. Deux hommes sur trois étaient morts, tués par deux inconnus. Namiya était trop loin pour distinguer entre les arbres, les diffèrentes personnes. Elle n'en n'eût pas le temps de toute façon. En face d'elle se tenait un homme, jeune, avec un air orgueilleux. Parfait, la jeune elfe le ferait descendre de son piedestal. Elle dégaina lentement ses katanas. En face d'elle, l'homme dégaina une bien piètre épée qui fit sourire Namiya : le manche avait été courbé par ses soins.

?? : Mais que...

Namiya : Manipulation à distance de l'acier, ça te dit quelque chose ?

?? : Sale...

Il ne fini jamais sa phrase. Namiya fonça vers lui avec une vitesse à couper le souffle. A la fin de l'affrontement invisible, le corps de l'inconnu tomba, une grande coupure sur le torse. Il n'était pas mort mais il allait souffrir pendant longtemps jusqu'à se que le mort vienne le cherche.

Namiya : Sombre crétin... A qui croyais-tu avoir à faire ?

L'inconnu s'étouffa dans son sang. L'elfe courut vers la source des bruits qu'elle avait entendu tout à l'heure. A son arrivée, elle fit deux femmes allongées et un homme. Croyant tout d'abord à un nouvel ennemi, elle le pointa de son arme

Namiya : Qui es-tu toi ?

J'avais ramené les affaires de la guerrière Gerudo aupres d'elle, quand soudain une elfe vint et me menaçait de son bien étrange sabre.

-Qui es-tu toi ?

Je n'avais encore jamais vu d'arme de ce type, c'était fascinant, j'en oubliait presque que sa propriétaire voulait m'en faire mordre le tranchant.

-Calmez vous, je viens de sauver la Gérudo qui est au sol, et la guerriere a coté a tué l'autre assaillant. Si vous ne me croyez pas, allez voir le cadavre de l'autre là bas, vous trouverez un de mes carreaux planté dans sa gorge.

Je n'avais en aucun cas peur d'elle, puisque je ne ressent rien, mais je ne tenais pas a mourir pour autant. Je regardais la flaque de sang que j'avais faîte a la pointe de mon carreau.
Magnifique...

-Calmez vous, je viens de sauver la Gérudo qui est au sol, et la guerriere a coté a tué l'autre assaillant. Si vous ne me croyez pas, allez voir le cadavre de l'autre là bas, vous trouverez un de mes carreaux planté dans sa gorge.

Entendant la discution, j'ouvris les yeux et observait la nouvelle arrivante, pas plus grande que mo de la même taille, elle était elle aussi une elfe, voyant l'arme pendante sur ses hanche, je sus tout de suite que cette femme était un adversaire de taille, mon énergie récupéré. Je me levais en vitesse dégainait mon arme et la brandissait sur la gorge de la jeune elfe qui osait toucher cet inconnu, j'ordonnais quand même à ma louve de se tenir prête à tuer le jeune homme. j'ennonçais d'une voix calme et envoutante ma question.

- Qui êtes-vous bon sang!!

Ils me regardaient tous avec la même question dans leur tête "Qui es-tu?"
Je ne lâchais pas du regard mes nouveaux adversaires, ne sachant qui ils étaient je les considérais comme des ennemis potentiels, surtout l'homme qui avait tué avec une arbalète l'homme allongé plus loin dans sa flaque pourpre-rubis. J'observais la lune mais se fut la mon erreur, la jeune elfe en profita pour m'avoir et me faire un clé de bras, réduite à l'état d'impuissance, je regardais ma louve retrousser ses babines encore couverte du sang de notre ennemi, je déclarais avec affection.

- Ruep sap sia'n... emlac In!

Le message passa et la jeune femme me poussa sur le côté et répéta sa question avec impatience.

- Qui êtes-vous?

- Je me nomme Sayuka Hyruka, guerrière faisant partis de l'Ordre de Krynn, chanteuse ambulante. Voilà je me suis présentée, maintenant à vous!

