RPG Zelda Triforce V5.0 Prélude
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 Le journal

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Uryan
Ombre de l'empereur
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Uryan


Féminin
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MessageSujet: Le journal   Le journal Icon_minitimeVen 3 Avr - 12:58

Galatéa entra. La pièce était froide et vide. Son regard embrassa la scène. Tout était à sa place. Le bureau massif jonché d'innombrables parchemins, le lit à baldaquin, dont les couvertures défaites suggéraient péniblement que ce matin pouvait être comme tous les matins et même le parfum de Uryan. Une odeur qui colle à la peau et aux souvenirs. Peut-être... Peut-être que si elle s'approchait du lit et écartait doucement les voiles du sommier elle la verrait, là, les cheveux ébouriffés, la mine revêche, et souriante malgré tout. Hélas ce n'était pas le cas, elle le savait mais ne pouvait s'empêcher d'avoir cet espoir à chaque retour au village, à chaque entrée dans la chambre de la jeune femme. Tout était là, sauf l'essentiel ; Uryan. C'est sûrement cela qui rendait cette impression de creux.

L'imagination ou une folie passagère aidant, la jeune fille cru percevoir son rire. Elle se retourna, déjà tout sourire, mais rien. Personne. Non. Elle n'était plus là. Elle était parti. Le vide s'en ressentait tous les jours, cette même douleur qui remplaçait la présence de sa sœur.

Puis ses yeux se posèrent de nouveau sur le bureau de la chambre. Quelque chose attira son attention et écarta toutes ces émotions qui l'assaillaient depuis son entrée. Elle s'approcha, de plus en plus intriguée. Galatéa laissa ses mains papillonner dans les méandres de papiers recouvrant le bureau tout entier. Là, sous la montagne de parchemins et d'autres feuilles, un objet dur était dissimulé ou tout simplement distraitement immergé sous des tonnes de manuscrits, de symboles, et de schémas. Enfin elle réussit à en extirper l'objet en question.

C'était un coffret. Allongé et de poids conséquent pour sa taille, Galatéa était certaine qu'il était fait de bois. Très sombre celui-ci devait sûrement être de l'ébène. A la lumière ambiante elle pu discerner des scintillements dans le bois même. Il n'y avait donc plus de doute. Il y avait aussi une serrure de cuivre, seul élément métallique présent sur l'objet. Il lui fallait maintenant trouver la clé.

Sans se poser plus de questions, la jeune fille se remit à chercher parmi tout le fouillis de papiers. Ce fut un échec. Du moins en ce qui concerne la clé même, car elle trouva autre chose d'intéressant ; un parchemin différent des autres par sa qualité de grain de papier et par sa couleur d'encre, celle-ci étant bleutée. Elle l'avait trouvé comme caché entre plusieurs autres parchemins. Elle se mit à le lire. Galatéa buvait littéralement les mots y étant inscrit. C'était Uryan. Une lettre à son intention, datée de il y a un mois environ. Des mots juste pour elle.

