Sea, sex & suuuuuun...

Ephraim arriva au lac. Ce lac était connu pour abriter les mercenaires de la guilde Moordenar, et il avait de bonnes raisons de penser que Mya les avait rejoints. Des vacanciers se baignaient dans le lac. C'était normal, vu la chaleur qui accablait Hyrule aujourd'hui. Ephraim soupira. Comment trouver une tueuse dans un endroit pareil? Autant chercher une aiguille dans une botte de foin. Tout à coup une femme le bouscula en faisant tomber ses affaires. Il lui assura que ce n'était pas grave et l'aida à ramasser ce qui était tombé. Des pommes, des morceaux de viande, des dagues... La femme repartit, et Ephraim la suivit du regard jusqu'à se rendre compte qu'elle avait vraiment un air de famille avec Mya. La même attitude... Il décida d'écouter son instinct et suivi de loin la femme jusqu'à une maison au bord du lac. Sans doute là où Mya habitait. Que faire maintenant? Frapper à la porte? Il n'en eu pas besoin. La tueuse se trouvait derrière lui. Il se retourna, un large sourire au visage avant de lui tendre une cape.

Ephraim: C'est à toi non?

La revoir lui faisait un bien fou. Il ne savait pourquoi, il se sentait juste vivant. Cette fois il ne se voyaient pas en tant qu'adversaires. Comment se voyaient-ils alors? Ephraim n'en avait strictement aucune idée. Se voir était suffisant.

Mya fut surprise. Comment l'avait-il retrouvée ? Il devait savoir que les assassins habitaient pour la plupart près du lac. Elle avait tant rêvé de ce jour : celui où ils se reverraient de nouveau. Elle avait imaginé tous les sénarios possibles. Mais là, elle ne savait que dire. Elle restait muette, face au jeune homme qui hantait ses pensées. Elle rougit, puis détourna le regard. Elle ne pouvait regarder ses yeux vert, teintés de jaune trop longtemps ... Elle balbutia :

" Heu ... tu pouvais la garder, tu sais. J'en ai d'autres ! "

Elle regardait toujours au sol. Elle se sentait stupide, à présent. Elle n'arrivait pas à aligner deux phrases. Et ses phrases étaient d'une simplicité ... Mais pourquoi l'avait-il recherchée. Sûrement pas pour lui rendre sa cape. Il se doutait bien qu'elle en avait d'autre, et que ce n'était pas un objet de valeur sentmentale. Alors pourquoi ? Juste pour la voir ?! Non ! C'était impossible ... Un empereur ne s'abaisserai pas à cela. Elle était hors la loi, après tout ... Mais justement, étant donné qu'il était empereur, il aurait envoyé un émissaire, s'il voulait simplement lui rendre sa cape ou lui dire quelque chose ... Tout s'embrouillait dans la tête de Mya. Elle ne comprenait pas. Elle ne comprenait plus. Elle savait juste qu'elle était heureuse de le revoir... Heureuse qu'il se soit déplacé pour elle ... Juste elle ... Mya ... Une petite orpheline devenu assassin, qui n'avait d'obligations nule part, sauf à la guilde qui lui rapportait beaucoup.
Elle n'avait prêté allégence qu'à Iker, qu'elle admirait. Pour le reste, elle ne défendait personne en particulier. Pas même son oncle et sa tante. On lui avait apprit durant sa formation, dès l'âge de 3 ans qu'elle n'avait pas à avoir d'attaches quelque part, puisque c'était une faiblesse pour elle et une arme pour les autres qui pouvaient se servir de ses sentiments. Elle ne savait pas ce qu'était aimer ! Ses parents s'aimaient, elle le savait. Mais quant-à savoir comment et pourquoi, cela lui était inconnu. Ephraim était la première personne qu'elle n'avait pas envie de voir mourir, à aucun prix, excepté Iker qui l'avait receuillit et qui était son superieur, ce qui était donc normal.
Peut-être était-ce cela, aimer ... Tenir à quelqu'un, vouloir le protèger, qui soit heureux ! Même si on doit donner sa vie pour cela ... Oui, ses parents avaient donné leurs vies pour elle et elle savait que c'était par amour ... Mais elle ne voulait pas ! Elle ne pouvait pas ! Un assassin ne peut aimer. C'est d'ailleurs ce qui avait coûté la vie à ses parents. Elle lui dit donc sèchement :

" Tu peux repartir avec ! Tu sais que je n'en ai pas besoin ! Ne viens pas me narguer ! Surtout chez moi ! Ne crois pas que parce que tu ne m'as pas achevée, tu es devenu mon héros ou je ne sais quoi ! Que je te vois comme un gentil jeune homme plein de bonnes intentions qui ne veut que la paix entre les clans ! Tu es avant tout mon un ennemi, et si tu t'inquiète pour ta dète, saches que je n'ai qu'une parole : elle te sera rendue le moment venu ! "

Elle n'arrivait pas plus à le regarder en face. Pourquoi était-ce si dur ? Ce n'était qu'un être humain comme les autres, pourtant ... Juste après avoir prononcé ses mots, elle s'en voulu. Une douleur aigüe dans le ventre la tiraillait. Elle se haïssait. Comment pouvait-elle lui parler ainsi, alors qui l'avait épargnée ?!