Voyant que la situation ne tournait pas a son avantage, je pensais bon de feindre la colère.
-Mais calmez vous ! Vous voyez pas qu'on est dans le même camp ? On a tué des types en uniforme. Vous remarquez pas qu'on a pas d'uniforme ? La prochaine fois je prends de la nourriture et je vous regarde vous battre. Alors du calme.
-Il faut que je ne provoque pas de combat, je pense que je suis inférieur a elles.
-Peut etre, mais je saurais les manipuler. Comme toujours.

Je rengainais ma lame, puis fixais mon regard sur les elfes.

-Nom nom est Unuldur Holefer, je suis chasseur. J'étais sur la piste d'un gros cerf quand j'ai été mené jusqu'ici. J'ai vu l'homme debout devant cette femme
Je désignais la Gerudo, dont je ne savais toujours pas le nom.
-Il semblait lui vouloir du mal. Et je pense qu'il était du genre "profiter" des atouts de sa victime avant de la tuer, si vous voyez ce que je veux dire. Je l'ai abattu d'un carreau.
-Je ne dois pas tout leur dire.
-Je sais, je n'ai pas oublié.
-Alors je dois me taire.
Je me tut, et laissa parler les femmes en face de moi. Je remarquais que le loup non loin de moi me regardais attentivement. Mais a la phrase incompréhensive de sa maîtresse, il se calma. J'évaluais la menace que représentais tout ce monde. Et ca ne sentais pas bon pour moi. Mieux valait être prudent...

Namiya continuait de pointer son katana vers les jeunes gens. Avec une vitesse dont elle ne s'attendait pas, une des jeunes filles par terre fit tomber son arme et pointa la sienne vers sa gorge. Elle ordonna même à son loup d'être prête à tuer le jeune homme. Profitant d'un moment d'inatention, la jeune Capitaine retourna la situation et posa sa question d'une voix froide.

Namiya : Qui êtes-vous ?

Sayuka : Je me nomme Sayuka Hyruka, guerrière faisant partis de l'Ordre de Krynn, chanteuse ambulante. Voilà je me suis présentée, maintenant à vous!

Unuldur : Nom nom est Unuldur Holefer, je suis chasseur. J'étais sur la piste d'un gros cerf quand j'ai été mené jusqu'ici. J'ai vu l'homme debout devant cette femme. Il semblait lui vouloir du mal. Et je pense qu'il était du genre "profiter" des atouts de sa victime avant de la tuer, si vous voyez ce que je veux dire. Je l'ai abattu d'un carreau.

Namiya remarqua l'arbalète posée sur le côté du jeune homme. La jeune fille rengaina son katana non sans réticense. Autant d'étranger réunis si prêts de sa Guilde ne pouvait pas être bon signe. Elle soupira.

Namiya : Quand à moi, je suis Namiya, Namiya Itsuki. Capitaine de la Guilde Moordenaar. J'étais en promenade quand je vous ai entendu, j'ai tué l'homme qui me barrait la route et j'espère que vous ne ferait pas cette erreur...

La familier de la jeune hybride mit un peu de temps à rattraper sa maîtresse. Il se posa gracieusement sur l'épaule de celle-ci. Namiya essaya de deviner sur le visage des jeunes gens mais ce qu'elle remarqua sur le visage de l'homme la troubla quelques peu. Aucunes expressions ne transparaissaient sur son visage, à demi-cachée par sa capuche...

Remarquant, la guilde à laquelle la jeune elfe appartenait, je plissais mon nez et baissais aussitôt mon arme pour la replaçait dans son fourreau attaché dans mon dos. Je regardais droit dans les yeux l'assassin, puis je fis revenir en bougeant légèrement mes doigts ma louve , elle s'assit sur son postérieur et observa la scène de ses yeux dorés. je reculais de trois pas, puis me retournais et siffla doucement, Amaranth s'approcha et je caressais son museau pour la calmer. Pensive et concentrée, j'écoutais la conversation avec attention, maintenant que je savais que l'elfe était un membre de la guilde Moordenaar qui plus est un Capitaine, je me sentais plus détendu, mais le jeune homme en face de moi ne m'inspirait guère confiance, valait mieux se méfier de lui et de son arbalète. Ma monture calmée, je regardais le jeune homme avec une certaine convoitise.