    Galatéa,

    Voici deux semaines que j'attends ta venue, en vain. A croire que tu te trouve bien mieux aux côtés des gardes d'Assilfenn qu'aux miens.
    N'ai d'inquiétude, je ne t'en tiens pas rigueur petite sœur. Je te comprends. Et oui, moi aussi j'ai eu ton âge.
    Mais trêve de bavardages. Le temps passe et j'en manque cruellement.
    Je dois partir et ce au plus vite. Je n'ai pas le temps ni le droit de t'en dire plus. Sache qu'il le faut, c'est tout ce que tu sauras, du moins pour le moment... D'ailleurs si j'écris cette lettre c'est parce que je serai déjà loin quand tu arriveras enfin à Cocorico et encore plus quand tu trouveras ce mot.
    Je ne sais pas quand je reviendrai ni même si je reviendrai un jour.
    Je souffre déjà de ne plus te voir. Te voir grandir, changer et devenir une belle jeune femme. Tout ça je ne le verrais sûrement pas. Une partie de moi est restée ici. Cette partie n'est autre que toi.
    Trop souvent je suis restée dans le doute et la peur de ne plus revoir certains visages, passant des heures ou des années à me demander si la mort ne m'avait pas ravie un nouvel être. Je ne veux pas que tu vive cet enfer.
    Sur mon bureau tu trouveras un coffret, si ce n'est pas déjà fait au moment où tu me lis. Un objet s'y trouve enfermé.
    Il s'agit d'un carnet. Il est vieux et abîmé, dû à ces deux siècles qu'il a vu passer. Je l'ai reçu de Rouaud, mon mentor quand j'avais ton âge. Lui aussi en avait un semblable, du moins par la forme. Cet homme m'a appris des milliers de choses. Il était mon éducateur ce qui n'empêchait pas une grande amitié entre nous. Nous étions liés. Aucun mot ne peut clairement exprimer la force que l'on tirait l'un de l'autre. Mais un jour il dû partir. Une profonde détresse me toucha. Ce fut le première fois que je pleurais pour quelqu'un. Je n'avais plus goût à rien, ni manger, ni parler, ni jouer. Rien.
    La veille de son départ il me parla. Calme et posé il m'expliqua les raisons de son voyage. Et moi je pleurais encore. C'est là qu'il m'apprit l'existence de deux carnets des temps anciens. « Dans l'un on écrit ce que dans l'autre on peut lire. » Ses propres mots que j'ai compris difficilement. Et puis il est parti sans rien dire de plus. Alors dans la nuit éclairée par le sourire pâle de la lune je lui ai hurlé de toute ma hargne possible des mots que je regrette encore maintenant : « Je te déteste ! ». Je suis parti en courant, serrant le carnet contre moi aussi fort que possible. Des jours plus tard j''ai su utiliser ce qu'il m'avait offert. Ou du moins j'ai enfin voulu l'utiliser.
    Je l'ai ouvert. Des mots d'une écriture à peine lisible étaient couchés sur un papier étrangement poreux. Il était tenu comme on tient un journal. Des dates, suivis d'entêtes. C'était Rouaud. Il s'adressait à moi, ou plutôt il s'était adressé. Les dates au début étaient régulières mais vers la fin elles devenaient de plus en plus espacées jusqu'à... jusqu'à des mots, comme tremblants, parfois même incohérents.. Dans ma tête à jamais ils seront gravés.

    " Une dernière fois, Uryan, te revoir... J'ai échoué, tout comme avec toi j'ai échoué. Me pardonneras-tu un jour ? Je suis... suis désert. Rejoins-moi une dernière fois. "

    J'y suis allée. Trop tard. Il était déjà mort, l'autre carnet à ses côtés. J'ai porté son corps jusqu'à Cocorico. Je lui devais bien ça.
    Les carnets sont donc assez simples à comprendre. Celui que tu as désormais en ta possession te serviras à lire ce que moi avec l'autre j'aurais écris. Le seul bémol est que le tien ne peut que recevoir des messages et non en envoyer.
    Pour ce qui est de la clé qui ouvre le coffret elle se trouve là où tu me garde toujours auprès de toi.

    C'est de cette façon que je te dis adieu. Je serai là, entre les lignes.

    Uryan
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MessageSujet: Re: Le journal   Le journal Icon_minitimeDim 18 Avr - 15:59

Seulement deux mois plus tard, Galatéa reçut des nouvelles de sa sœur par le biais de ce fameux journal. Cette fois-ci, l'écriture était plus soignée que d'ordinaire mais de cette couleur noire, comme épaisse, tel le résultat de sombres pensées.

***

    Quelque part en Hyrule
    Troisième Croissant de Lune du mois de June


    « Tournent les saisons. Passent les années. »
    C'est ce qu'Il me disait si souvent et que je comprends seulement maintenant, quand il est trop tard. Mais je ne vais pas perdre mon temps dans ces futilités. Je dois t'écrire, te dire, parce que, j'ai de nouveau cette sensation que je vais bientôt partir. Il n'y pas de raison à ça pourtant. J'écris tout de même, quelque chose m'y pousse.

    Je me rappelle alors.


    La perte de conscience avait été longue. J'avais perdu tout contact avec la réalité et pourtant... Et pourtant comme après chaque combat, mes sens étaient à leur extrême puissance. Tout autour de moi prenait une nouvelle dimension. Le moindre petit animal passant d'un buisson à un autre faisait un vrai boucan. Puis vint l'odeur du sang et des entrailles, comme si j'en était recouverte. Tout était décuplé. Mais même cela ne me faisait pas revenir dans la réalité. Je percevais l'extérieur mais restait obstinément coincée à l'intérieur, revivant les moments les plus difficiles de ma vie.