Et paf. Il ne pensait pas qu'elle serait si agressive. Il secoua négativement la tête.

Ephraim: Quel dette? On s'est battu et t'es tombée dans les pommes. J'allais quand même pas te laisser pour morte.

Calmes-toi. Pourquoi se sentait-il aussi gêné? Il avait peine à le cacher. Ne pas trembler. Alignes tes arguments.

Ephraim: Nous ne sommes pas ennemis. A moins que ma tête ne sois mise à prix mais dans ce cas tu aurais déjà sorti les armes non?

Ephraim était complètement désarmé. Ses seules armes étaient son corps, la magie et la diplomatie. Il savait qu'il n'aurait à se servir que de la dernière. La vie était un jeu qui parfois n'était pas assez dangereux. Ephraim ferma les yeux. Il ne parvenait pas à mettre de l'ordre dans son esprit qui était devenu un chaos sans nom. Chaos causé par cette fille. C'était ça que les gens appelaient l'amour? Bizarre comme truc. Jusqu'à cet instant, Ephraim n'avait ressenti qu'une profonde amitié pour ses compagnons, mais jamais un sentiment aussi fort et violent. Il avait de plus en plus de mal à se contenir. Qu'est-ce qu'il voulait à la fin?! Il se détestait.

Ephraim: Je...


Pourquoi les mots se coinçaient-ils dans sa gorge? Comme si son cerveau était en grève, il ne parvenait plus à réfléchir. Il déglutit et ferma les yeux. Il n'en pouvait plus.

Ephraim: Je t'aime!


Il faillit se retourner pour voir si quelqu'un d'autre n'avait pas parlé à sa place. Comme si sa bouche avait agi seule, indépendament de la conscience et du cerveau juste pour exprimer la passion qu'éprouvait le jeune homme. Bon maintenant c'était quitte ou double. Ou il allait se faire engueuler avec une force incroyable ou... Ses sentiments pouvaient être réciproques?

ARG ! Ce que Mya redoutait tant arriva ! Non !!! Pourquoi lui avait-il dit cela ? Tous ses plans étaient ainsi contrariés. Elle ne POUVAIT PAS s'attacher à lui ! Cela la mènerai certainement à la mort !
Elle rougissait, se sentait très mal physiquement mais elle se rendit compte très vite que c'était encore pire psychologiquement... Elle ne pouvait en supporter d'avantage ! Son coeur combattait violememment sa raison. Elle ne voulait pas qu'il l'emporte et essaya donc de se maitriser. Impossible ! Elle tremblait ! C'était si simple, pourtant ! Deux mots ... trois si l'on chipotte ! Mais ils signifiaient tellement pour elle qui n'avait jamais su aimer, ni même se faire aimer. Comment un amour pouvait-il naitre durant un combat ?!
Elle leva alors le regard. Il semblait perturbé, attendant une réponse. Il commença à s'affaisser légèrement quand il vit que celle ci ne venait toujours pas. Elle le regarda alors dans les yeux et ils pâlirent l'un et l'autre. Il avait vraiment un regard magnifique, si seulement elle pouvait ... Non ! Elle ne pouvait pas ! Mais peut-être que c'était cela, la vie. Vivre pour celui qu'on aime, même si cela conduit à notre perte.
Ne se contrôlant plus, elle caressa tendrement sa joue. Mais elle se reprit aussitôt et la retira d'un geste sec, après avoir réalisé ce qu'elle faisait. Ephraim souriait, à présent. Il comprenait que ses sentiments étaient partagés. Il était encore plus beau quand il souriait. Mya n'avait jamais vu d'ange, mais elle était certaine que s'ils existaient, ils ne pouvaient ressembler qu'à Ephraim ... Elle ne savait que faire. Le toucher l'avait rendue tellement heureuse. Jamais elle n'avait éprouvé un tel bonheur. Ce n'était rien du tout, pourtant, mais ce moment était magique. Plus encore que ses mains qui devenaient bleutées puisqu'elle était aux anges.