"Il pourrait être un adversair de valeur" pensais-je

Malgré moi je lui souris avec élégance, j'étais de nature curieuse quant-il s'agissait de mes adversaires, j'aimais savoir à quoi ils ressemblaient sans pour autant avoir un quelconque intérêt pour eux, ma pensée envers les hommes étaient différentes de celle que j'avais pour les femmes, les hommes étaient de beaux et séduisants ordures, ils nous amadouent pour mieux nous détruire, alors que les femmes étaient solidaires envers les autres.
Je serrais mes poings avec tant de fureur qu'un halot rouge pourpre l'entoura, pour calmer ma colère, je marchais en direction de la jeune Gérudo, l'homme à la cape sombre observait chacun de mes gestes.

"... il protège cette femme... intérressant"

Je déviais donc ma trajectoire et m'assis dos à un arbre et déclarais avec une once d'insolence et de colère.

- Alors jeune homme vas-tu te présenter?? En lui décochant un sourire carnassier

La façon dont la jeune femme au loup agissait envers moi était étrange. J'étais sur le Qui-Vive. Pas question d'être pris au dépourvu. Elle semblait m'en vouloir pour quelque chose que j'ignorais. Après tout, je venais à peine de la rencontrer. En tuant des ennemis communs. Ce qui aurait du faire l'inverse.
Elle n'aurais pas dû m'en vouloir d'avoir tué une belle ordure comme ces types. Elle devait sans doute se rendre compte de mon incapacité a retransmettre des émotions par le visage. Émotions qui n'existent pas.
Elle rappela son loup à ses pieds. Je remarquais le halo rougeâtre qui luisait faiblement autour de ses mains.
Je retirais ma capuche, laissant apparaitre mon faciès aux belles dames autour de moi. Je passais une main dans mes cheveux mi-longs et bruns, puis me grattais la joue, encombrée par une barbe de plusieurs jours.
A la question de l'elfe, je souriais.
-N'écoutez vous point ? Je vous l'ai dit, mon nom est Unuldur Holefer, et je suis un chasseur. Une proie m'a amenée jusqu'à cet endroit. J'ai vu l'homme à présent couché là bas debout devant cette femme, prêt a lui faire quelque chose d'immonde. Je ne pouvais pas le laisser faire. J'ai comme un problème avec ce genre de criminels.
-Elle semble m'en vouloir.
-Pourquoi m'en voudrait elle ?
-Je n'en sais rien, mais elle a l'air puissante.
-Je ne suis pas un débutant, quand même.
-Je sais, mais je me ferais tuer sans aucun problème par n'importe qui d'entre elles.
-Il faut que j'essaye d'établir un contact amical, sinon je risque de me retrouver avec une lame dans le corps.
-Pas très agréable, je l'avoue.
-Mauvais souvenirs...
-Bon, il faut que je dise quelque chose.
-Vous semblez fort bien équipée pour une chanteuse ambulante ! Vous êtes la première que je vois avec une épée, en fait.
Je me raclais bruyamment la gorge.
-Vous n'avez pas vraiment l'air de m'apprécier plus que les cadavres encore chauds de ces messieurs, dites moi. Puis-je vous demander pourquoi ?, fis-je, avec mon plus beau sourire.

Voyant, le jeune me poser cette question, j'en fut étonnée, même embarrassée. Me levant avec grâce, je marchais en direction de Unuldur, m'arrêtant à quelque centimètre de lui, je scrutais son visage, puis me détourna tout en lui répondant.

- Tu es le premier homme à me poser cette question... eh bien... je suis chanteuse ambulante certe, mais en d'autre ciconstance je t'aurais dit que c'est pour effrayer les bandits de grand chemin, mais maintenant que tu m'as vu me battre je vais devoir te dire pourquoi...