    Un visage a demi dissimulé dans les ténèbres d'une nouvelle nuit d'actes horribles. J'étais revenue dans un corps d'enfant. Le mien bien entendu. Mutilé, soumis et fragile. Tout simplement futile. Je ne pouvais que subir ce que cet homme se permettait de faire. Les larmes n'y faisaient rien. Les coups non plus, aussi faibles qu'ils étaient, ils augmentaient encore plus l'envie de l'homme en question. Mon corps tout entier me donnait l'impression de se déchirer. C'était les douleurs mentales et physiques à leur grande apogée. Aucune force de ma propre volonté n'y ferait quelque chose. Je devais subir ce traitement comme toutes les nuits.

    Se lever en silence pour ne pas réveiller les autres membres de la famille. Aller docilement jusqu'à la pièce mise à part de celle des autres, là où il m'attendait. Là où il lui m'avait ordonné de venir... sans bruit. Ensuite survenait le même cycle. Effleurements, obligations, soumission et sanglots m'accompagnaient dans ces moments. Les seuls qui étaient là pour moi. Les seuls qui savaient se qui se passait dans cette pièce. Les seuls à ne pas fermer les yeux devant la vérité. Alors que ceci n'étaient que des mots et des sentiments, ils me donnaient l'impression de me retrouver moins seule face à quelque chose qui demandait la force de plus d'une personne. Quant aux humains... eux, ils fermaient les yeux. Trop lâches pour affronter un homme et sa folie. Trop peu courageux et humains pour tendre une main à une enfant abusée et apeurée. Des mots pour simple secours, c'était bien pauvre, mais c'était un grand espoir pour moi. Je m'en contentais. Je ne voulais plus être cette chose frêle sans aucune force. Ne pouvant même pas repousser la pression d'un bras. A peine capable de se relever après son temps passé dans cette pièce. Tremblante comme une feuille, se traînant misérablement vers sa dite chambre. Courbaturée le lendemain et souillée à jamais.


    Tu vois, Galatéa, je revis une fois de plus ces maudits souvenirs qui n'étaient jamais bien loin dans mon esprit. Au coin de mes yeux encore fermés dans l'inconscience, les larmes perlaient, lentement. Puis je repris conscience, les images repassant très vite devant mes yeux. D'un revers de bras, j'essuyais les larmes, sachant pourtant que d'autres apparaitraient. Simplement un réflexe pour ne pas montrer mes faiblesses.

    La guerrière que j'étais, toujours au sol, se redressa sur son séant et observa les alentours. Un autre combat avait été mené ici, mais par qui ? Je me rappellais, comme revenant violemment dans la réalité des évènements. Je me tournais sur la droite et la vit, allongée et inconsciente tout comme moi il y a peu.

    - Cré... Crépuscule...

    Ma voix était faible. Je ne le supportais pas. Alors je parlais et criais.

    - Je ne... suis... pas... faible. Je ne suis... pas... faible. Je ne suis pas... faible. JE NE SUIS PAS FAIBLE !!

    Je serrais fortement les dents. Je me relevais péniblement, ramassant mon épée au passage. Celle-ci me semblait bien lourde mais je passais outre. Crépuscule avait besoin de moi. Je ne pouvais pas la laisser dans cet état simplement parce qu'elle était une faible guerrière. Marchant lentement je me dirigeais vers ma camarade. Je m'agenouillais à ses côtés. Je pleurais sans retenir mes larmes, lui lançant des mots éperdus, encore si frais dans mon esprit.

    - Crépuscule, est-ce que tu me pardonneras ma faiblesse ?... J'ai eu beau me le répéter sans cesse, rien n'y fait. La faiblesse d'un individu ne s'efface pas par la force des mots. Les mots, je m'en rends compte seulement maintenant... ce sont juste des mots... rien... rien de plus... Ne meurs pas ! Je t'en prie...

    Il se mit à pleuvoir. Faiblement, puis ce fut tout un rideau de pluie.


    Voilà un de ces lambeaux de vie. Comprends-tu maintenant quand tu t'inquiètes de mon sort et que machinalement, insensiblement, je te réponde en disant qu'on ne peut pas vivre pire que ça ? Comprendras-tu mes actes et mon comportement ? Comprendras-tu et entendras-tu par-delà les mots toute l'ampleur de cette douleur ?

    Je te laisse sur ces mots. A toi de réfléchir, ou pas.

    Je t'embrasse de tout ce que je peux encore t'offrir d'ici.
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