Mya ne comprenait plus rien. Elle sentait son coeur qui battait violement dans la poitrine et sa main posée sur le torse d'Ephraim lui apprit qu'il en était de mêm pour lui. De son autre main, elle serrait celle du jeune homme. Elle se rendit compte qu'elle la lui serrai vraiment fort quand celui ci esquissa une grimace, suivit d'un sourire. Elle avait tellement peur de le perdre, dès à présent qu'elle ne voulait plus le lâcher.
Elle l'embrassa alors bien plus passionnément qu'elle ne l'aurait voulu et lui lâcha la main pour la poser délicatement sur sa nuque. Elle n'avait plus peur du sentiment qui lui était inconnu jusque là, désormais. Ephraim fut surpris de ce brusque changement, mais il en fut ravis. Ils continuèrent de s'enlacer tendrement pendant ce qui leur avait semblé quelques secondes.
Elle le prit alors par la main et il lui demanda où elle l'amenait. Elle lui répondit par un simple et mysterieux :

" Viens ! Et tu sauras ! "

Suivit d'un sourire. Ephraim le lui rendit et la suivit joyeusement près de la berge du lac Hylia. Du temps avait passé et le soleil radieux avait laissé place au soleil couchant. L'assassin s'assit alors tout près du lac et enleva ses bottes qui étaient aussi sombres que le reste de ses vêtements et auquelles étaient accroché un poignard. Elle était donc armée jusqu'aux pieds, pensa l'empereur, dissimulant un rire. Elle trempa ses pieds fins dans l'eau et le jeune homme fit de même. Ils étaient là, à regarder le soleil se coucher.

" C'est magnifique ! " dit soudain Ephraim, coupant le silence qui s'était installé.

Ce à quoi Mya répondit :
" Oui ... Je venais ici tous les soirs, quand j'habitais encore ici ... Maintenant, je n'ai plus beaucoup de temps pour cela puisque je suis souvent en mission pour le compte de la guilde. "

Leurs ombres se reflètaient dans l'eau du lac, à présent. Ephraim entoura Mya de son bras et ils regardèrent ensemble la nuit se déployer. Mya lui caressa alors lentement le bas de la jambe, sans trop savoir ce qu'elle faisait et préfèrant ignorer les pensées qui se bousculaient dans sa tête. Elle remonta peu à peu pour arriver à la cuisse, sans s'en rendre compte. Quand elle s'en apperçu, elle rougit et retira sa main. Ephraim lui lança un sourire magnifique, comme tous ceux qu'il lui avait adressé jusqu'à présent. Seulement, il se mit à rire, cette fois-ci.

Pourquoi riait-il? Crétin. Rire sans raison c'était vraiment bête ça. Allez fermes-la. Concentres-toi. A quoi tu pensais, si ça t'es déjà arrivé?...

Oula. Il allait vraiment pas bien. Il regarda Mya, haussa les épaules et la serra contre lui. Il s'était jamais bien entendu avec la raison et la logique. Le soleil disparut lentement derrière les montagnes, peu à peu la nuit prit sa place. Ils ne parlèrent que très peu, ils n'en avaient pas besoin. Ephraim voulut juste rester là, d'un coup il avait oublié toutes les affaires importantes dont il devait s'occuper, tous les problèmes auxquels il devait faire face. Il embrassa encore une fois Mya, doucement, comme pour profiter du moindre centième de seconde de bonheur que cela lui procurait. Puis il se leva, juste pour savourer le souffle du vent qui le décoiffait. Il s'approcha du bord du lac et se laissa tomber dans l'eau. Il refit rapidement surface et cria à Mya de venir le rejoindre. L'eau était fraîche et les vêtements d'Ephraim lui collaient à la peau désormais. Ephraim adorait se baigner dans le lac, ça le changeait du Désert, sec et malsain. Mya vint le rejoindre et ils nagèrent ensemble. Une journée seulement avait passé? Ephraim avait l'impression que des années s'étaient écoulées depuis leur rencontre...

La lune brillait haut dans le ciel, seule lumière des amoureux bercés par les eaux du lac.

PS: Description des scènes interdites au mineurs dans la balise spoiler, regardez surtout pas si vous faites parties des âmes sensibles!