Ma louve gémit lorsque je fermais les yeux, elle savait ce qui allait se passer, je continuais néanmoins mon récit.

- Tu as du le remarquer je suis une elfe.

Il hocha la tête sachant déjà cela, tout le monde pouvait reconnaître un elfe grâce à ses oreille pointues.

- Eh bien, comme la plupart de mes confrères et consoeurs, j'ais une grande agilité et une endurance hors du commun, nous sommes aussi réputé pour avoir une grande maîtrise des épées et de l'arc, mais vois-tu je suis en quelque sorte différente... je ne peux maîtriser cet art...

Cette phrase me fit très mal au coeur, les larmes commençaient à perler.

"Traîtresse! Vous me mettez plus en colère qu'autre chose, cessez de couler!" Pourtant elles étaient là à rouler sur ma joue telle des diamants.
Ma louve se mit sur ses pattes et commença a grogner contre moi, elle savait ce qu'il allait se passer si ce jeune homme insisté trop pour savoir qui j'était... mon nom et mes titres ne lui avait pas suffit? Pourtant je crus entendre dans sa voix de la curiosité comme s'il essayait de jauger ma force, eh bien donnons-lui ce qu'il veut.
Je me retournais pour lui faire face, les larmes sur mes joues je continuais ma phrase.

- Je ne peux leur ressembler et cela me blesse, je ne peux être comme eux, je ne peux être parfaite comme ma race, vois-tu j'ais mis des années à essayer de maîtriser un art, mais aucun me correspondait j'ais donc pris la décision de prendre cette épée... (je pris une pause, je regardais le manche de ma lame et souriais) ma lame, ma très belle compagne, cette épée, Délivrance est la seule que j'ais pu maîtriser, mon peuple m'a banni parce que j'étais différente... Je suis chanteuse ambulante et guerrière maudite par mon peuple.

Je soupirais et reculais d'un pas car ma Sanguyne, ma louve, commençait a montrer ses crocs avec férocité, tel a été mon erreur d'avoir raconté une partie de ma vie à ce jeune homme.

"Jeune? il doit être plus vieux que moi", je souriais et levais les yeux vers lui, ma louve glapit et recula très vite comme si elle voyait un fantôme. Je regardais la flaque à mes pieds et je vis mes yeux; argenté avec un mirette doré comme les yeux de ma louve. Levant mon regard vers le jeune homme, je ne vis aucune expression sur son visage. Une douleur vive me fit plisser les yeux, ma main gauche était recouverte de sang, mes ongles avaient transpercée ma peau, créant une blessure superficielle. Abandonnant ma blessure je relevais mes yeux vers l'homme et le fixait avec aigreur.

-Pourquoi rechercher la perfection ? C'est stupide, de bannir les gens, simplement parce qu'il ne sont pas parfaits ou différents. Chez moi, on appelle ça le racisme, et c'est très mal vu. Les racistes sont châtiés, si ils osent faire quelque chose. Voyez-vous, je n'aime pas les gens hautains, trop parfaits, cela indique un fort manque de confiance en soi dans l'enfance qu'on a comblé par du ciment qui a trop gonflé, et au final, au lieu d'être difficile pour lui, sa situation sociale est difficile a vivre pour les autres. Ne pleurez pas.
Je repris ma respiration.
-Regardez moi bien. Suis-je parfait ? Suis-je beau, avec mon gros nez, ma cicatrice ? Suis-je supérieurs aux autres par mon intelligence ? Suis-je si sage que tout le monde me respecte ? A toutes ces questions, la réponse est non. Est-ce que j'en souffre pour autant ? Assurément pas. Je ne suis pas très respecté, ni très respectable, mais ces imperfections font ma force. Je suis différent des autres par mes particularités mais aussi par mes défauts.
Vous avez déjà la chance d'avoir les capacité physique d'une elfe, soyez heureuse. Moi, je ne suis qu'un homme, mais ce n'est pas parce que je suis moins fort, moins rapide, moins agile que vous que je suis inférieur.
Sachez que ce que je pense n'est pas forcément vrai, mais je pense néanmoins que les elfes ne sont pas parfaits. Mais pas du tout. Être fier d'être meilleur que tout le monde, c'est être beaucoup moins bien que la ménagère cinquantenaire qui elle, est modeste. Ce n'est pas tant la naissance, ou la race, voire même le sexe d'une personne qui fait ce qu'elle est, mais les actes. N'essayez pas de ressembler a quelqu'un, ne ressemblez pas a votre race. Soyez vous même, c'est l'important. Et n'en ayez pas honte. Et là, vous vaudrez bien plus que les hypocrites qui vous ont bannis.
-C'est moi qui ait dit ca ? Alors que je cache ma vraie nature ?
-Je rajouterais que les elfes sont bien idiots de vois avoir bannis, car c'est une bien belle lame que vous avez là !, finissais-je, avec un sourire.

J'espérais calmer les tensions, avec cette longue tirade...

Ses paroles mon vraiment troublées, comment un humain pouvait dire de si belle chose à un être comme moi. Je regrettais de ne point lui dire ce que j'avais fait pour me faire bannir, même si mon incapacité à un être comme eux en était le premier motif. Mes yeux argenté à la mirette doré étaient toujours là... comme activé par ma répugnance envers les humains. Je soupirais et lui souris pour le remercier de ccette belle prose. Je m'accroupis et tendis la main vers Sanguyne, elle gémissait toujours comme si elle avait un monstre devant elle, j'ouvris la bouche pour l'appeler, mais aucun son ne sortis, je murmurais donc dans ma langue natal.

- Ruep riova à sap sa'n ut... In! In! ehcorppa...

Ma louve s'avança mais continuait à grogner avec férocité. Ma colère commençait à s'apaiser comme-ci les mots de l'homme m'avait soigner ou enlever ce fardeau, je fermais les yeux et essayais de savoir si je devais lui faire confiance ou non, mes yeux on pris la décision en le reouvrant, ils avaient à nouveau leur couleur d'origine, violet. Ma louve s'approcha et renifla ma main blessée. Je me relevais et observais le chasseur avec une certaine curiosité, je voulais en savoir beaucoup plus sur lui et lui en apprendre d'avantage sur moi, mais des crocs de lave m'en empêcha, mes sourcilles se sont froncés.

"Eh bien tu te rebel... tu ne veux pas me laisser, tu essaies encore d'avoir le contrôle sur moi.... maudit démon... je ne te laisserais pas faire, ceci est ma vie et mon corps, alors retourne dans le néant!!" à ces mots les crocs de magma disparurent sans pour autant m'ébranler de sa fureur.
Je regardais toujours Unuldur, une seule question me vint à l'esprit.

- Qui êtes-vous? Je ne veux pas dire votre nom et votre titre ou classe, mais qui êtes-vous réellement pour savoir si bien parler de la différence des races... qui êtes-vous? , répétais-je dans un murmure.

-Oh, je ne suis pas grand monde. Je vous l'ai dit, je ne suis qu'un simple chasseur. C'est juste qu'au lieu de courir les jupons, dans mon jeune temps, je réfléchissais. Je philosophais. C'est aussi pour ca que je n'ai guère d'amis. Je ne sortais pas beaucoup pour aller voir mes amis, je préférais la compagnie de mon arbalète de chasse. Et aujourd'hui, j'ai le réflexe de réfléchir. Beaucoup. Et ma seule amie est mon arbalète, encore à ce jour. Cette faculté de réfléchir, je la tiens de mon père, qui était un homme bon, il n'était pas riche, pas de haute naissance, mais il était apprécié, on le respectait, car il venait en aide à quiconque en avait besoin. Malheureusement, ce ne fut pas de même pour moi. J'ai tenté d'aider les gens, mais ils refusèrent mon aide, tenant trop à leur réputation pour se faire aider par un "manant" comme il m'appelaient. Juste à cause de ma cicatrice.
Car les gens "nobles et respectables" se doivent d'être physiquement parfaits. Alors, l'exclusion, j'y ai longuement réfléchi. Je ne me suis pas fait bannir, non, mais on ne m'approchait pas trop. Simplement parce que cette cicatrice me fait passer pour un tueur.