Spoiler:

Mya était heureuse. L'eau avait tout juste la bonne température. Ephraim était même encore plus adorable les cheveux mouillés, puisque la couleur de ceux-ci s'était foncée, ce qui mettait encore plus en valeur ses yeux. Elle lui sourit radieusement, et il lui rendit son sourire. Ils restèrent là à s'amuser encore longtemps, comme s'ils étaient retombés en enfance. Ils le savaient, mais s'en moquaient. Personne n'était là pour les surveiller. Ephraim n'avait pas de conseillers pour lui dire de rentrer, ou même de ne pas se salir, qu'il était empereur et devait donc cesser de s'amuser avec ses pouvoirs etc ... Quant-à Mya, on lui avait volé son enfance en la forçant à s'entrainer tous les jours. Jamais elle n'avait joué, et se servir de ses pouvoirs pour cela était totallement interdit. Elle avait du apprendre dès ses trois ans à tuer. Elle avait fait tellement de cauchemards ... Maintenant, ne plus en faire lui faisait peur ... Elle savait que c'était devenu une habitude et se demandait alors si elle avait des sentiments ... Mais Ephraim l'avait rassurée. Elle savait aimer, et maintenant, elle regrettait presque tous les meurtres passés. En pensant à cela, ses sourcils se froncèrent et des larmes coulèrent de ses joues. Le jeune empereur vit tout de suite que quelque chose n'allait pas. Il se rapprocha d'elle et lui demanda, inquiet :

" Mya, que t'arrive t-il ? "

Ce à quoi elle répondit que tout allait très bien. Ephraim la regarda, soucieux qu'elle ne veuille pas se confier. Il savait qu'à force de tout interioriser, on finissait par imploser.Il la prit donc dans ses bras, lui susurrant des mots doux pour la rassurer. Elle lui adressa un léger sourire, pour ne pas l'inquièter, puis entreprit de profiter de l'instant présent.
Avec Ephraim, elle se sentait bien. Plus libre que jamais, heureuse de vivre, tout simplement. Elle plongea donc, chassant toute mauvaise pensée de son esprit et refit surface pour cracher de l'eau dans la figure d'Ephraim, qui, surprit, se prit tout en pleine face. Ils se mirent alors à rire et continuèrent de s'arroser et de se couler l'un l'autre quand Mya sauta sur Ephraim pour le faire tomber et ils tombèrent tous les deux à l'eau.
Mya se dit alors qu'elle n'avait pas à s'en faire. C'était son métier, elle était faite pour ça. Et s'il c'était devenu une habitude, ce n'était pas plus mal. La guilde avait besoin d'argent, et elle aussi. De plus, cela ne dérangeait pas Ephraim, alors tout allait bien !
Ils regagnèrent alors la berge, toujours riant et décidèrent de rentrer, puisqu'il se faisait tard, à présent et que la température baissait. Ils étaient donc tous deux trempés et voulaient à présent se changer pour ne pas prendre froid. Mya tremblait, c'est pourquoi Ephraim la prit dans ses bras pour la réchauffer de sa chaleur corporelle après s'être mit torse nu pour ne pas la mouiller d'avantage. Ils rentrèrent donc main dans la main chez la jeune tueuse.

Ephraim, pour une fois, se sentait vraiment bien. Il sentait le souffle régulier de Mya sur sa peau, ses cheveux mouillés collés sur ses épaules, et il ne pouvait détacher son regard de la tueuse. Comment avait-il pu vivre sans elle tout ce temps? Impossible à dire. Ils approchaient de la maison de la tueuse quand la porte s'ouvrit brusquement. Une femme scruta le lac et ses alentours, mais ne voyant rien referma la porte. Sur le toit de la maison, Ephraim souriait à sa dulcinée. Le premier réflexe qu'il avait eu avait été de sauter haut, très haut... Bon d'accord un peu trop. Sans se soucier de ce qu'il se passait en dessous de lui, il s'allongea sur le toit tout en enlaçant Mya et observa les étoiles. Ils restèrent un temps comme ça, sans parler car ils n'en avaient pas besoin. Puis vint le moment où la fatigue prit le dessus, et ils rentrèrent donc dans la chambre de Mya (en passant par la fenêtre mais c'est vraiment un détail). Ils s'assirent sur le lit, et il embrassa une dernière fois la tueuse. Un bruit de pas dans le couloir les interrompit et après avoir offert un sourire radieux à Mya, il fit une pirouette pour s'enfuir de la chambre par la fenêtre au moment où quelqu'un entrait. Le vent se leva sur la plaine et fouetta le visage d'Ephraim qui inspira bruyamment.

Ephraim: Allez, au boulot!...

Il prit son élan et fonça dans la plaine, se servant du vent pour aller plus vite, toujours plus vite vers son destin. Mya s'écarta alors un peu de ses pensées, tout en gardant une place bien présente. Il devait tenter de se concentrer sur sa fonction. Empereur d'Assilfenn. Ca rendrait leur relation un peu problématique. Et puis non. Ils n'avaient qu'à ne pas le répéter. Tout allait bien.