Je n'avais pas tout dit sur mon exclusion, mais mieux valait pour elle qu'elle ne sache pas tout. Je voyais ses yeux changer de couleur, passer des couleurs des métaux précieux au violet améthyste. L'améthyste. La pierre que je trouve la plus fascinante parmi toutes les pierres. Celle que je "préfère" en quelque sorte. J'avais, à ce moment là, un petit pendentif en améthyste, représentant un aigle. Les seuls animaux à m'apprécier à peu près.
De biens jolis yeux, donc.

-Les gens passent leur temps à juger les autres sur leur apparence, leurs facultés, mais je préfère de loin un benêt hideux au cœur d'or qu'un "noble" elfe intelligent, mais hautain et cupide. Non pas que vous soyez hideuse. Loin de là. Ce que je veux dire, c'est que la valeur d'une personne n'est pas imposée par un "moule" commun, comme pour les gâteaux, mais par la valeur de leurs actes. Je me suis moi même fait juger arbitrairement à cause d'une cicatrice faite par une belle ordure, qui avait échappé au système judiciaire encore trop archaïque à mon gout. Un jour, il a disparu, sans laisser de traces.
-Chut, je ne dois pas en dire de trop.
-Je sais.

Ce que je n'avais pas dit, c'est que c'était moi qui l'avait fait disparaitre. C'est moi qui l'avait tué de sang froid, puis démembré.
Je racontais un peu ma vie, tout en détournant un peu la conversation. Je n'aime pas parler de moi. Je suis vide.

Ecoutant la tirade du chasseur, je me suis dise qu'il n'aimait pas raconter sa vie ce qui me facilita un peu la tâche.

- Je vois, vous n'aimez pas parler de vous... Eh bien moi non plus je n'aime pas m'attarder sur des explication futile comme qui je suis, je préfère combattre et chanter que de m'attarder dans les ruelles des villes.

Je me retournais et m'approchais de ma jument, je venais de remarquer qu'elle avait été blessé pendant mon combat avec cette ordure, Je déchirais un pan de la chemise de mon ennemi mort, appuyais sur la blessure.

"Hum... blessure au flanc... c'est assez superficielle heureusement..." ma jument me regardait d'un oeil affectueux, puis se coucha par terre en m'entraînant avec elle pour empêcher le sang de couler, avec sa tête Amaranth me poussa un peu, je compris ce qu'elle voulait et j'allais accéder à sa demande. Tournant la tête vers le jeune homme, je lui déclarais avec mon plus beau sourire.

- Vous devriez vous occuper de notre très chère blessée, cette Gérudo ne tiendras pas longtemps si vous ne pansez pas la blessure qu'elle a à la tête...

Je me tournais à nouveau vers ma jument et entonna une chanson pour elle et la nature au alentours. Sanguyne se coucha près de la jeune Gérudo et veilla sur elle.

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Au ton de leurs voix il était assez difficile de prédire leurs prochain comportement à mon égard. Ils étaient venus à mon aide sans rien connaître de moi. J'étais voleuse. Et même si c'est une occupation loin d'être légale, elle me permettait de vivre. Leur mentir aurait était la plus sage des décisions que j'aurais prise depuis un bon moment. Pourtant je ne fis rien. Après tout qu'est-ce que je perdrais à être franche avec eux ? Si ils me rejetaient je ne serais pas plus seule qu'auparavant. Et si ils m'acceptaient malgré mes occupations eh bien, j'imagine que quelques alliés de plus ne serait pas de mal.
Ne m'offrant que la vue de leur dos, je fixais mon regard au sein des cieux. L'air perdue mais bien là. Je serrais les dents. Ma décision était prise.

" _ Tu ne vas quand même pas tout leur dire ? Te mettre à jour comme ça, alors que tu ne sais rien d'eux... "

_ Paix Eveillé ! "

Je n'avais pas besoin de le regarder pour connaître sa réaction, car aussitôt son esprit se ferma au mien, s'enfermant dans la contrariété, certes passagère comme toujours, mais une contrariété quand même.
Soudainement prise de remords je lançais une dernière phrase aux tons d'excuses.

" _ Pardonne-moi... "

Je le laissais enfin en paix avec mes reproches blessants et inutiles.
Cette fois mon regard alla se perdre dans les flammes d'un brasier naissant. Puis le soleil couchant.
Au moment où j'ouvrais la bouche pour tout avouer à ces inconnus, une peur palpitante me serra le coeur.
Je retenais Eveillé. Enfin je le lachais, prenant seulement conscience de la pression que j'exerçais sur lui, affolée de crainte aussi.

Il était blessé, souffrant, là-bas, quelque part au pied d'un buisson et déjà son esprit semblait ne plus être ici. Ni une ni deux je me relevais, ne tenant plus compte de rien mis à part d'Eveillé lui-même. J'aurais voulu crier de toutes mes forces vers lui mais aucun son ne sortait. Je tentais alors par la pensée, tatonnant ci et là, comme en aveugle. Puis j'explosais.

* EVEILLE ! Je t'en prie... Réponds-moi. Guides-moi. Ne me laisse pas, toi, le dernier fil qui me tient encore. *

Ma blessure à la tête me lancinait depuis un moment mais cette fois la douleur pris une nouvelle tournure.
Les étoiles dansaient inlassablement devant mes yeux. Des ombres, non, une seule ombre, prenait forme devant moi. Ma main dans la sienne, elle m'ennenait vers la musique. L'homme me prit dans ses bras. Nous dansions sur cette mélodie ennivrante, nous coupant de tout et de tous. Ses yeux verts noyés dans les miens. Son sourire faisant écho au mien. Son pas sûr et rassurant. Ses paroles que je ne comprenais pas mais qui ne cessaient de faire battre mon coeur un peu plus vite. La chaleur de son regard. C'est à cet instant je sus que je l'aimais. Oui, j'aimais une ombre. J'aurais voulu me perdre à jamais au creux de ses bras.

La fièvre me faisait délirer me donnant l'impression de somber dans la folie toute entière. Je ne ressentais plus l'envie de me battre, de lutter pour la vie qui me tenait encore si faiblement. Je souhaitais simplement rester là, avec lui, dans cette élégante éternité qui nous unissait. Cette chaleur mêlée à ce tourbillon d'émotions et de bien-être, je ne pouvais les quitter, alors je m'y laissais sombrer.

La blessure de mon cheval soigné, je me levais et regardais autour de moi, mes yeux se posèrent sur le corps de la jeune Gérudo, elle avait les yeux ouvert, mon chant cessa. Je me dirigeais vers sans pour autant adresser au passage un regard désapprobateur à Unuldur. Je m'agenouillais près de la femme, ses yeux était ouvert, mais des larmes perlaient sur le soin de ses yeux. Je regardais ma louve et je compris que quelque chose clochait. Sanguyne se leva et renifla le sol, elle suivit une piste, cette piste était une traîné de sang. Je suivais avec prudence ma soeur d'arme, elle me conduisit près d'un buisson épineux, elle recula dès mon arrivée et me laissa le plus grand soin de fouiller le buisson. Un petit trou voilà la petite ouverture, un trou épineux, je mis engouffrais, m'écorchant tout le corps, visage compris de petite perle écarlate firent leur apparition sur mes bras. Enfoncée dans le trou jusqu'aux jambes, c'est là que j'aperçu cette petite boule orange, cette petite créature gémit faiblement, je levais mon bras pour essayer de le toucher, mais il glapit à peine que j'eus toucher sa fourrure. Je m'enfonçais donc un peu plus dans le buisson, je pus prendre cette petite boule dans mes bras, elle respirait à peine. Un reniflement me fit sursauté, un sanglier... un sanglier été derrière moi, il avait été curieux d'entendre les glapissements de cette petite chose serré contre moi. Je l'entendit charger.
Le buisson vola en éclat moi avec, j'atterris de plein fouet sur le tronc d'un arbre, le choc me fit lâcher un cri, le sanglier chargea à nouveau... je crus voir la mort face à moi, mais une ombre s'interposa et lui trancha la gorge d'un coup sec de la mâchoire. Ma soeur m'avait une fois de plus sauvé, elle tourna la tête vers moi et me toisa avec férocité comme si elle me disait "Je ne suis pas là pour te sauver ainsi... toi que je croyais être puissante". Les paroles me firent l'effet d'une flèche en plein coeur, je me levais avec le feu orange dans mes bras. Sanguyne me suivait avec colère et moi avec tristesse, arrivé près de mon cheval, le chasseur me regarda avec stupecfaction, mes habits avaient du sang et mon corps était égratigné de partout. Je me laissais tombé sur les genoux près de la Gérudo et y déposa sur son ventre, le renard.
Ma vision s'embua et je coucha près de la Gérudo et dormis avec ma soeur qui veillait sur moi...

Je soupirai. Appuyée contre un arbre, j'avais laissé tomber la discussion mais je n'étais pas partie. Ces jeunes gens m'intérressaient maintenant. En particulier l'homme sans expression. Moi-même je n'étais pas très explicite mais jamais les gens ne m'avait fait comprendre que je ne ressentais rien, comme un grand vide. La nuit poursuivait son cours mais je n'étais pas fatiguée. Les deux autres jeunes filles tombèrent comme des mouches, l'un de sommeil, l'autre de sa blessure. Etrangement, je sentis un sourire compatissant naître sur mes lèvres. Pourquoi je souriais ? Je ne savais pas.

Je m'approchais de l'homme à l'arbalette. Après avoir tué ces personnes, même si c'était des criminels, un humain normal aurait eu au moins quelques remords. Et là, rien. Très intérressant. Je m'assis sur le sol et ramenai mes genoux vers mon visage.

Namiya : Maintenant qu'elles dorment à point fermés, je voudrais savoir... Que vous arrive-t-il, Monsieur Je-n'ai-plus-d'émotions ?

-Pardonnez moi, je n'ai pas compris le sens de votre question. Pourriez vous développer votre pensée ?
-Bah voila que je parle comme un aristocrate !
-Ouais, les temps changent.
-J'ai remarqué, c'est pas tous les jours que je parle comme ça.
-Normal, c'est un officier d'une guilde d'assassin, si je lui parle mal on me retrouvera en petits morceaux dans le fossé le plus proche.
-Pas bête.

Je fis a l'assassin mon plus beau sourire, puis lui je m'occupais d'aller ramasser les carreaux d'arbalète encore utilisables sur le sol.

-Je sais que vous êtes une tueuse professionnelle, mais vous sauriez soigner nos compagnonnes, qui ont l'air d'être gravement blessées ? J'ai quelque notions mais juste pour les égratignures.

En réalité, je savais très bien comment les soigner, seulement, je voulais savoir ce que faisait ma nouvelle... Amie. Tandis que j'étais occupé. Parce qu'elle aurait très bien pû me tuer, juste parce que j'ai l'air bizarre.

-Vous voulez sans doute dire que je ne suis pas effaré d'avoir tué des hommes ? Bah, autant que je ne vous le cache pas. Vous avez déjà entendu certaines histoires, vous savez, celles qui parlent de tueurs, violeurs, qui agissent pendant des mois, voire des années, et qui disparaissent, du jour au landemain ? Vous ne vous êtes jamais demandé pourquoi, ou comment ils ont disparus ?
Je ricanais, un petit brin de sadisme et d'hystérie se faisant sentir dans mon rire.

» A la poursuite d'un rêve ; Ystaria Zhinaïs [Anciennement Umbre]